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IL FAUT LE DIRE : Le stade régional du Sud-Ouest peine à sortir de terre

Publié le mercredi 11 avril 2012 à 02h37min

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Alors que la première pierre avait été posée le 24 novembre 2010 avec un délai d’exécution de 8 mois, les travaux du stade du Sud-Ouest demeurent à un niveau embryonnaire : seulement 25% environ d’exécution. De 8 mois, le délai qui devrait expirer le 27 juillet 2011 s’est vu prolongé de 16 mois.

Et là encore, des incertitudes continuent de planer car les acteurs concernés ne sont pas à même, quoique le délai ait été prolongé, de donner une date claire et précise de la finition du joyau tant attendu par les populations. Certains acteurs apparemment pessimistes affirment que « le stade ne verra jamais le jour, si les travaux gardaient l’allure actuelle ». Et comme si cela relevait du mystère, on ne parvient pas à situer les responsabilités.

A qui imputer le retard ? Au maître d’ouvrage ou à celui délégué ? Au bureau de contrôle ou à l’entreprise détentrice du marché ? Même si les différentes parties se gardent de se jeter les pierres, chacune d’elles semble tirer la couverture de son côté. Les quelques éléments qui pourraient servir de compléments justificatifs sont un retard dans l’élaboration des plans d’exécution et la difficulté d’approvisionnement qu’a connu le chantier pendant la période hivernale en raison de l’état impraticable des voies, à en croire un acteur de l’opération. De l’avis de certaines sources qui ne cautionnent pas les difficultés suscitées, le nœud du problème est à chercher ailleurs.

Pour elles, ce grand retard trouverait son origine depuis le plus haut niveau, c’est-à-dire le ministère de tutelle. En effet, la construction du stade en question aurait été prévue dans le budget 2008 du ministère des sports. Toutefois, il a fallu attendre deux ans plus tard, c’est-à-dire en 2010, pour voir le démarrage effectif des travaux. Voici ce qui, d’après ces sources, serait « la racine principale » du mal dont souffre la construction du stade régional du Sud-Ouest. Et les interrogations qui animent les esprits cherchent à savoir pourquoi le début des travaux d’un chantier prévu dans le budget 2008, a finalement attendu jusqu’en 2010 ? L’enveloppe financière a-t-elle toujours été d’actualité ? La serait-elle jusqu’en 2012 ? Si non, il s’effectue et il s’effectuera inévitablement un travail de colmatage de fonds avec pour corollaire les suspensions intempestives des travaux. Les plus hautes autorités régionales multiplient vaille que vaille les visites pour s’enquérir de l’évolution du chantier et les acteurs de l’opération sans cesse promettent sur le terrain, de mettre les bouchées doubles. Cependant, les travaux continuent d’avancer à pas de caméléon et le rêve d’un stade régional pour le compte du Sud-Ouest reste encore loin, voire très loin de la réalité. Il y a donc nécessité d’interpeller tous les acteurs.

Et le maître d’ouvrage semble plus que jamais averti. A l’heure de la construction d’un « Burkina émergent » et de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD), il serait contradictoire de s’éterniser sur un seul chantier en construction quand on sait qu’il n’est pas le seul. Autrement, il serait une pierre d’achoppement, sinon un bâton dans les roues du développement, du moins, sur le plan régional.

Point n’est besoin de le dire ; chaque acteur à son niveau doit s’investir davantage pour être en phase avec « l’air du temps » comme le dirait l’autre. A entendre quelques-uns sur le terrain, le chantier manque de suivi de la part des premiers responsables de l’ouvrage, au point que chaque riverain se livre à une occupation anarchique et illégale de la superficie à lui réservée. S’il est vrai que finir la construction constitue actuellement la préoccupation majeure, il faut le dire sans détour, les occupations anarchiques du terrain en sont une autre.

Qu’il soit tôt ou tard, pour des raisons d’aménagement et de mise en valeur de l’espace, ces derniers se verront déplacés. Ce déplacement se fera-t-il de plein gré ? Si oui tant mieux ! Ce qui n’est pas évident. D’où le besoin crucial de suivi et d’un travail de communication pour limiter le phénomène et amener pacifiquement ceux qui y sont déjà à rebrousser chemin pendant qu’il est encore temps. On ne cessera de le redire, « prévenir vaut mieux que guérir ! »

Karim BIKIENGA (karim_bikienga@yahoo.fr)

Sidwaya

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