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Autant le dire… : Chine Taïwan –Burkina Faso, on est ensemble

Publié le mardi 10 avril 2012 à 01h56min

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Les Burkinabè le rendent bien quand on les aime. Et voilà la République de Chine Taïwan au Burkina. Les Burkinabè ont faim parce que la nature n’a pas été clémente à leur égard au cours de la dernière campagne agricole. Sur la table, le gouvernement taïwanais met plus de 350 millions de F CFA. En liquides. Pour acheter des vivres au bénéfice des populations des zones frappées de disette. Et cela a bien un sens. Au lieu de nous envoyer du riz qu’on produit dans ce pays, la Chine nous donne l’argent pour qu’on achète chez nos producteurs qui, malgré la saison, ont pu produire. C’est en même temps un investissement. Et ce n’est pas tout. Car le président taiwanais lui-même est dans nos murs depuis le 8 avril, et ce jusqu’au 11 du mois.

Pour passer en revue la coopération politique et diplomatique entre nos deux pays, mais également visiter des réalisations financées et souvent accompagnées techniquement par son pays. C’est encore là un symbole d’importance dans les relations entre les deux pays. C’est la deuxième fois qu’un président taïwanais foule le sol burkinabè, pour marquer son attachement aux relations entre les deux pays. Quant à Blaise Compaoré, il a fait au moins trois fois le chemin inverse.
En effet, je me rappelle de ce 24 février 1994, lorsque journaliste au Regard (un hebdomadaire fondé en octobre 1992 par Patrick Ilboudo), j’ai couvert la rupture des relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la Chine populaire.

Ce jour-là, nous avions été conviés à constater « les dégâts » dans les locaux de la représentation chinoise quelque part en face de la radio nationale. C’était, malgré eux que les « Chinois populaires » quittaient le Faso, laissant la place à d’autres Chinois, Taïwanais ceux-là. La première question qui nous taraudait les esprits était de savoir que vont devenir les plaines rizicoles entamées, les projets et programmes dans lesquels intervenait la Chine populaire, etc.
Aujourd’hui, dix-huit ans après, nos inquiétudes sont bien levées, et nos attentes sont comblées. Et pour cause ? La coopération taïwano-burkinabè est active dans les domaines politique, économique et social. En 2003, par exemple, ce sont 23 projets de développement qui étaient en cours d’exécution dans notre pays. Pour un montant d’environ 18 milliards de F CFA.

Au cours de la 6e session de coopération mixte, le programme de développement qui couvrait la période de juillet 2006 à 2009 prenait en compte 29 projets pour un montant d’environ 50 milliards de F CFA. C’est pendant cette même session de coopération mixte que la Chine Taïwan a accepté de financer la construction de l’hôpital moderne de six cents lits de Ouagadougou, d’un coût global de 30 milliards de F CFA. Financé sous forme de prêt. C’est toujours au cours de cette session que le projet de construction de l’échangeur de l’Est a été conclu pour un montant de 12 milliards de F CFA. C’est encore la coopération avec la Chine Taïwan qui finance les Engagements nationaux qui interviennent dans plusieurs secteurs.

Comme on le voit donc, la coopération avec la République de Chine Taïwan est mixte et active. Elle intervient dans le sport à travers la réalisation d’infrastructures sportives ; elle intervient dans la culture à travers les mêmes infrastructures ; elle est présente dans la santé (par exemple l’hôpital Blaise Compaoré de Ouagadougou et de nombreux Centres de santé et de promotion sociale à travers le pays) ; elle est présente dans l’agriculture à travers la réalisation de plaines rizicoles et l’accompagnement des producteurs. Elle est bien active dans d’autres domaines. En retour, le Burkina Faso sait le rendre à la Chine Taïwan en défendant sa reconnaissance internationale et son intégration dans l’Organisation des Nations unies et ses institutions spécialisées. Il l’a démontré à plusieurs occasions et aujourd’hui la Chine Taïwan est membre observateur à l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

En venant donc au Burkina, le président Ma Ying-Jeou vient donner un coup de fouet à une coopération déjà forte. Le communiqué final en dira davantage demain mercredi.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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