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Palais de justice : « Les billets de banque venaient de la Présidence ivoirienne »

Publié le vendredi 6 avril 2012 à 01h51min

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Le substitut du procureur du Faso a, dans son analyse, déduit que Koussé Lanfo alias Abdoulaye était un maillon fort du réseau de trafiquants de « billets noirs » de banque : « Tout passait par lui », a-t-elle soutenu. En effet, ce prévenu a comparu à la barre du Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso, le lundi 2 avril 2012, pour tentative de fabrication de fausse monnaie. Mais pour Lanfo alias Abdoulaye, il a été induit en erreur par ses « camarades rebelles ». Il se dit mécanicien-auto depuis 1969 et vit à Bouaké en Côte-d’Ivoire. Appelé à Ouangolo (RCI) pour réparer un camion, il sera rappelé à Bouaké par un certain Pierre. « Pierre est un ex-rebelle. Il m’a appelé pour me remettre un sac contenant des billets noirs de banque.

Il a dit que le sac venait de la Présidence ivoirienne et les types de billets qui y étaient, sont des Dollars, Euro et CFA. J’avais donc la tâche de les faire transiter au Burkina Faso à Ouagadougou, où ils devaient être lavés dans un liquide (mercure) par un certain Issouf », avait-il raconté aux juges. La valeur de l’argent contenu dans le sac était de 150 millions de FCFA, selon le prévenu. Rajoutant qu’il a vraiment été utilisé par ses deux acolytes. Pour le parquet, ces propos ne tiennent pas. Lanfo était bien conscient du genre d’affaire dans lequel il s’était impliqué.

« Il aurait certainement eu une part puisqu’il n’en est pas à sa première opération ce n’est pas son premier acte », estime le substitut du procureur. Interpellé par la douane burkinabè et conduit devant le tribunal, Lanfo a plusieurs fois tergiversé avant de reconnaître son erreur. « Je sais que ce que j’ai fait n’est pas bon. J’en ai honte surtout que mon fils est dans la salle d’audience en train de me regarder. Je promets ne plus recommencer », a-t-il déclaré. Le procureur dans sa plaidoirie, a demandé au tribunal de requalifier les faits de tentative de fabrication de billets de banque en complicité de tentative et d’assortir sa peine de sursis. Il est tout de même coupable des faits à lui reprochés et au regard de sa personnalité de délinquant primaire en plus des circonstances atténuantes liés à son âge (il a 61 ans), il a été condamné à 12 mois de prison et une d’amende d’un million (de F CFA) le tout avec sursis.


« Le médicament du marabout n’avait plus d’effet »

Il est le fils d’une cadre à l’Université de Bamako et d’un gendarme à la retraite. De nationalité malienne, Alpha, 23 ans était devant les juges pour répondre des faits de vols d’engin à deux roues commis à Bobo-Dioulasso et Koloko. En effet, ce pouvoir de voler, il dit l’avoir eu avec un marabout. Il demandait alors tout simplement aux gens de lui remettre leur engin et ils le faisaient. Alpha conduit alors l’engin jusqu’à Bamako pour le vendre à bas prix. Il l’aurait fait deux fois de suite et tout marchait au mieux. Il raconte : « La première fois, j’ai vendu la moto à 150 000 F CFA. J’ai mis en lieu sûr les 100 000 FCFA et dépensé les 50 000 FCFA. Je croyais fermement au produit du marabout. Je l’ai utilisé pour la première fois en prenant le véhicule de ma mère pour aller à la station d’essence.

J’ai fais le plein sans qu’on ne me demande de payer », confie-t-il. Après deux opérations réussies, Alpha achète une arme en plastique parce que s’explique-t-il, « A la troisième opération, j’ai constaté que le médicament n’avait plus d’effet ». Son acte, il le justifie par son avidité d’argent. Il dit avoir travaillé dans un hôtel et percevait 150 000 F CFA comme salaire. Mais la somme était insignifiante à ses yeux, pourtant il n’avait fait des études que « jusqu’au » CM2.
Le parquet dans son réquisitoire a estimé qu’Alpha est un « bandit transfrontalier ». Il n’y a donc pas de doute sur la caractérisation de l’infraction. Au regard de la gravité des faits, 36 mois de prison ferme ont été requis par le parquet. Le tribunal après avoir requalifié les faits de vol en faits d’abus de confiance, l’a condamné à 24 mois de prison ferme.

De Ouaga en passant par Bobo, c’est la fin de la cavale à Kwakwalé
A Ouagadougou, Lamissa avait emprunté l’engin de son ami pour faire une course. De la capitale, il se retrouve avec la moto à Bobo-Dioulasso. Puis à Kwakwalé, une localité située à 35 kilomètres de Bobo. Dans ce village, il se met à voler des habits. Et c’est là qu’il sera arrêté. Conduit à la police, puis à la barre, les débats ont duré avant qu’il ne reconnaisse sa faute. Ce qui fait dire au substitut du procureur que Lamissa a montré une moralité douteuse depuis l’instruction du dossier. Alors, bien qu’étant un délinquant primaire, elle a demandé une peine de 6 mois de prison ferme. Depuis donc le lundi 2 avril 2012, Lamissa séjourne à la MACB pour six mois.

Rassemblés par Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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