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AU COIN DU PALAIS : Un délinquant gestionnaire dans une banque

Publié le mercredi 4 avril 2012 à 02h28min

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Voici une histoire qui ne va pas contribuer à renforcer la confiance entre les banquiers et leurs clients. Ouattara S. est conseiller-clientèle dans l’une des dernières banques arrivées aux abords de l’Avenue Kwamé N’Krumah à Ouagadougou. Courant mai 2011, un client entrepreneur lui rend visite dans son bureau. Fort de la confiance qu’il place en son banquier, le client confie son chéquier à Ouattara S., le temps d’aller toucher de l’argent aux guichets. Mal lui en a pris, car le banquier n’a trouvé mieux que de voler une feuille de chèque de l’entrepreneur qui n’a rien soupçonné à son retour, et n’a rien vérifié par conséquent. Après le départ du client, Ouattara S. remplit le chèque d’un montant de 475 000 F CFA. Et pour se soustraire de toute responsabilité, il l’envoie à son ami d’enfance Kambou S., un instituteur à Bobo-Dioulasso.

Ce dernier devait toucher l’argent, mais par l’entremise d’une autre personne, selon les recommandations du banquier indélicat. L’instituteur s’en va donc trouver au grand marché de Bobo, un employé de commerce, Sawadogo R. qu’il connaît bien, pour lui demander d’endosser le chèque et d’aller le toucher pour lui. De bonne foi, le commerçant s’exécute. C’est lorsque quelques jours plus tard, il a été pris et menotté par la gendarmerie qu’il a compris avoir été au centre d’un deal mafieux. Le commerçant et l’instituteur ont été traduits devant le Tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso pour complicité de vol de chèque, de faux et usage de faux en écritures privées. Devant le juge, l’instituteur a reconnu avoir compris que « l’affaire n’était pas claire » mais ne pouvait pas se débiner, au regard « des nombreux services » que le banquier lui avait rendus antérieurement. Le parquet a relevé « la mauvaise foi patente » de l’instituteur en demandant une requalification des faits en délit de recel.

Il a requis une peine de prison de 12 mois et une amende de 300 000 F CFA, le tout assorti du sursis à l’encontre de l’enseignant. Quant à l’employer de commerce reconnu « témoin de bonne foi », le procureur a requis la relaxe pure et simple. Le banquier, Ouattara S., auteur direct n’a jamais été inquiété, ni gardé. Il aurait remboursé les 475 000 F CFA et s’est même payé le luxe de ne pas se présenter aux convocations du tribunal. Le dossier a été mis en délibéré pour le 13 avril prochain.


Le malaise du parquet dans l’affaire de la citerne malienne volée

Une scène digne des super productions hollywoodiennes s’est déroulée nuitamment à Bobo-Dioulasso en août 2011. En provenance de Cotonou au Bénin, l’équipage d’un camion-citerne de 55 000 litres décidait de passer la nuit à Bobo pour poursuivre la route le lendemain. Mais à 2 heures du matin, ils sont réveillés par quatre individus lourdement armés qui leur ont intimé l’ordre de conduire le véhicule vers une destination inconnue. Sous les menaces, le chauffeur s’exécute, mais la citerne refuse de démarrer, semble-t-il, pour un problème de batterie. Les bandits sollicitent un taximan qui leur apporte une autre batterie. Le véhicule se met en route vers la destination inconnue qui se trouve être un garage de Banfora.

L’équipage a ensuite été ligoté et abandonné en pleine brousse par leurs ravisseurs. Le chauffeur parviendra toutefois à joindre son patron au Mali. C’est ainsi que le véhicule sera retrouvé dans le garage de Banfora par la douane. Les investigations ont révélé que le véhicule et sa cargaison ont été conduits dans le garage par un opérateur économique controversé, bien connu à Banfora. Des témoins ont soutenu que la somme de 200 000 F CFA a été proposée au douanier pour abandonner l’affaire et que celui-ci aurait réclamé 300 000 F. L’affaire a été jugée par le Tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso, mais curieusement, seul l’adjoint au chef de garage, Soma C.O. a comparu pour un chef d’accusation tout aussi curieux : « Non dénonciation de délit », c’est-à-dire de n’avoir pas accepté de dire au douanier, qui a conduit le véhicule au garage alors qu’il le savait bien.

Le parquet a eu beaucoup de mal à se prononcer, estimant que le dossier « ne nous avance pas », car de nombreuses interrogations restent en suspens. En effet, on ne sait pas si la citerne a été remise à son propriétaire. On ne connaît pas non plus qui a tenté de vendre les 55 000 litres de gazole de la citerne. Même l’accusation de non dénonciation de délit n’a pas de sens, car il fallait d’abord établir les faits de délit sur lesquels « le PV est muet ». Un peu agacé par tant de manquements, le procureur a affirmé « qu’on a permis aux autres témoins-clefs de partir », si bien qu’il n’y a pas d’éléments contre le seul prévenu de l’affaire. Aussi a-t-il requis la relaxe pure et simple de Soma C.O. L’affaire a été mise en délibéré pour le 13 avril prochain.


L’affaire des parcelles du secteur 15 sera jugée le 27 avril prochain

Dans la nuit du 11 au 12 décembre, des affrontements entre résidants de la zone non lotie du secteur 15 ont occasionné des dégâts et fait un blessé en la personne du délégué du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Seydou Ilboudo. A l’origine des échauffourées, le vieux Salif Nabaloum, un résident dont le domicile a été incendié, aurait empêché un attributaire de parcelle de mettre en valeur son terrain. Les protagonistes ont choisi la voie judiciaire pour régler le contentieux. Le dossier a été appelé le vendredi 30 avril 2012 à l’audience du Tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso. Le vieux Salif Nabaloum a comparu pour répondre des faits d’incitation à des coups et blessures volontaires. Et cela en présence de Seydou Ilboudo, partie civile dans ce procès, entouré d’une dizaine de témoins et de plusieurs dizaines de résidants des non loties. Ces derniers sont venus soutenir l’une ou l’autre partie.

Dans une salle du tribunal pleine à craquer, le vieux Nabaloum a demandé un report de 3 semaines pour se trouver un avocat. Dans le souci du respect du droit à la défense du prévenu, le tribunal a accédé à la demande de Salif Nabaloum en désignant la date du 27 avril 2012 pour la prochaine audience. Le juge a aussi demandé à la partie civile de prendre un avocat si elle le souhaitait.

Sidwaya

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