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Retombées économiques de la SNC 2012 : Désillusion pour les uns, bonnes affaires pour les autres

Publié le lundi 2 avril 2012 à 02h47min

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La SNC, au delà de son aspect culturel est aussi un moment ou l’activité économique se fructifie assez bien dans la ville de Bobo-Dioulasso. Mouvementés à longueur de journée, les grands et même les petits commerces ressentent toujours une hausse sur les recettes. Mais la SNC 2012 semble avoir été tout autre. Bon nombre de commerçants disent n’avoir rien ressentie comme changement. Constat.

La Semaine nationale de la culture (SNC) profite d’une manière ou d’une autre à plusieurs personnes, aussi bien les nationaux que les expatriés. En sept jours, ce sont des milliers de projets qui peuvent se murir, des milliers d’affaires qui se traitent, des milliers d’échanges et de rencontres qui ont lieu. Important rendez-vous culturel, la SNC est aussi une occasion ou même la petite vendeuse ambulante d’eau fraîche, de banane (…) voit ses recettes grimper. C’est le cas par exemple de Aicha, vendeuse d’eau fraîche, rencontrée sur la place de la mairie centrale. « Depuis l’ouverture de la SNC, je fais de bonnes recettes. Je peux faire quatre à cinq sorties par jour. Je vends le sachet d’eau à 10 F CFA. J’ai aussi les sachets de 25 F.

Et ça marche bien. Ma patronne est très contente de mon travail », dit-elle avec une certaine fierté. A l’alimentation moderne de la paix au secteur 8 (Sikasso-cira), Rasmané soutient lui aussi qu’il a constaté une légère hausse sur ses recettes journalières. Pour son commerce situé près d’un hôtel, il confie que la plupart de ces clients venaient dudit hôtel. « Ils achètent seulement de l’eau Lafi, quelques consommables et des journaux… », raconte-t-il. Mais cela n’a duré que deux jours. Il s’agit du temps des deux premières journées de la SNC.
Drissa Koné, un taximan de la ville dit tout le contraire. « La semaine a été fructueuse pour moi. Je ne dois pas blasphémer. Je fais souvent le double de mes recettes habituelles », nous a-t-il raconté pendant son passage au centre ville.

Il a sillonné les artères et labyrinthes de la ville de Sya avec toujours son taxi plein de clients. Ces clients, dit-il, sont généralement des festivaliers (artistes surtout) venus d’autres villes et qui veulent rendre visite à leurs parents, amis et connaissances à Bobo. Difficile d’avoir une idée sur les recettes engrangées. « Le taxi ne m’appartient pas et je ne peux pas dire combien j’enregistre par jour », s’est-il réservé.

Les tenanciers de débit de boisson ne disent pas eux-aussi le contraire. « Ça marche très bien. Nous avons fais le double des recettes les deux premiers jours de la semaine. Mais les jours suivants, le marché a ralenti », nous a raconté Patrice, gérant d’un maquis non loin de la discothèque « Black and White ». Non loin de lui, un vendeur de poulet crie à l’absentéisme de la clientèle. « Ils viennent et se contentent juste de la boisson. Apparemment, le poulet ne leur dit rien. Seules quelques personnes s’y intéressent », soutient-il. Le gérant d’un des maquis de la Place Tieffo Amoro où est d’ailleurs dressé un plateau off de la SNC est aussi heureux. « En tout cas, la boisson s’achète bien. Les gens en consomment », s’est-il réjouit. Pourtant le vendeur de poulet et de poisson à la braise manque de clients.

Quant aux parkeurs officiant devant le siège de la SNC qui abrite la foire commerciale, « le gombo est propre ». « La semaine a été la meilleure de l’année. Par jour, nous pouvons encaisser près de 300 000 à 400 000 F. Les gens fréquentent énormément la foire. Les exposants, de même que les visiteurs ont le souci de mettre en sécurité leurs engins », confie Mamadou, le sourire aux lèvres. Pourtant sur des lieux tels le théâtre de l’amitié, la maison de la culture, le village des communautés, le marché est au ralenti. Boukari, garde les engins devant le théâtre de l’amitié. Il dit n’enregistrer que moins de 100 000 F/jour. Quant à Benjamin devant la maison de la culture, il est à moins de 25 000F CFA /jour. Cela disent-ils : « Les gens préfèrent allés sur les plateaux off ou ils ne déboursent aucune somme pour suivre les spectacles ». Notons que la location du parking au niveau de la SNC était de 75 000 F CFA.

Communiquer et toujours communiquer

Les hôteliers, les aubergistes, quelques parqueurs, et même les vendeurs de poulets crient à une Semaine sèche. « Nous n’avons pas fait le plein de nos chambres. Les clients viennent et repartent. Certains ne viennent même pas pour la SNC », nous explique Christine, réceptionniste de l’hôtel Entente. Contrairement aux éditions passées (2008 et 2010) ou les chambres d’hôtels ont manqué, l’édition 2012 a montré une autre face de la SNC. Mockar Salamtao, responsable de l’auberge la Villa Rose disposait lui aussi de chambres vides.

Il n’a reçu aucun client pour la SNC. Il met cet état fait au compte du manque de communication et de publicité autour de la SNC. « Les affiches seules ne suffisent pas. Il faut créer un site web et l’animer avec des informations sur toutes les potentialités touristiques existantes à Bobo-Dioulasso et dans ses environnants », propose-t-il. Aussi Moctar a évoqué la cherté du Visa burkinabé (plus de 90 000 F CFA), empêchant du coup les expatriés d’opter pour la destination Burkina Faso.

Bassératou KINDO

Pour Lefaso.net

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