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Vision Express sur… : Faut-il seulement alphabétiser ?

Publié le vendredi 30 mars 2012 à 02h50min

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Le Burkina Faso, pays aux potentialités économiques limitées est de ce fait à la traîne derrière les pays en développement. Un pays dont le nombre d’analphabètes dépasse largement ceux qui savent lire et écrire. Il est à 80 %. Un facteur qui handicape fortement les actions de développement du pays des hommes intègres. Dans un contexte de mondialisation, le principal défi serait donc pour les autorités du pays d’alphabétiser la frange jeune qui n’a pas eu la chance de taper à la porte de l’école. Mais cette alphabétisation doit-elle seulement se limiter à leur apprendre à lire et à calculer en langue nationale ? Sans doute non, car il faut aller au-delà. Tout comme celui qui va à l’école conventionnelle, l’alphabétisé doit avoir la chance d’avoir d’autres horizons.

Toute chose qui lui permettrait de s’auto-prendre en charge et de réduire au maximum la dépendance de ces jeunes. Des efforts sont déjà consentis par l’Etat burkinabè et ses partenaires dans le domaine de l’alphabétisation non-formelle. Ces actions se sont traduites par l’ouverture de plusieurs centres d’alphabétisation. Cependant, des difficultés subsistent comme le suivi des apprenants formés et les opportunités d’emplois. Dans ces centres d’alphabétisation, l’apprentissage se fait dans les langues locales. D’où les capacités de ces apprenants à assimiler aisément ce qu’on leur apprend. Et cela n’est plus à démontrer. A partir donc de ses langues bien apprises, et après que les apprenants aient reçu des formations, ce serait des emplois ainsi créés. C’est une œuvre de longue haleine qui nécessite la mobilisation de tous les acteurs.

Pour ce faire, il est impérieux que tous les acteurs de la société civile, les hommes politiques y compris, en fassent leurs pour une véritable émergence de notre pays. Des campagnes de sensibilisation sur la promotion de l’alphabétisation doivent être lancées. En plus de celles qui existent déjà. En plus rendre obligatoire l’alphabétisation adulte et surtout orienter vers la professionnalisation celle des jeunes à l’image de la scolarisation obligatoire de 5 à 16 ans. L’histoire enseigne qu’aucun peuple ne peut s’épanouir à partir de la langue d’autrui. Pourquoi donc sommes-nous en train de tergiverser ?

Zanga Souleymane DAO

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 30 mars 2012 à 09:32, par Adatburkina En réponse à : Vision Express sur… : Faut-il seulement alphabétiser ?

    Très bien vu cher Monsieur.
    Merci pour occasion de nous exprimer, nous sommes une association reconnue par l’État et publié au journal officiel.

    Notre association œuvre également dans ce sens, nous lançons une demande de soutien à tous ceux qui peuvent bien nous aider à faire avancer les choses aussi !

    Nous donnons des cours de soutien, aussi notre objectif premier est d’éradiquer l’analphabétisme,nous voulons qu’après alphabétisation, nos frères et sœurs puissent s’insérer dans la société.

    Au plaisir

    Eric SIMPORE
    Responsable de l’Association pour le droit au travail
    www.associationdroitautravail.webs.com
    www.facebook.com/adatburkina
    cel : 00226 78 89 28 63 / 00226 74 55 92 63 / 00226 71 82 59 65

    l’Adat pour une jeunesse dynamique et solidaire !

  • Le 30 mars 2012 à 09:39, par Pierre Michaillard En réponse à : Vision Express sur… : Faut-il seulement alphabétiser ?

    Bon diagnostic, proposition d’un bon traitement : il faut retrousser les manches et s’y mettre une bonne fois.Les enfants peu scolarisés ou déscolarisés du monde rural ont besoin d’un système adapté à leur situation sociale.Nous invitons tous ceux que cela intéresse à venir visiter les deux CEBNF municipaux de Tanghin- Dassouri et celui de Komki-Ipala. On y pratique l’alphabétisation en langue nationale, puis en langue officielle, l’enseignement des matières de base en langue, calcul et sciences de la vie et de la terre et des formations préprofessionnalisantes qui vont de l’élevage au petits métiers du tourisme en passant par le maraichage,l’aviculture, la forge, les menuiseries métallique et bois, la maçonnerie. Ces CEBNF sont les fruits de projets menés en commun par des partenaires nationaux et des initiatives étrangères. Ces CEBNF communautaires ont rencontré l’adhésion des populations concernées. Si vous êtes convaincus, il faudra le faire savoir aux autorités du MENA qui ont besoin de vérifier qu’elles sont dans la bonne voie et que de l’état de projets plus ou moins expérimentaux les CEBNF doivent devenir une direction du ministère. Il faut offrir à la jeunesse burkinabè, particulièrement en milieu rural, ce recours à des "écoles de la deuxième chance".

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