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Putsch au Mali : Tortueuse diplomatie française

Publié le jeudi 29 mars 2012 à 02h25min

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“Quand la France aura fait entendre sa voix souveraine, croyez-le bien, messieurs, il faudra se soumettre ou se démettre” disait Léon Gambetta en 1877. Deux siècles après, il faut croire que cette voix souveraine a du mal à se faire entendre et surtout comprendre notamment dans des situations confuses comme celle du coup d’Etat militaire survenu dans la nuit du mercredi 21 au jeudi 22 mars 2012 au Mali.

Depuis ce coup de force de la junte, dirigée par le capitaine Amadou Sanogo, on a, en effet, l’impression que la France louvoie et que sa position officielle vogue au gré de ses intérêts et de l’actualité.
Dans un premier temps, au lendemain du putsch, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, condamnait le coup d’Etat militaire “parce que la France est attachée au respect des règles démocratiques et constitutionnelles” et demandait “le rétablissement de l’ordre constitutionnel et l’organisation d’élections le plus vite possible”. De quoi donner l’impression que l’Hexagone classait le dossier ATT quelques heures seulement après son éviction. Rien d’étonnant pour ceux-là qui accusent le pays cher au général de Gaulle d’avoir lâché Amadou Toumani Touré notamment à cause de leurs relations tendues ces derniers temps et de leur double jeu.

Quelques jours après, il y a comme une légère évolution dans la position officielle de la France car, le ministre à la Coopération, Henri de Raincourt, a rappelé que “le retour à l’ordre constitutionnel était un impératif absolu” et surtout a indiqué que “Pour la France, Amadou Toumani Touré restait le président du Mali”.

Est-ce l’influence de l’attitude de la Maison-Blanche qui a exigé “le retour immédiat de l’ordre constitutionnel” qui a poussé Paris à revoir sa copie et à bander les muscles de la soldatesque malienne ? On ne saurait le dire, mais ce qui coule de source, c’est que la discordance au sommet de l’Etat français sautait aux yeux quant à une prise de position sur la nouvelle situation créée par le quadra Sanogho et ses frères d’armes à Bamako.

Qui sait, peut-être que les critiques distillées par-ci, par-là, ont amené Paris à plus de fermeté face à la chienlit qui s’installe progressivement au pays de Modibo Keita. En tout état de cause, la question reste posée. Toujours est-il que la France fait preuve maintenant d’une plus grande fermeté envers les putschistes maliens qu’au lendemain du forfait. Comme quoi la langue de Molière peut rimer avec langue de bois.

Hier, dans l’après-midi, on apprenait qu’après plusieurs mais, l’ambassadeur de France au Mali, Christian Rouyer, est parvenu à rencontrer le “déserteur” du palais de Koulouba, ATT, dont le lieu de détention est encore tenu secret.
C’est comme si les autorités françaises rament pour rattraper leur erreur initiale.

Ce genre de situations infantilise davantage les anciennes colonies françaises, et c’est là que le bât blesse.
En effet, lorsque la puissance coloniale tente de fourrer son nez dans leurs affaires, on n’hésite pas à crier à l’ingérence, et lorsqu’elle s’en désintéresse, on l’accuse d’indifférence. Comparaison n’est pas raison mais, quand quelque chose arrive au Ghana, la Grande-Bretagne ne réagit pas toujours et ne s’y ingère pas systématiquement. Ces micmacs politico-stratégiques sont donc plus l’apanage du pré-carré français en Afrique.
Plus que jamais, il est temps de couper ce cordon ombilical qui semble nous lier à la France et qui reste un fardeau.

Par Hyacinthe Sanou

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 30 mars 2012 à 12:08, par Toosé En réponse à : Putsch au Mali : Tortueuse diplomatie française

    Belle conclusion ,il est temps que les Africains du pré carré français se lèvent pour dire merdre à la france. On ne peut pas vivre du trésor des autres et nous faire croire qu’elle est puissante. Sarko a compris que si la rupture tient,il aura des problèmes à l’intérieur de la patrie d’accueil de son père. Que la france nous laisse tranquille. Merci à elle de nous avoir apportés la civilisation quoique dans la douleur et l’oppression.

    • Le 31 mars 2012 à 10:58, par Nicolas Sarkozy En réponse à : Putsch au Mali : Tortueuse diplomatie française

      Idiot, quelle civilisation la petite france nous a t-elle apporté ? Ce sont des gens comme vs qui contribuez à faire de la france ce qu’elle n’est pas et n’a jamais été à savoir une "puissance" ; disons qu’elle est plutôt une puissante sangsue. Encore merde à la france et à ses dirigeants.

  • Le 30 mars 2012 à 15:36, par Z I O En réponse à : Putsch au Mali : Tortueuse diplomatie française

    "Christian Rouyer, est parvenu à rencontrer le “déserteur” du palais de Koulouba, ATT, dont le lieu de détention est encore tenu secret".
    Prière de se relire avant publication !

  • Le 1er avril 2012 à 12:35, par Makaya En réponse à : Putsch au Mali : Tortueuse diplomatie française

    Je ne comprends pas très bien ce que veut véhiculer ce genre d’article.
    Pourquoi encore une fois évoquer la France dans une affaire purement interne au Mali ?
    Que cherchez vous en faite ?
    La France a d’autres chats à fouetter ces derniers temps que de s’occuper des histoires maliennes.
    Laissez donc là tranquille avec son élection présidentielle.
    Au lieu de toujours accuser les autres de vos nombreuses insuffisances, démerdez-vous !!
    Vous êtes libres de vous entretuer sans avoir à évoquer la France pour un oui ou pour un non.
    Ce n’est pas la France qui a fait un coup d’état ni qui attaque le nord du Mali.
    Réglez donc vos problèmes vous mêmes et faites votre guerre sans la France.
    La seule chance ou malchance que vous ayez de la voir s’ingérer dans votre sordide marigot est de s’en prendre à ses ressortissants.
    Pour le reste, le Mali s’écroule et alors ?????
    La vie continue non ?

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