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Zone industrielle : Le terrain de la discorde

Publié le mercredi 28 mars 2012 à 04h16min

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Un différend oppose depuis déjà quelques mois Hermann Dieudonné Gomkuilga Compaoré à la Direction générale de l’Industrie. La pomme de discorde, une parcelle de 5000 m2 située dans la zone industrielle de Kossodo.

Zone industrielle de Kossodo, parcelle n°3, lot 9 section ZZ, et fait environ 5000 m2. Elle a été attribuée en 1975 à Jean Paul Compaoré, défunt père d’Hermann Compaoré. C’est un domaine qui fait partie des biens successoraux de ce dernier. Puis pendant la Révolution, en 1985, un oukase des autorités de l’époque annonçait le retrait de tous les lopins de terre non mis en valeur dont celui sujet du présent article. Mais quelques années plus tard, un arrêté viendra abroger ladite mesure.

Fort de cela, en 2000, l’héritier projetait de réaliser un complexe commercial, à savoir, une unité de distribution de carburant, une unité de recyclage des huiles usées, un garage et des bâtiments administratifs. Il a notifié son projet aux autorités compétentes, notamment la Direction régionale du développement de l’Industrie (DGIDI), aujourd’hui Direction générale de l’Industrie (DGI) qui a marqué son accord dans un premier temps.

Il entreprend, à cet effet, une série de démarches pour se rendre compte qu’il n’avait plus les titres et actes de propriété. "Ils se sont volatilisés comme par enchantement, ce n’est qu’en 2008 que j’ai pu les retrouver", soupire-t-il

Avant de poursuivre :"En relançant les démarches administratives, grande fut ma surprise d’apprendre que la parcelle a été réattribuée à un opérateur économique de la place, en l’occurrence Alizèta Ouédraogo de Tan-Aliz" (NDLR : nous avons été sur ledit terrain, contigu à la société Tan-Aliz et partiellement occupé par un atelier de soudure qui travaille pour son compte). "J’ai voulu ester en justice contre elle mais nous avons trouvé un accord puisque Alizèta Ouédraogo reconnaît ne pas avoir des actes de propriété et de vente authentiques".

Il décide alors de rediriger la procédure contre la Direction générale de l’Industrie, procédure qui a abouti, puisque la décision judiciaire rendue a été en sa faveur. Laquelle décision a été confirmée par l’ordonnance rendue le 3 mai 2011 par le Tribunal de grande instance de Ouagadougou.

"Une décision de justice a été prononcée en ma faveur, mais le Directeur général de l’Industrie, Baya Toé, s’obstine à ne pas l’exécuter. J’ai effectué les recours hiérarchiques pour l’exécution de la décision de justice, le Premier ministre et le ministre de l’Industrie ont même invité la DGI à se plier à l’autorité de la chose jugée, mais rien n’y fit ».

De l’autre coté l’incriminé, Baya Toé, que nous avons rencontré confirme effectivement la décision de justice, et les recours hiérarchiques entamés par Hermann Compaoré, mais précise :

"Je veux d’emblée lever tout équivoque, ce n’est pas la DGI qui attribue les parcelles au niveau de la zone industrielle ; nous avons, entre autres missions, la gestion de la zone, l’aménagement et donnons des avis techniques. Cela dit, ce problème m’est antérieur, il a commencé en 2008 et j’ai pris fonction le 2 août 2011. J’ai plusieurs fois reçu M. Compaoré, le principe de le rétablir dans ces droits est acquis, mais seulement la DGI n’est pas seule à intervenir dans le dossier ».

En effet, après la décision de justice et les instructions du Premier ministre, il y a eu une rencontre entre l’Agent judiciaire du Trésor, les services cadastraux et des domaines et bien sûr la DGI. « Nous avons été surpris de constater que ledit terrain avait été attribué par les domaines à Alizèta Ouédraogo, alors que les mêmes services, faute d’informatisation, avaient indiqué le contraire avant que nous ne rendions compte à l’autorité que le terrain était nu et n’avait pas été réattribué », puis d’ajouter que c’est vrai qu’ils travaillent de concert, mais ce laxisme, ou cette erreur ne leur incombe aucunement. Alors, toujours dans un souci de transparence, il affirme que la DGI donne des avis techniques sur les activités à mener dans la zone industrielle. « Nous avons voulu voir plus clair dans cet imbroglio que les Domaines nous ont imposé ». Malgré toutes ces assurances pourtant, le sieur Compaoré, quand on l’écoute, insinue qu’il y a quelque chose de pas clair dans cette affaire, comme une collusion pour le flouer de son droit. Ce que notre interlocuteur de la DGI balaie d’un revers de main :

"Mieux, pour le rassurer qu’il sera rétabli dans ses droits, ceci dans l’objectif d’honorer la décision de justice et d’appliquer les instructions de l’autorité, nous lui avons proposé deux hypothèses, car de deux choses l’une : si l’authenticité des actes et titres de propriété d’Alizèta Ouédraogo n’est pas prouvée, la parcelle lui reviendra systématiquement, ce travail ne se fait pas à notre niveau uniquement, le cas échéant, on lui réattribuera une parcelle de même dimension dans la nouvelle zone industrielle ».

Baya Toé affirme n’avoir strictement rien de personnel contre la personne de Compaoré Hermann et encore moins des accointances avec Alizèta Ouédraogo, seulement, pour lui, M. Compaoré veut sa parcelle ici et maintenant au mépris des procédures administratives et des mesures de prudence qu’une telle situation exige au regard des fautes ou erreurs commises plus haut. Hermann Compaoré a décidé de porter plainte contre la personne de Baya Toé pour entrave à l’exécution d’une décision de justice.

Jean Stéphane Ouédraogo : Stagiaire

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 28 mars 2012 à 08:56 En réponse à : Zone industrielle : Le terrain de la discorde

    Oui c’est ça ; on veut donner gratuitement tout le pays à Alizèta Ganda Ouédraogo. C’est dommage. On nous dit qu’il n’ya plus d’espace pour lotir les non-lotis au alentour de Ouaga mais pourtant dans tous les coins de Ouaga on continu de lui attribuer des terrains gigantesques.
    Le peuple demandera des compte un jour à qui de droit le jour venu

    • Le 28 mars 2012 à 18:26, par Wendkouni En réponse à : Zone industrielle : Le terrain de la discorde

      Je remercie les jouranlistes pour le travail formidable qu’ils font en portant à la connaissance du peuple ce genre d’injustice. La presse est un excellent moyen de se rendre compte des abominables actions que les plus forts font subir aux plus faibles.

      Je tiens ici à souligner l’incompétence total de tous les responsables des services connexes à cette affaire. Comment pouvez-vous en 2012 et au grand jour refuser d’exécuter de facto une décision de justice : c’est incroyable.

      Au lieu de proposer un autre terrain à monsieur Compaoré qui est dans son droit puisque la décision de justice le confirme, proposez plutôt ce terrain à ALizeta. C’est un héritage familliale et ce type de négociation cache votre impuissance et votre malhonêteté.

      Au président Blaise Compaoré et à l’ensemble du gouvernement merci d’avoir la même fermetté sur cette affaire que celle que vous avez eut sur les autres affaires qui ont touchés des responsables administratifs.

      Enfin aux journalistes qui nous apportent ce genre d’information merci de nous donner la suite des événements cela permet aux lecteurs de se rendre compte de l’écoute et de l’attention que porte l’état aux problèmes sociaux des citoyens.

  • Le 28 mars 2012 à 10:01, par le moaga !!! En réponse à : Zone industrielle : Le terrain de la discorde

    Encore elle (Alizeta), merci de quitter les lieux.

  • Le 28 mars 2012 à 10:15 En réponse à : Zone industrielle : Le terrain de la discorde

    Mr Hermane soit très vigilant car quand tu as problème au Burkina et certains paraissent dedans ce n est pas gagné d avance.
    Comment une seule personne peut s approprier des hectares et des hectares dans une ville comme Ouaga.
    Toujours à l’ affut pour spolier les plus faibles.

    Et c’ est cela l injustice criarde dans ce Pays. Une toute petite minorité profitant d une situation qui est à leur envantage voudrait se le payer tout le Burkina. Non ce pays appartient aux 16 millions d âmes qui vivent sur cette terre du Burkina.
    Mon père m à toujours dit : " toute chose à une fin". En effet c est la loi de la nature. Nul ne peut rien contre cette nature malgré notre pouvoir, nos richesses amassées, nos acointances...

  • Le 28 mars 2012 à 16:39, par TAO En réponse à : Zone industrielle : Le terrain de la discorde

    Eh dieu, aidez nous et eloignez nous du mal. Les plus forts marchent sur les faibles et il n’ya rien ; au pays des hommes intègres. Continuez ainsi, dieu seul vous payera. Prenez l’ensemple sur Mouamar KADHAFI.
    Vous blâmerez le peuple pendant longtemps, mais votre jour viendra certainement.

  • Le 28 mars 2012 à 16:47, par TAO En réponse à : Zone industrielle : Le terrain de la discorde

    Eh dieu, aidez nous et eloignez nous du mal. Les plus forts marchent sur les faibles et il n’ya rien ; au pays des hommes intègres. Continuez ainsi, dieu seul vous payera. Prenez l’ensemple sur Mouamar KADHAFI.
    Vous blâmerez le peuple pendant longtemps, mais votre jour viendra certainement.

  • Le 28 mars 2012 à 18:26, par lejuge En réponse à : Zone industrielle : Le terrain de la discorde

    ce Monsieur est à la fois un fou et un menteur.

  • Le 28 mars 2012 à 18:51, par ooo En réponse à : Zone industrielle : Le terrain de la discorde

    Monsieur Toé, c’est à Alizata Gando de prouver qu’elle dispose de documents valables. Dans ce cas, pour réparer les ’’erreurs’’ administratives, elle pourrait bénéficier d’une autre parcelle. C’est pas à M. Compaoré d’attendre que soit clarifier le flou créé par cette expropriatrice. Tôt ou tard, ça va finir !!

  • Le 28 mars 2012 à 19:42, par americainbila En réponse à : Zone industrielle : Le terrain de la discorde

    Il y a un proverbe qui dit que plus haut le singe grimpe le cocotier, plus on voit son derrière. Continuer seulement de grimper.... A bon entendeur salut !

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