Il faut le dire sans ambages. L’exposition littéraire sur le site de la direction régionale des Editions sidwaya est l’un des parents pauvres de la 16e édition de la semaine nationale de la culture. Les exposants ont reçu félicitations et encouragements verbaux des autorités. Ils espéraient mieux mais les invités de marque ne sont limités qu’à « Félicitation…félicitation... félicitation, courage…courage et courage ».
Après le départ des autorités lors de l’ouverture, les occupants des stands n’ont pour interlocuteurs que leurs ouvrages. Pas de visiteurs, pas d’acheteurs. Ils profitent de l’occasion pour s’adonner à la lecture ou parcourir des catalogues.

Cette situation peut être due à un problème économique et/ou culturel et surtout d’ordre managérial au niveau de l’organisation.
Primo : Lors des foires et des festivals, ce sont les maquis, bars et restaurants qui font l’attraction. La plupart des Burkinabè préfèrent la bouffe et la bière. Le livre ne semble pas être une priorité et un cadeau qu’on peut offrir à un être cher. Et pourtant. L’exposition littéraire de la 16e édition de la semaine nationale de la culture présente des ouvrages pour toutes les générations. Des classiques africains aux ouvrages spécifiques (droit, économie, histoire, littérature…) sans oublier les dictionnaires et autres anthologies. L’exposition littéraire présente une gamme variée d’ouvrages et offre aux visiteurs un voyage dans le temps et dans l’espace, un voyage à travers les sociétés.

Secundo : L’autre aspect peut être lié au coût des ouvrages jugé trop élevé. A cette préoccupation, certains libraires répondent qu’ils font des réductions de 10% à 15 % sur chaque vente. D’autres exposants ont transformé l’exposition à un cadre de formation et de partage de connaissance. Les origines de l’homme et sa destinée sont expliquées à chaque visiteur. Certains exposants sont plus pédagogues. Leurs stands sont une salle de classe où ils donnent des cours d’histoire, de géographique ou de sociologie.

Tertio : Pour la plupart des exposants, la non présence du public est la faute de la coordination. Le programme général mentionne que les activités littéraires, l’exposition et la vente des livres ont lieu à la salle Rosario Chiquette au quartier Kôkô. Le quotidien du festival (le numéro 21 du SNC Kibaru) dans sa livraison du 27 mars à sa page 12 le confirme bien. Où a donc lieu l’exposition littéraire ? Le site de la direction régionale de Sidwaya Bobo à Bolomacoté sur l’avenue du gouverneur Louveau abrite cette exposition. Dans ce cafouillage, le public ne sait plus la situation géographique exacte de l’exposition littéraire de la SNC 2012. Pour ce qui est du site lui-même, il n’est pas sans reproche.

La plupart des bobolais y compris les taximen ne connaissent pas exactement la situation géographique du journal sidwaya à Bobo. Et comme d’habitude, l’organisation a initie les visites commandées. Comprendre par là que la navette transporte les élèves de certains établissements scolaires sur le site de l’exposition. Pour l’après midi du mardi 27 mardi mars, ce sont les élèves du lycée privé Charles de Gaule et du lycée national qui ont été transportés sur les lieux de l’exposition. Il est vrai qu’ils sont incapables d’acheter un livre, mais leur présence soulage beaucoup les exposants par les échanges.

Pour les éditions futures, il serait plus sage de prévoir un espace plus accessible, bien connu du public et le mentionné en noir et blanc dans le programme officiel.

Ab Bayili, lefaso.net

Ouaga-Bobo