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Autant le dire… : C’est bien cela une opposition !!!

Publié le mardi 27 mars 2012 à 03h32min

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Macky Sall à la Présidence de la République à 50 ans et Abdoulaye Wade, 85 ans, retourne dans l’opposition, exactement comme il était arrivé au pouvoir en 2000. Soit douze ans après. Ainsi, le vieil opposant, l’un des plus célèbres d’Afrique, regagne l’opposition à un âge où il n’est plus suffisamment utile à son parti. Et à tous ceux de son camp politique qui pouvaient espérer le remplacer à la tête du Sénégal. Ainsi, Abdoulaye Wade a dilapidé tout le capital politique dont devrait profiter les nombreux cadres du Parti démocratique sénégalais (PDS) qui ont cru en lui et qui l’ont accompagné depuis plusieurs années.

En effet, Abdoulaye Wade n’a rien fait pour préserver les intérêts politiques de son entourage après lui. Après avoir été élu à la tête du Sénégal dans pratiquement les mêmes conditions (une coalition des partis de l’opposition et une population sénégalaise qui voulaient le changement), il n’a rien fait après pour sauvegarder cette coalition qui devrait être en réalité la base de son gouvernement. Macky Sall, élu aujourd’hui président de la République, Idrissa Seck, Moustapha Niasse,… tous ceux qui l’ont soutenu en 2000 sont passés sous les fourches caudines de sa politique qui a consisté à écarter tous ceux qui pouvaient lui porter ombrage ou encore être des prétendants au pouvoir à la place de son fils Karim Wade.

C’est de cette façon maladroite que le vieil homme est arrivé à capitaliser contre lui toutes ces inimitiés politiques qui ont aujourd’hui conduit à sa chute. Ce qui démontre, une fois de plus, la capacité de l’opposition sénégalaise à s’unir autour d’un objectif commun et à se battre jusqu’à son aboutissement. Elle l’a fait contre Abdou Diouf avec comme chantre, le même Abdoulaye Wade. Aujourd’hui, face au refus de ce dernier de quitter le pouvoir au terme de deux mandats consécutifs, elle a remis le même scénario. Et Wade est tombé, très bas. Tandis que Macky Sall est monté, très haut.

S’il y a une autre leçon qu’on peut tirer de cette présidentielle sénégalaise, c’est bien le jeu démocratique qui a eu lieu jusqu’au bout. En effet, de l’acceptation des candidatures par le Conseil constitutionnel au déroulement des votes (premier et deuxième tour), tout s’est relativement bien déroulé. Les Sénégalais sont allés massivement dans les urnes, dans la discipline et le respect pour exprimer leur devoir de citoyen. Faisant de ce scrutin un exemple d’expression démocratique et populaire. Ce qui montre, si besoin en est encore, que la démocratie sénégalaise gagne chaque jour qu’elle avance en maturité.

Quant au président sorti, Abdoulaye Wade, il convient de saluer sa maturité démocratique. Il s’est démocratiquement battu jusqu’au bout. Malheureusement, le combat était perdu d’avance. Les armes n’étant pas les mêmes. Macky Sall, beaucoup plus jeune, et naturellement plus dynamique et porteur d’espoir incarne aujourd’hui mieux les aspirations de la majorité des Sénégalais.

En refusant de voir cette réalité en face, Abdoulaye Wade s’est fourvoyé, et a contribué à mettre en péril le combat de ses camarades du PDS. Qui va devoir travailler durement les prochaines années pour remonter la pente et se trouver une place au sein de la classe politique sénégalaise. Qui, il faut le dire, est en train de faire mentir la bipolarisation de la classe politique composée depuis longtemps du Parti socialiste et du PDS. C’est dire, que le prochain président du Sénégal peut bien venir d’un camp quelconque. A condition de rassembler autour de sa personne les aspirations légitimes du peuple. Une leçon de démocratie et de courage politique qui manque dans bien des milieux.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 27 mars 2012 à 12:41 En réponse à : Autant le dire… : C’est bien cela une opposition !!!

    Si Wade avait respecté la constitution en ne voulant pas faire le forcing pour un 3ème mandat, il n’aurait pas été aussi ridicule qu’aujourd’hui en étant battu à plate couture par Macky Sall. Le vieux Wade ne s’est pas comporté comme un vieux sage africain, car, il aurait dû laisser la place à un plus jeune de son parti pour se présenter.

  • Le 27 mars 2012 à 14:02 En réponse à : Autant le dire… : C’est bien cela une opposition !!!

    C’est une bonne leçon que notre opposition devra s’inspirer.

  • Le 28 mars 2012 à 01:08, par wend panga En réponse à : Autant le dire… : C’est bien cela une opposition !!!

    vive le peuple Senegalais et vive la democratie.voila encore une preuve qui atteste que l’Afrique poura "grandir" avec la volonte et le sacrifice de son peuple.un tres bel example a suivre par les autres pays surtout le Burkina Faso ou la population semble en etat de someil.reveillez-vous chers compatriote pour la promotion de la democratie au pays des Hommes integres.

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