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VIVRES A PRIX SOCIAUX : Sus aux mange-mil !

Publié le mardi 27 mars 2012 à 03h34min

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La famine est là et ce n’est pas une mauvaise blague. Selon le ministre de l’Agriculture et de l’hydraulique, le bilan céréalier national brut définitif de la campagne 2011-2012 est déficitaire de 154 462 tonnes. 170 communes rurales ont été déclarées zones à risque d’insécurité alimentaire. En clair, de nombreux ménages burkinabè, à cause des mauvaises récoltes, ne sont pas sûrs de manger à leur faim si l’Etat n’intervient pas en leur faveur. En cela, il faut féliciter le gouvernement pour avoir pris les devants en faisant une enquête sur l’économie des ménages. Et c’est ce qui lui a permis de savoir ce qu’il faudra mobiliser comme ressources (103 milliards de F CFA) pour acheter les vivres mais aussi assurer les aspects non alimentaires comme les compléments nutritionnels, les actions en faveur de l’élevage, la réhabilitation de certaines infrastructures, la coordination et le transport.

L’une des mesures-phare, qui est déjà en cours, est la vente des céréales à prix sociaux au profit des personnes vulnérables. En principe, si toutes les mesures sont prises, il n’y a pas lieu de s’inquiéter ; ce n’est pas le tô1 qui manquera mais peut-être la sauce comme on le dit couramment. Seulement, de par le passé, des autorités locales se sont négativement illustrées dans le détournement de vivres destinés à des personnes vulnérables. Alors, il vaut mieux prendre toutes les dispositions pour éviter tout acte indélicat. La vente des céréales à prix sociaux doit cibler les ménages démunis.

Dans un Burkina où l’appât du gain facile est monnaie courante, il faut éviter que ces vivres se retrouvent sur le marché et ne fassent l’affaire de quelques individus véreux sans foi ni loi. Au-delà des déclarations d’intention du gouvernement, les Burkinabè, surtout ceux des zones à risque d’insécurité alimentaire, veulent des mesures claires pour mener à bien cette opération et le cas échéant, sanctionner ceux qui se rendraient coupables de malversations. Il faut également travailler à éviter les amalgames dans les zones rurales. Dans de nombreux villages, certains éléments « influents » des CVD (Comités villageois de développement) ont complaisamment dressé des listes dont sont écartés des chefs de famille jugés indésirables. Il y a lieu que les autorités locales suivent de très près les listes et les opérations de vente en synergie avec les chefs de village et les chefs de concession, à travers des réunions ponctuelles.

La vente des céréales à prix sociaux ne doit pas servir des desseins politiques surtout en cette année électorale. Certains politiciens pourraient, en effet, tirer la couverture vers eux en faisant comprendre qu’ils sont à la base de l’opération ou qu’ils peuvent en influer sur le cours. Enfin, il faut souhaiter que le gouvernement tienne compte des plus pauvres qui ne peuvent pas acheter des vivres à prix sociaux. De toute façon, le gouvernement ne doit pas laisser des personnes malveillantes prendre en otage une telle opération d’envergure. Ce d’autant plus qu’il a fait appel à ses partenaires techniques et financiers pour mobiliser quelque 85 milliards de F CFA sur les 103 que va coûter l’opération.

SIDZABDA

*1 pâte de mil ou de maïs

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 27 mars 2012 à 19:08, par Wendyam En réponse à : VIVRES A PRIX SOCIAUX : Sus aux mange-mil !

    excusé Monsieur le Premier Ministre jusqu’a present nous ne comprenons le silence des dirigeants des EPE qui bloquent nos augmentation 5%, avancements les indemnités de Logement.tout en justifiant qu’il faut attendre fin Jin 2012 pour nous pays,que c’est une decision qui vient du Ministére des Finances.Alors que vous avez donné date de payement le mois de Janvier.Aider nous car le Faso est dure.excusé moi du hors sujet.

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