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PRESIDENTIELLE AU SENEGAL : Accepter le verdict des urnes

Publié le lundi 26 mars 2012 à 02h45min

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Hier dimanche 25 mars 2012, les Sénégalais ont été une fois de plus appelés aux urnes pour choisir l’homme qui présidera à leurs destinées durant les cinq prochaines années. Il s’agira de départager le président Abdoulaye Wade, candidat à sa propre succession, et son ancien Premier ministre, Macky Sall, devenu son opposant depuis des lustres. Le match se joue serré d’autant que les deux hommes disposent chacun d’atouts énormes pour remporter le scrutin. En effet, le président Abdoulaye Wade bénéficie de ce que l’on appelle couramment la prime au sortant, et dispose à sa guise d’importants moyens dont ceux de l’Etat. Macky Sall, quant à lui, a pu rallier toutes les grosses pointures de l’opposition à sa cause, si bien que d’aucuns n’hésitent pas à le présenter comme le candidat favori.

En tout cas, en attendant de savoir qui du président Wade ou de Macky Sall sortira vainqueur, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’entre-deux tours aura été relativement calme par rapport au premier tour qui, malheureusement, avait laissé six morts sur le carreau. C’eût été même un seul mort que c’en aurait déjà été de trop dans un pays comme le Sénégal, généralement présenté comme un exemple de démocratie en Afrique. C’est donc tant mieux si le second tour s’est déroulé sans accrocs, même s’il a été relevé çà et là des achats de conscience. De quoi provoquer des couacs. Mais la seule inconnue demeure le taux de participation qui, en réalité, constitue l’enjeu majeur de ce scrutin.

On se rappelle qu’au premier tour, de nombreux Sénégalais, redoutant une escalade de la violence, avaient préféré aller à la pêche que de se rendre aux urnes, estimant d’ailleurs que la plupart des candidats en lice ne répondaient pas à leurs aspirations quotidiennes. La tâche herculéenne qui revenait donc aux deux candidats du second tour, était de mettre les bouchées doubles pour mobiliser ces électeurs sceptiques, étant entendu que leurs voix pèseront beaucoup sur le verdict des urnes. Reste maintenant à savoir si le vainqueur et le vaincu, au nom de l’intérêt supérieur de leur nation, sauront dépasser leurs intérêts personnels, pour accepter les résultats qui sortiront des urnes. Cela est d’autant plus redoutable que la proclamation des résultats électoraux en Afrique donne généralement lieu à des scènes de violences effroyables.

Pourtant dans un Etat de droit, les contestations électorales, si elles existent, doivent pouvoir se régler par la voie légale plutôt que par la rue qui a toujours montré ses limites. Puissent donc les Sénégalais rééditer l’exploit du premier tour en nous offrant une présidentielle à l’issue de laquelle le vainqueur et le perdant se donneront la main. Cela n’est pas impossible au pays de la Téranga.

Boundi OUOBA

Le Pays

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