A la tête de l’ensemble ‘’Yan Kadi Faso’’ dont il est l’auteur compositeur, l’homme nourrit de grandes ambitions pour la culture dans le monde. Il s’agit, selon ses propres termes, « de développer des actions socio-culturelles, tant dans la sous-région qu’en Europe et de favoriser des résidences d’écriture musicale au Burkina Faso et ailleurs, réunissant des artistes de cultures et de genres musicaux différents ». Les actions dont il parle revêtent plusieurs aspects, allant des spectacles aux activités à but pédagogique ou thérapeutique. Pêle- mêle, l’on peut citer : concerts afro-jazz ; concerts trio de balafons ; spectacle comédie musicale inspirée de l’épopée mandingue, mettant en lumière la poésie, les fables et proverbes africains et faisant chanter les différentes spécificités ethniques de l’Afrique de l’Ouest.

A ces activités s’ajoutent spectacles pédagogiques tout public et jeune public (contes enchantés d’Afrique) ; éveil musical et danse, en direction des scolaires ; stages de percussion et danse ; musico-thérapie, en fonction des demandes dans les milieux de soins ; musique dans les quartiers sensibles, jouant un rôle de médiation et de lien social ; animation de séjours de vacances. Et ce n’est pas tout, car font aussi partie du domaine de compétences de Yan Kadi Faso, les évènements culturels dans le cadre de jumelages ou d’associations ; le conseil culturel de programmation artistique pour festivals et évènements ou les programmes artistiques et éducatifs décentralisés en milieu rural.

‘’Si j’ai toujours eu à coeur de produire un travail artistique de qualité alliant la richesse des mélodies africaines à celles des sonorités occidentales, j’ai également voulu, au travers de mes créations, faire oeuvre de citoyen du monde’’, nous confie Yé Lassina Coulibaly.
Ainsi, son répertoire s’attache à défendre les valeurs ancestrales universelles et à dénoncer les atteintes à la nature et à la dignité humaine.

Preuves de son engagement en faveur du bien-être de l’humanité, les textes de l’artiste abordent presque tout : protection de la nature, lutte contre la déforestation et la privatisation des services publics ; respect des personnes âgées ; perte des repères traditionnels ; fuite immigration en Occident ; changements climatiques ; liberté d’expression ; racisme. « Ma musique redonne de la dignité et je me suis engagé à la valorisation de notre culture au-delà des frontières », nous dit-il encore. Un engagement qui lui a valu la médaille du chevalier de l’ordre du mérite des arts, des lettres et de la communication, avec agrafe danse.

Avec de tels atouts, Yé Lassina Coulibaly a visiblement de quoi apporter sa touche à la SNC. Il est vrai que la Semaine nationale de la culture ce n’est pas le CCRP, mais c’aurait été aussi judicieux de songer aussi à notre ambassadeur culturel dans l’Hexagone et à bien d’autres artistes évoluant valablement à l’étranger. L’intégration de nos compatriotes à l’extérieur dans la vie nationale passe également par là.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net