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Journée internationale contre la discrimination raciale : Déclaration du ministre des Droits humains et de la promotion civique

Publié le vendredi 23 mars 2012 à 01h23min

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Le message ci-dessous est du ministre des Droits humains et de la promotion civique, Albert Ouédraogo. C’est une déclaration faite à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, célébrée chaque 21 mars. L’intégralité du message du ministre Ouédraogo vous est livrée dans les lignes qui suivent.

Le 21 mars de chaque année, l’humanité célèbre la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale. Cette journée a été instituée en 1966 par l’Assemblée générale des Nations unies dans sa Résolution 2142 (XXI), en souvenir du 21 mars 1960 où, à Sharpeville en Afrique du Sud, la police a ouvert le feu et tué 69 personnes lors d’une manifestation pacifique contre les lois relatives aux laissez-passer imposés par l’apartheid. Cette journée interpelle la communauté internationale sur la nécessité de redoubler d’effort pour éliminer toutes les formes de racisme, de discrimination raciale et toutes les formes d’intolérance et de haine fondées sur l’appartenance ethnique, raciale ou sur l’origine nationale des individus.

Les discriminations fondées sur les origines ont été la source des plus graves violations des droits humains connues dans l’histoire de l’humanité. De la traite négrière aux différents génocides en passant par la ségrégation raciale et l’apartheid, les idéologies racistes et la discrimination raciale ont conduit aux plus grandes dérives de l’histoire.
Les pratiques ou idéologies racistes, la xénophobie, l’intolérance et les discours qui nient la dignité et les droits de groupes de personnes du fait de leur appartenance raciale sont contraires aux principes fondamentaux relatifs aux droits humains et méritent d’être condamnés. De nombreux instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme prohibent toutes les discriminations, notamment celle fondées sur la race.

La Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale adoptée à New York le 7 mars 1966, définit celle-ci comme étant toute forme de distinction, d’exclusion ou de restriction dont sont victimes des personnes en raison de leur race, leur couleur, leur ascendance ou leur origine nationale ou ethnique, qui a pour but ou pour effet de compromettre la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice, dans des conditions d’égalité, de leur liberté et de leurs droits fondamentaux dans le domaine politique, économique, social, culturel, civil et autres. La convention interdit toutes les formes de discrimination raciale et engage les Etats à prendre toutes les mesures nécessaires pour lutter contre cette pratique. Le Burkina Faso a ratifié la convention le 18 juillet 1974, marquant ainsi l’engagement de l’Etat à promouvoir les égalités entre les êtres humains et à lutter contre toutes les formes de discrimination raciale.

En dépit de l’existence de nombreux instruments l’interdisant, la discrimination raciale persiste dans le monde et prend souvent des formes de plus en plus pernicieuses.
A l’occasion de la commémoration de cette journée, le Ministère des droits humains et de la promotion civique s’associe au combat de l’ensemble des acteurs qui, à travers le monde, luttent pour la promotion de l’égalité de droit entre les hommes et les femmes de toutes races, de toutes couleurs et de toutes origines ethniques ou sociales. Le Burkina Faso est un pays multiculturel où coexistent une mosaïque d’ethnies et de peuples vivant dans une relative cohésion sociale. Cette coexistence pacifique est favorisée par l’existence de certaines pratiques culturelles et une longue tradition d’accueil et d’hospitalité.

Dans la Constitution du 11 juin 1991, le droit à l’égalité et le principe de non-discrimination sont reconnus à l’article premier qui dispose que tous les Burkinabè naissent libres et égaux en droits. « Tous ont une égale vocation à jouir de tous les droits et de toutes les libertés garantis par la présente Constitution. Les discriminations de toutes sortes, notamment celles fondées sur la race, l’ethnie, la région, la couleur, le sexe, la langue, la religion, la caste, les opinions politiques, la fortune et la naissance, sont prohibées ». Etre Burkinabè est un droit qui n’est lié ni à la race ni à appartenance à une ethnie, une tribu ou un village. De nombreux Burkinabè ne sont pas noirs et n’ont aucune attache ethnique ou villageoise. Ils ne sont portant pas moins des citoyens jouissant des mêmes droits et astreints aux devoirs que tous les autres.

De nombreuses lois se fondent sur le principe de la non-discrimination et prohibent les pratiques discriminatoires, notamment dans le domaine de l’éducation, du travail, de la santé et dans l’exercice de tous les droits humains en général. La loi n°56/93/ADP du 30 décembre 1993 portant Code de l’information incrimine la diffamation et les injures fondées sur des motifs raciaux, xénophobes ou sur l’intolérance commises envers les particuliers, par les personnes morales ou physiques, au moyen des publications d’ordre général ou spécialisées, par des affiches, par des moyens audiovisuels et par tout autre support de communication de masse.

Notre pays peut se réjouir d’être moins confronté au phénomène de la discrimination raciale dont les manifestations sont moins visibles qu’ailleurs. Toutefois, il est important de garder à l’esprit qu’aucun pays n’est à l’abri du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance. Le Ministère des droits humains et de la promotion civique appelle l’ensemble des Burkinabè et toute personne vivant qu’au Burkina Faso à cultiver davantage les valeurs de la tolérance, de la paix et de l’acceptation et de la différence d’autrui pour l’édification d’une société où règne une véritable cohésion sociale.

Albert OUEDRAOGO

Ministre des Droits humains et de la promotion civique

Sidwaya

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