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Message de Monsieur le Ministre des Transports, des postes et de l’économie numérique à l’occasion de la Journée météorologique mondiale 2012

Publié le vendredi 23 mars 2012 à 01h23min

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Adapté du Message de Michel Jarraud, secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
En ce jour 23 mars 2012, le Burkina Faso, à l’instar des 189 pays membres de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et de la communauté météorologique, célèbre la Journée météorologique mondiale, commémorant ainsi l’entrée en vigueur le 23 mars 1950, de la Convention qui l’a instituée.

La célébration de la Journée météorologique mondiale met chaque année l’accent sur un thème particulier. Ainsi, le thème retenu pour 2012 est « Le temps, le climat et l’eau, moteurs de notre avenir ». Il illustre notamment les avantages qu’apportent les informations météorologiques, climatologiques et hydrologiques aux différents secteurs socioéconomiques.

Comme vous le savez, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), que l’OMM a créé conjointement avec le PNUE et qui a reçu le prestigieux Prix Nobel de la paix fin 2007, a montré de façon incontestable que des activités humaines contribuent au réchauffement du système climatique et ont des effets directs sur notre environnement naturel, comme la hausse des températures moyennes de l’air et des océans à l’échelle du globe, la fonte généralisée des neiges et des glaces et l’élévation du niveau moyen de la mer. Le secrétaire général de l’ONU a qualifié ce problème de « défi fondamental de notre époque ».

En 2011, le 16e Congrès météorologique mondial a aussi recommandé que les quatre priorités initiales du Cadre mondial pour les services climatologiques (CMSC), soient la réduction des risques de catastrophes, l’eau, la santé et la sécurité alimentaire. La première d’entre-elles est depuis des années, l’une des principales priorités de l’OMM, d’autant plus que, dans le monde entier, les communautés les plus vulnérables s’efforcent de renforcer leur capacité de prévenir ou d’atténuer les catastrophes naturelles, dont près de 90 ?%, depuis un demi-siècle, ont été liées à des phénomènes météorologiques, climatiques et hydrologiques dangereux et relevaient donc du mandat de l’Organisation.

Ces dernières décennies, le nombre des communautés vulnérables n’a cessé de croître en raison de l’urbanisations accélérée et des déplacements de populations vers des zones fragiles, comme les régions côtières, les zones arides et les plaines inondables ou de faible altitude.

Ce problème est étroitement associé à l’augmentation anticipée de fréquence et d’intensité d’un certain nombre de phénomènes météorologiques extrêmes dont il est fait état dans le quatrième rapport d’évaluation du GIEC. De ce fait, les décideurs et les instances responsables des situations d’urgence auront de plus en plus besoin d’informations météorologiques et hydrologiques et de services climatologiques d’une plus grande fiabilité pour formuler des plans de secours appropriés.

Il faut aussi disposer d’informations sur le temps, le climat et l’eau pour faciliter l’exécution de plusieurs activités socioéconomiques vitales dans des secteurs tels que l’agriculture, la santé, les transports, la production d’énergie ou la gestion des ressources en eau, qui toutes sont susceptibles, sans investissements trop coûteux, d’apporter une contribution majeure au développement, notamment en matière de renforcement des capacités.

Le thème de cette année s’articule en droite ligne des préoccupations de nombreuses communautés qui s’efforcent actuellement dans le monde entier, d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), fixés par les Nations unies, en particulier dans les domaines de la santé, de l’alimentation, de la sécurité hydrique et de la réduction de la pauvreté, et de se donner les moyens de prévenir les catastrophes naturelles et d’en atténuer les effets.
Cependant les résultats de leurs efforts sont parfois annihilés par les conséquences des aléas climatiques et des phénomènes météorologiques extrêmes (sécheresse, inondations, vents violents, canicules, etc…).

En ce qui concerne notre pays, ce thème est particulièrement pertinent en ce qu’il donne une occasion idéale d’illustrer certains des principaux avantages que l’on peut retirer des observations et prévisions relatives au temps, au climat et à l’eau, en particulier lorsque le climat est considéré comme une ressource. En raison de la transversalité de cette thématique, ces avantages seront cruciaux pour tous les secteurs de ressources et à toutes les échelles.

C’est ainsi que dans le domaine de la production d’énergie notamment, l’on peut noter que des millions de ménages sont alimentés en énergie par de petits systèmes domestiques de conversion de l’énergie solaire et, dans certaines régions, on peut utilement tirer profit de l’exploitation de microcentrales hydroélectriques configurées en mini réseaux à l’échelle d’un village ou d’un canton. Les barrages servant à stocker l’énergie électrique jouent depuis longtemps un rôle important dans l’approvisionnement en énergie et satisfont actuellement près d’un cinquième des besoins mondiaux en électricité.

L’énergie éolienne est aussi en pleine expansion, malgré les gros investissements en infrastructures que nécessite son exploitation. Pour déterminer la faisabilité de l’exploitation de l’énergie éolienne ou solaire en un lieu donné, il faut impérativement disposer de données climatologiques fiables. L’énergie solaire, en particulier, est beaucoup mieux exploitable dans certaines régions du globe que dans d’autres.
Dans le domaine de la production agricole, la prise en compte des informations sur le temps, le climat et l’eau sont indispensables pour la conduite des activités quotidiennes comme les semis, les labours, l’épandage des intrants ou des activités stratégiques comme le choix de variétés culturales, le choix des outils de travail, le choix des périodes de semis ou de récoltes…).

Dans le domaine de la santé, le temps, le climat et l’eau déterminent les conditions d’éclosion et/ou de prolifération des insectes, des vecteurs ou des germes responsables de certaines maladies. Des informations fiables pourraient aider à leur meilleure gestion.
Le temps, le climat et l’eau ont été des éléments moteurs de notre développement socioéconomique depuis des décennies et devraient encore plus contribuer à relever les défis de demain, en particulier dans le contexte du nouveau Cadre mondial, pour lequel l’OMM et les Services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN) de ses 189 ?pays membres continueront de jouer un rôle central en ce qui concerne la fiabilité des connaissances scientifiques, la diffusion en temps opportun des données et produits météorologiques et climatiques et, dorénavant, la fourniture de services climatologiques, pour le plus grand profit de l’ensemble des secteurs socioéconomiques.

Dans le cadre de cet effort global crucial, je suis persuadé que le thème de la Journée météorologique mondiale 2012, incitera l’ensemble des décideurs de notre pays et des partenaires de notre département à renforcer leur engagement au plus haut niveau afin de renforcer nos capacités en matière de production et de diffusion des informations climatologiques et hydrologiques de qualité. Je tiens, en cette occasion, à les en féliciter sincèrement.

Le Ministre des Transports, des Postes et de l’Economie Numérique
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Me Gilbert Noël G. OUEDRAOGO : Commandeur de l’Ordre National

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