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QUESTION DE L’HABITAT AU BURKINA : « La cherté d’un bien résulte de sa rareté »

Publié le mardi 20 mars 2012 à 09h27min

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L’auteur du texte ci-dessous mène une analyse globale sur la problématique du logement au Burkina Faso où la pauvreté le dispute à la vie chère. Il s’insurge contre la politique nationale de logement qu’il trouve inopérante.
Ces derniers temps, notre pays est en proie à des mouvements sociaux récurrents et parfois violents contre la vie chère. A l’évidence, le coût du logement est l’une des composantes de cette cherté, car se nourrir et se loger sont incontestablement les besoins primaires de tout homme. A la suite des nombreuses réflexions sur la question du logement déjà parues dans la presse, nous proposons d’y apporter notre modeste contribution.

La situation de l’habitat urbain

La situation du logement dans notre pays se caractérise par le décalage entre l’accroissement plus rapide de la population vivant en ville et l’offre en matière de logement ; d’où un déficit croissant. L’apparition d’habitats spontanés et précaires dans les bidonvilles, en est une illustration. La demande de logements se compose de ménages déplacés (hors de leur lieu de résidence) ou à déplacer (devant quitter le nid parental), de différentes catégories socioprofessionnelles : travailleurs, commerçants, sans-emplois, étudiants, migrants de l’exode rural, etc.

L’offre en matière de logement quant à elle, se compose de tout standing et essentiellement de propriétaires individuels et de quelques sociétés immobilières. Il s’agit donc d’un « marché imparfait » de sorte que le jeu de l’offre et de la demande de logement (ou libre échange) fonctionne avec la même imperfection. Ce marché du logement, insuffisamment règlementé par l’Etat sinon par la fiscalité, est aussi manipulé par des agents immobiliers (intermédiaires ou démarcheurs) plus ou moins informellement structurés.

De la structure du coût de l’habitat

La cherté du logement est unanimement reconnue par tous et singulièrement par les Ouagalais. La cherté d’un bien résulte de sa rareté (pénurie ou insuffisance de l’offre) ou de son coût réel. Pour le cas du logement dans notre pays, la deuxième thèse est plus plausible et expliquerait aussi la première. En effet, la structure du coût du logement se compose d’éléments tous aussi prohibitifs. D’abord, pour l’acquisition d’un terrain à usage d’habitation à Ouagadougou, par exemple, le prix moyen au rabais est d’au moins 10 000 F CFA le m2, soit 3 millions de F CFA la parcelle de 300 m2. Cette surenchère s’expliquerait d’une part, par l’insuffisance de l’aménagement urbain et surtout de son accaparement par les ploutocrates des temps présents, et d’autre part, par la spéculation foncière qui s’en suit. Ensuite pour le transfert de propriété (la mutation), l’acquéreur se retrouve face à l’Administration domaniale avec toutes ses lourdeurs, sa paperasserie et sa fiscalité impitoyable dans un contexte de corruption active de certains agents publics et de démarcheurs avides d’argent, qui vont vous harceler, vous faire tourner, pour enfin vous presser et vous sucer jusqu’au dernier kopeck.

Pour ce qui est du permis de construire, nous recommandons le journal Le Pays du 27 février dernier (page 16), qui publie une lettre ouverte au SEM le Premier ministre sur la question. Dans notre pays, le principal mode de production de logement reste l’auto-construction sous contrainte de notre contexte de pauvreté et de bas salaires. Le marché intérieur des matériaux (définitifs) de construction est dominé par quelques gros importateurs. Dans une telle situation, ce sont ces derniers qui dictent leurs prix aux acheteurs. Et c’est pourquoi les cours mondiaux de certains matériaux (le fer par exemple) ne suffisent pas à justifier leurs prix parfois très prohibitifs sur le marché local. Pour ce qui est du ciment, le constat est l’incapacité de la cimenterie nationale à satisfaire la demande intérieure malgré son monopole de fait. A cette incapacité s’ajoute la spéculation dans le circuit de distribution de ce ciment. Par ailleurs, la cherté des agrégats et le coût de certaines prestations comme celles de la SONABEL ne sont pas négligeables dans la mise en valeur de nos terrains.

Enfin, pour la mise en exploitation des bâtisses, nous retrouvons ces intermédiaires informels (démarcheurs) entre propriétaires et locataires. En effet, beaucoup de grands propriétaires immobiliers, dans notre pays, ne le sont pas à visage découvert pour diverses raisons dont l’apparence ou l’appartenance. De ce fait, ces propriétaires dans l’ombre utilisent des démarcheurs (ou des prête-noms) pour trouver des locataires et percevoir leurs loyers. Ce faisant, il y a généralement donc un prix du propriétaire différent (inferieur) du prix du ou des intermédiaires. Ces derniers qui ne se contentent plus de la rémunération de leurs services sont devenus de véritables sous-bailleurs. Selon certaines estimations, le surplus de rémunération de cette chaîne d’intermédiaires atteint parfois 30% du loyer fixé par le propriétaire. Cette surenchère explique que beaucoup de maisons restent inoccupées pendant longtemps faute de preneurs.

De l’inconsistance des mesures publiques en matière de logement

Face à ces questions récurrentes du logement, les pouvoirs publics ont pris des mesures parmi lesquelles on peut retenir : le Guichet unique foncier (GUF) et le CEFAC, la Banque de l’habitat et la construction de logements sociaux dont ceux des fêtes de 11-Décembre. Qu’en est-il de l’efficacité de ces mesures à répondre aux attentes des populations en matière de logement ? L’objectif premier de la création du GUF est la simplification (facilitation) des formalités des actes de biens fonciers. Après quelques années d’existence et au regard du fonctionnement actuel de ce GUF, cet objectif semble bien fuyant, car l’on ne peut avoir la prétention d’avancer qu’il sera atteint à terme. En effet, au GUF les formalités ne sont ni facilitées ni simplifiées. Les lourdeurs administratives persistent et s’aggravent, avec comme corollaires le non-respect des délais, le favoritisme et la corruption.

La présence massive en ces lieux de démarcheurs, atteste bien nos affirmations. Si ce guichet est génialement parfait dans sa conception, son fonctionnement laisse intacts les préceptes qui ont prévalu à sa création. Un audit organisationnel du GUF est plus que nécessaire afin de le déparasiter et de le réorganiser dans l’espoir de parvenir à la célérité tant souhaitée. Après le GUF, le prétendant à l’auto-construction n’est pas au bout de ses peines car il doit aussi faire le même parcours du combattant au CEFAC. Le CEFAC traîne les mêmes tares que son binôme du guichet unique. En effet, si le CEFAC est un guichet unique, les différents prestataires (architectes et Cie, LNTP, sapeurs- pompiers, mairies, etc.) devant fournir les pièces constitutives de dossiers, sont eux dispersés et jouissent, pour certains, de monopole de fait. De ce fait, le coût d’un dossier au CEFAC reste, malgré les mesures de réduction prises par l’Etat, encore très élevé dans la structure du coût du logement ; et les délais annoncés par ce centre ne sont jamais respectés. L’une des questions importantes du logement reste, sans conteste, son financement. En effet, la plupart de nos institutions financières ne disposent d’aucun produit financier attractif et adapté aux questions de logement des Burkinabè.

En effet, beaucoup de ces institutions n’offrent, même cinq (5) ans la durée, d’un prêt « aux particuliers », ce qui est inadapté à l’investissement immobilier dans notre contexte de bas salaires. A cela s’ajoutent les taux d’intérêt prohibitifs de leurs prêts. Par ailleurs, il existerait un conflit d’intérêt entre institutions financières et sociétés immobilières du fait qu’il s’agisse des mêmes personnes qui s’y retrouvent comme actionnaires et/ou propriétaires. Les logements sociaux sont une autre solution de l’Etat à la question du logement dans notre pays. Depuis des décennies, la construction de logements sociaux est essentiellement faite par des structures étatiques (ou pour leur compte) et la période révolutionnaire a été plus productive. Les demandeurs de ces types de logement se caractérisent par la modestie de leur revenu et par l’urgence de se loger avec une famille plus ou moins nombreuse. On constate malheureusement que les conditions et les modalités d’accès à ces logements sont aujourd’hui inaccessibles à bon nombre de demandeurs potentiels.

En effet, pour en bénéficier, il faut un temps de service suffisant avant la retraite, disposer d’un apport personnel initial et d’une certaine quotité cessible. A titre comparatif, sous la période révolutionnaire, la souplesse des conditions d’octroi a permis à beaucoup de travailleurs au revenu modeste de bénéficier de logements sociaux (1 200 logements par exemple). Quant aux logements et aux infrastructures construits dans le cadre des célébrations du 11-Décembre, beaucoup de ces investissements sont économiquement irrationnels et ostentatoires (aérodromes). Par exemple, à Fada (certainement aussi à Ouahigouya et Bobo) où le fonctionnaire moyen a tous les problèmes pour se trouver un logement, la majestueuse cité du 11-Décembre cherche en vain des occupants (quelle ingénieuse politique de logement ?). Ne perdons pas de vue que c’est plutôt le développement (l’émergence) qui engendre les beaux immeubles et non l’inverse.

De l’indispensable intervention de l’Etat

La pertinence du jeu de rôles de nos pouvoirs publics en matière de logement est difficilement perceptible. A l’heure où le capitalisme « ancien » oscille sur ses propres bases, nos économies informelles ne doivent pas et ne peuvent pas se passer de l’interventionnisme étatique. En effet, selon les économistes, pour faire baisser le prix d’un bien sur un marché dans un contexte libéral, il suffit de tirer sur les leviers de la demande et ou de l’offre de ce bien. Pour ce faire, l’Etat dispose d’un puissant instrument : la fiscalité. Dans le cas du logement, s’il n’est pas acceptable que l’Etat fixe les prix des matériaux et des loyers, il importe nécessairement qu’il intervienne pour les réguler (ouvrir par exemple le marché du ciment à la concurrence de l’importation).

Par ailleurs, la présence de l’Etat sur le marché immobilier en tant que locataire d’immeubles pour son compte (beaucoup de services administratifs sont dans des bâtiments loués), crée nécessairement un effet pervers : l’effet d’éviction. L’Etat doit plutôt se donner les moyens de construire pour ses propres besoins, et de poursuivre les lotissements et autres aménagements urbains. Une politique du logement ne peut ignorer la fiscalité en la matière. Elle doit aussi prendre en compte une simplification des procédures de mutation qui est de nos jours un véritable casse-tête. En effet, un acquéreur de parcelle qui a aujourd’hui une Carte d’identité burkinabè (CIB) dans son dossier de mutation en cours, est bloqué. Et si d’aventure vous ne pouvez plus, pour une raison ou pour une autre, retrouver votre vendeur pour avoir sa Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB), vous êtes foutu. Il importe que l’Etat se penche avec diligence sur ces nombreux cas particuliers et de façon générale sur la réduction de toute la paperasserie administrative qui entoure ces mutations. Pour ce faire, et avec une volonté politique, une autre procédure plus simplifiée des mutations et des actes de construire est possible.

Peut-être que l’efficacité du GUF et du CEFAC passe par là. L’Etat pourrait également être promoteur de logements collectifs (appartements) qui sont plus économiques et qui doivent aujourd’hui s’imposer dans nos habitudes citadines. Par ailleurs, Il n’existe pas encore d’instruments publics structurés d’aide au financement du logement. Qu’en est-il du projet LOCOMAT qui a suscité tant d’espoirs ? Quid de la création de l’agence de promotion du logement, de la défiscalisation des prêts immobiliers, etc. ? En somme, la question du logement dans notre pays tient à plusieurs facteurs dont les coûts de matériaux, l’inaccessibilité aux financements adaptés, les lourdeurs administratives, le jeu des acteurs du marché de l’immobilier, etc. Nous pouvons résumer cela autour de trois principales contraintes :
- la rareté des financements appropriés et moins chers accessibles à toutes les couches de la population ;
- la faiblesse du pouvoir d’achat de la population qui ne peut pas supporter les échéances des crédits immobiliers et leurs taux d’intérêts ;
- le coût de la construction qui continue à monter suivant les prix des intrants. Face à cette situation, quelques mesures prises jusque-là par les pouvoirs publics ont montré leurs limites. Le manque de volonté politique, du fait de conflits d’intérêts avec les richissimes promoteurs immobiliers, est le principal facteur limitant la formulation et surtout la mise œuvre effective d’une véritable politique du logement social dans notre pays. Le rôle de l’Etat n’est pas de s’approprier la construction de logements, mais il a l’obligation de faciliter l’accès au logement décent à tous.

L’ampleur de ce défi commande à toutes les parties (Etat et collectivités, institutions financières, bailleurs et sociétés immobilières, locataires, agences et démarcheurs immobiliers) d’apporter leur part de réponse.

Kaboré N. Eric

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 20 mars 2012 à 03:08 En réponse à : QUESTION DE L’HABITAT AU BURKINA : « La cherté d’un bien résulte de sa rareté »

    bel article. tout est dit et bien dit.
    J’ajouterai que si les villas azimo étaient une politique de l’état comme sous la révolution (cité AnII, anIII, anIV et 1200), combien de fonctionnaires seraient proprio aujourd’hui ?
    Mais c’est laissé entre les mains de la belle-mère nationale et les prix ne sont pas accessibles aux burkinabè moyens.
    C’est encore redistribué au sein de la sphère politique.

    Que diront nous des lotissements. Pendant les lotissements, chaque bonze du pouvoir, les DG, DAF, députés, ex ministres, que sais-je ont des parcelles positionnées parfois même sans avoir demandé. Le zèle des maires, et aussi pour avoir du soutien en cas de la découverte de leur magouille. Certains maires ont tellement de parcelles qu’ils construisent pour loger les serveuses de leurs multiples bars et boites de nuit acquis par la vente des parcelles.

  • Le 20 mars 2012 à 08:04, par L’ABSENT En réponse à : QUESTION DE L’HABITAT AU BURKINA : « La cherté d’un bien résulte de sa rareté »

    Monsieur Babore, je voudrais humblement reconnaitre que votre analyse sur la problematique du logement au faso, est complete et me ravit. Plut au ciel que M. LAT puisse s’en inspirer et s’en convaincre pour implementer une politique de logements sociaux. Ma conception de construction de logements sociaux n’est pas celle basee sur l’utilisation du ciment et du sable qui constituent des intrants dont le cout est prohibitif auusi bien en milieu urbain qu’en milieu rural.Des types de construction emergent a Dedougou,laquelle construction emploie des pieres taillees,aussi durable, voire plus,que celle en dur. ce type de construction presente un avantage comparatif, en ce sens,qu’il emploie moins de ciment et par consequent, le cout de construction permet de faire des economies d’echelle.En plus de ce type de contruction, il y a l’utilisation des briques en "terre compressee", qui peut etre une alternative pour les menages a revenus bas et moyens,qui du reste,constitueraient les beneficiaires des logements sociaux. Ce type de construction presente une solidite indeniable.
    Les richissismes actionnaires de la cimenterie du faso laisseront-ils faire ?
    Bon vent au Faso ! Il soufflera vers la direction que nous aurons voulue.
    L’ABSENT

  • Le 20 mars 2012 à 09:03, par zoewend En réponse à : QUESTION DE L’HABITAT AU BURKINA : « La cherté d’un bien résulte de sa rareté »

    Merci M.KABORE.vous avez dit haut ce que je clame toujours tout haut.L’ETAT nest pas en phase avec le peuple.en effet lEtat na pas encore compris que dans toute societe qui veut se perennniser,il faut quelque chose au dessus de tous les hommes.en religion,ce quelque chose est DIEU.Dans une republique,cad sur le plan politique et surtout social ,ce sont le programme de lETAT qui doit se baser sur lanalyse efficace sur les problemes que vivent le peuple comme lecas des logements.

  • Le 20 mars 2012 à 09:26, par Aliende En réponse à : QUESTION DE L’HABITAT AU BURKINA : « La cherté d’un bien résulte de sa rareté »

    Un article d’actualité et plein d’angoisses.
    On se demande même s’il existe une politique du logement urbain et parfois à quoi sert le ministère de l’habitat.
    - Les parcelles sont hors prix et sans aucun contrôle ;
    - Le prix des matériaux n’est pas à la portée du "petit" travailleur ;
    - Les constructions sont inadaptées, avec des scandales répétitifs ; le semblant de contrôle instauré n’est là que pour remplir les poches de l’Etat et des agents commis à cette tache. Le contrôle, ce n’est pas pour voir la qualité du travail mais juste réclamer le permis de construire.
    Le citoyen est laissé pour compte. La difficulté de loger sa famille dans de bonnes conditions est un véritable casse-tête pour tout chef de famille responsable. Pour les fonctionnaires, la phrase "il construit sa maison et il meurt" est toujours d’actualité ; une vie de crédit de 6 fois 5 ans pour espérer caser sa progéniture avant de mourir, est devenu l’objectif général de tout "petit" fonctionnaire.
    Pourtant, comme le dit l’auteur des solutions sont possibles. En plus de celles qu’il a énuméré, il faut ajouter ce qu’un candidat lors d’une des élections municipales avaient proposé : pour éviter que certains possèdent 100 parcelles, pendant que des centaines d’individus ne demandent que des 1/2, il propose de rendre les parcelles non comestibles. Si tu es acquéreur d’une parcelle, tu ne peux faire un changement de nom, donc tu ne peux la revendre. C’est une solution parmi tant d’autres.
    La question du logement nous concerne tous et interpelle les plus hautes autorités. Qu’elles prennent leurs responsabilités !!!

  • Le 20 mars 2012 à 10:35 En réponse à : QUESTION DE L’HABITAT AU BURKINA : « La cherté d’un bien résulte de sa rareté »

    Bel article !! Il faut que le ministère de l’habitat et de l’urbanisme cesse d’envoyer ses rats voleurs dans les quartiers pretextant qu’ils sont contrôleurs ou arrêteurs de chantiers ! En vertue de quoi dans ce pays pauvre un maigre salarié va croupir et souffrir pour un toît à abriter et un autre citoyen va venir mettre du sable dans son garba ? Responsables du ministère, revoyez votre copie !! Si on était venu pour encourager en apportant des aggrégats ou du fer à béton ou encore en conseils de technicité, nous sommes d’accord !!! S’il vous plaît ; n’encourageons pas la mauvaise gestion de la cité qui pourrait nous conduire dans le chaos !!!!
    Je demande de laisser couler ma réaction svp ; car c’est un cri de coeur ! C’est ma contribution au developpement de notre chère patrie !!!

  • Le 20 mars 2012 à 11:29, par THIOMBIANO En réponse à : QUESTION DE L’HABITAT AU BURKINA : « La cherté d’un bien résulte de sa rareté »

    votre reflexion est une realité cruciale, il est temps que les pouvoirs publics se penchent sur la question du logement avant qu’il ne soit trop tard !

  • Le 20 mars 2012 à 12:40, par Sax En réponse à : QUESTION DE L’HABITAT AU BURKINA : « La cherté d’un bien résulte de sa rareté »

    Vives felicitations à mr Kaboré pour la sincerité et la realité de vos propos.
    Je suis fonctionnaire d’une certaine categorie acceptable mais lorsque je me suis rendu en banque pour un pret afin de terminer comme je peux ma maison,il m’a ete dit de faire un pret de 8 ans avec une retenue de...135000 f/mois.
    En tenant compte de la quotité cessible, je me demande de quoi allait vivre ma famille pdt cette duree, surtout que les recoltes ne sont pas bonnes.
    Cet appel sans commune mesure doit etre repris au nom de tous ces fonctionaires et autres qui triment jours et nuit pour mener a bien ce qui leur a ete confiee comme mission.
    Ceci est un cri de coeur et il est temps que nos gouvernants proposent une bonne politique de logement.

    Ne nous laissez pas a la merci des agences immobilieres et autres vendeurs de reve.
    Sans rancune

  • Le 20 mars 2012 à 12:45 En réponse à : QUESTION DE L’HABITAT AU BURKINA : « La cherté d’un bien résulte de sa rareté »

    Très belle analyse du domaine du logement. Je suis parfaitement d’accord avec cette analyse empreinte de beaucoup d’objectivité. Ce que j’allais ajouter c’est que l’aménagement urbain a ses limites s’il n’est pas accompagné d’une densification. Peut être qu’il est plus judicieux de promouvoir une densification de la ville en lieu et place des lotissements et pour cela je suis d’avis qu’un travail soit fait sur les mentalités pour que les burkinabés intègrent la possibilité de se loger en appartement.

  • Le 20 mars 2012 à 12:49, par Machavel En réponse à : QUESTION DE L’HABITAT AU BURKINA : « La cherté d’un bien résulte de sa rareté »

    Bjr mon frère Eric ; vous venez d’evoquer le noeud gordien des difficultés que vivent nous les fonctionnaires. Un paysan de mon village m’a dit ceci << dans la société Burkinabè seul les fonctionnaires n’évoluent pas. En effet dans les années 70 et 80 , le fonctionnaire se remarquait facilement par la moto ; les planteurs <> par des vélos neufs. mais aujourd’hui même les dolotières roulent à motos et le fonctionnaire est au même stade.>> Pourquoi le fonctionnaire est toujours à un stade précaire ?
    Revoyons l’historique : En 1994 ; avec la dévaluation les revenus des fonctionnaires devrait se multiplier par 2. ce que n’a pas été le cas . ce qui fait que le fonctionnaire touchait mieux en 1993 qu’en 1994. hors pour un commerçant qui avait de l’epargne,il pouvait convertif ces FCFA en FF le 31 Décembre 1993 et les reconvertir en CFA le 03 Janvier 1994 et s’addaptera au nouveau niveau de vie. la vendeuse d’arrrachide qui vendait un tas de volume 2x à 25F va vendre le tas de volume x à ce prix et s’adaptera au nouveau niveau de vie. et le fonctionnaire lui il fera quoi ?
    Revoyons l’actualité : je prend mon propre exemple ; j’ai bénéficier d’une bourses du royaume de Danemark en 2005 pour une formation d’ingerieur du Génie rural à l’EIER aujourd’hui 2iE.cela a été possible grace à une convention signé entre l’Etat et le Danemark pour le renforcement des ressources humaines dans le domaine de l’eau car les hydraulicien se faisaient rares dans le Ministère de l’agriculture et de l’hydraulique a telle enseigne que le DGRE a fait appel a des agronomes pour l’appuyer dans certaines tâches.Pour la raison ; on a signé un engagement à servir l’admnistration pendant cinq ans.Même si on être patriote de toutes les manières la situation que je vais decrire vous fera flechir.j’ai débuté avec mon BAC+5 avec un salaire de moins de 150000 fcfa.Je signale que je fut affecté à la DGRE.Etant marié et ayant deux cousin chez moi à scolarisé( Famille africaine)j’étais contraint de louer une maison F3(2 chbres salon) qui coute 60000f. en ajoutant les charges de courant et l’eau , je me retrouvent comme charge de maison à 75000fcfa. je loge à 15km de ouaga 2000 donc le carburant il me faut 20000F par mois.comme j’ai pris un prêt pour l’achat de ma moto, il me revient 120.000fcA le mois. si on deduit ces dépenses trop fixes je me retrouve avec 25000 fca pour nourrir ma famille ; l’habiller et la soigner . sans compter la consommation du téléphone portable qui est devenue un outil indispensable.Si dans le mois je ne suis pas parti en mission mes yeux se rougissent. Peut on vivre en comptant sur des frais de mission ? j’imagine même les corps qui n’en ont pas. Ayant serrer ma ceinture en vain j’était obligé d’aller au privé sans protocole ou je gane 3.5 fois ce que j’avait dans la FP.Car pour esperer dans la FP il faut être responsabilisé . Dans tout ça on parle de lutte contre la corruption. impossible car chacun a un dégré de corruptibilité.parmi les deux promotions recrutés pour la cause (90 personnes) ; 13 ont déjà quitté et si rien ne change d’autres en suivront et le problème reviendra à zéro.

  • Le 20 mars 2012 à 12:57 En réponse à : QUESTION DE L’HABITAT AU BURKINA : « La cherté d’un bien résulte de sa rareté »

    Bonne analyse de Mr KABORE.Malheureusement ça tombe dans l’oreille d’un sourd.la chèreté du logement locatif peut avoir une réponse immédiate de la part de l’Etat par le jeu de l’imposition fiscale et du plafonnement des loyers.Là encore il ya aucune chance de prospérer du fait que beaucoups de propriétaires sont en même temps des décideurs publics ou des prêtes-noms. pour cequi concerne la location de batiments par l’Etat pour en faire de bâtiments publics là aussi ya ambiguité:l’Etat est certe propriétaire de la terre mais paradoxement est incapable construire de bâtiments publics et préfère payer des milliards par mois pour ses loyers par ce que certains y trouvent leur compte. Ainsi beaucoups de F+3 ou F+4 sont loués par l’Etat à hauteur de 250000 ou 300000F.Pourtant les loyers cumulés en un an pourraient construire des dizaines de bâtiments publics

  • Le 20 mars 2012 à 14:05, par fongnon En réponse à : QUESTION DE L’HABITAT AU BURKINA : « La cherté d’un bien résulte de sa rareté »

    c’est dommage que l’etat nous ait abandonné a la merci des bailleur qui augmente les loyer selon leurs humeur.letat es complice a traver son silence.si sankara était là...ça me fai mal quoi

  • Le 20 mars 2012 à 14:29 En réponse à : QUESTION DE L’HABITAT AU BURKINA : « La cherté d’un bien résulte de sa rareté »

    Très bel article et toutes mes félicitations pour une si profonde analyse de la situation de l’immobilier au BF. Je pense qu’il faudra en plus de publier un tel article, l’envoyer directement au Premier Ministre même si je n’ai aucun doute qu’il lit la presse. Bref,pour revenir au problème de l’habitat au BF, il n’y a nul besoin d’être expert pour savoir que c’est la volonté politique qui peut régler cette situation. L’ère de la Révolution semble avoir réussi cela, il faut s’en inspirer (merci de nous l’avoir rappeler) ! Me diriez-vous peut être que les contextes diffèrent. Mais comment voulons-nous qu’à ce prix des matériaux de construction le burkinabè puisse avoir un logement décent ? Survolez Ouaga, vous verrez de quoi je parle. Une ville qui s’étale sans cesse de taudis posant du coup un sérieux problème de voirie. A vue d’oiseaux vous chercherez vainement une voie goudronnée dans la capitale. Certes, il faut louer les efforts faits mais c’est loin d’être suffisant.En effet, le développement spatial non maîtrisé de nos villes fait qu’il est difficile de construire des routes, alors la poussière prendra plus d’ampleur avec la mobilité urbaine. Si tout le monde veut avoir sa parcelle et construire je me demande à quoi ressembleraient nos villes (Ouaga par exemple)quand elles auront une population de 10 millions. Parce qu’il faut prévoir. Ainsi donc,il faudra nécessairement promouvoir les habitats communs, le système d’appartement comme l’a suggéré notre cher auteur, car c’est plus économique. On réglera ainsi en grande partie le problème d’accès à l’habitat décent et du même coup l’accès à l’eau, l’électricité, etc.
    Merci

  • Le 20 mars 2012 à 17:58 En réponse à : QUESTION DE L’HABITAT AU BURKINA : « La cherté d’un bien résulte de sa rareté »

    De très belles analyses.Aussi est-il necessaire de se pencher sur la mésure de suspension des lotissements car a mon avis il est temps de lever la mésure surtout après avoir apporté des corrections.il est grand temps que le ministrère songe a ça.Une très belle analyse de la part du journaliste.

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