Nous nous situons à cette étape dans une logique de pure hypothèse de travail car sur le terrain, la réalité est toute autre. Non seulement la voix dite souveraine des nations sous-développés pèse très peu face aux espèces sonnantes et trébuchantes proposées par les puissances, mais tous les pays ne sont pas astreints aux mêmes normes.

C’est ainsi que les Etats-Unis et Israël s’érigent en intouchables de l’ONU et ne s’embarrassent guère de fioritures pour violer les résolutions de l’organisation chère au Ghanéen Kofi Annan. Pire, c’est en gendarme du monde que les Etats-Unis dictent leur loi à la planète entière et font ainsi beaucoup de mal à l’humanité par le biais d’une lutte anti-terroriste dont ils refusent de voir les véritables causes.

Envers et contre les interdictions de l’ONU, Washington et son protégé Israël foulent aux pieds les résolutions onusiennes et dans une impunité totale. L’invasion irakienne par les Etats Unis ou l’occupation du Golan et d’une partie du Liban par Israël, sans occulter les incursions meurtrières des troupes de Ariel Sharon en Palestine, ne sont que quelques uns des aspects de l’attitude cavalière de ces deux nations aux intérêts communs.

Et l’ONU, laisse faire ou condamne de façon très timide les frasques de l’Etat d’Israël. A la limite, on pourrait affirmer qu’il est encouragé dans ses actes hors la loi par l’ONU qui, presque constamment, s’adonne à la politique du deux poids deux mesures, dès qu’il s’agit d’Israël. Sinon pourquoi l’héritière de la défunte société des Nations, à travers son Conseil de sécurité, vient-elle de noter avec préoccupation que les requêtes de sa résolution 1559 sur le Liban n’ont toujours pas été suivies d’effet ? Ces requêtes portaient, rappelons-le, sur l’occupation d’une partie du Liban par la Syrie. L’ONU exige donc de ce pays qu’il abandonne ses positions. Pourtant, c’est une occupation pacifique et avec le consentement des Libanais eux-mêmes. Et dans le mêm temps Israël continue d’occcuper depuis 1967 le plateau du Golon.

Le fait surprenant dans le scénario est que la résolution porte la double paternité des Etats-Unis et de la France. En effet, la France s’est presque toujours fait remarquer par sa politique assez subtile à l’endroit des nations arabes. En Occident, elle a de tout temps été la plus grande alliée de la Syrie. Qu’est-ce qui a bien pu pousser Paris à embarquer sur la galère de l’Oncle Sam pour vouloir bouter la Syrie hors du Liban ? Pourquoi Chirac qui s’est montré très frondeur à l’égard des visées impérialistes des Etats Unis fait-il machine arrière ?

Pense-t-elle seulement aux deux journalistes français pris en otage en Irak, et dont la Syrie put aider à la libération. Est-ce pour sauvegarder un pré-carré francophone dans lequel figure en bonne place le Liban ? Est-ce pour pondérer un peu sa position anti-Bush ? Ce sont autant de questions auxquelles on ne saurait répondre sans faire une fois de plus le constat amer que toutes les nations ne sont pas sur le même pied d’égalité aux Nations Unies.

C’est dans cette même illogique qu’on se demande pourquoi, Israël les Etats Unis, l’Inde et consorts possèdent l’arme nucléaire, qu’on dit fatale, alors que l’Irak et l’Iran ne sont pas autorisés à en posséder. Qui est plus "terroriste" que qui ? Quel Etat est plus voyou que l’autre ? Quels sont les dirigeants qui font plus preuve de discernement et de retenue que d’autres ? Ces interrogations finissent de prouver que les résolutions des Nations Unies demeurent très sélectives, voire iniques et ne s’appliquent qu’aux Etats financièrement moins nantis ou démographiquement insignifiants.

L’ONU, dans cette voie, peut-elle être réellement efficace dans son rôle de gérer les affaires du monde et faire retrouver à la planète cet équilibre de paix qui s’éloigne chaque jour un peu plus ?
Il faut que l’Organisation des Nations Unies rectifie le tir afin qu’effectivement l’égalité des hommes et celle des pays ne soient de pas vains mots dans un monde qui avance inexorablement vers le chaos, du fait de moults injustices.

Le Pays