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Vision Express sur… : La rareté du gaz butane

Publié le vendredi 16 mars 2012 à 01h40min

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Trouver du gaz butane pour la cuisine n’est plus chose aisée pour les ménages burkinabè. Depuis un certain temps, il semble être devenu une denrée plutôt rare. Cela n’est peut être pas le cas partout au Burkina, mais les Bobolais ne diront pas le contraire. Surtout pour les bouteilles de 6 ou 12 kg, il faut se lever tôt et avoir le bon « filon ». A quoi cela peut être dû ? Est-il encore utile de rappeler que le carburant coûte cher, voire très cher ? Ce qui a amené des taximen à se tourner vers le gaz butane comme énergie pour faire rouler les « épaves » que nous empruntons, faute de taxis dignes de ce nom. La recharge d’une bouteille de gaz butane de 12 kg coûte 4 000 FCFA.

Une telle somme ne permet pas à un taxi de rouler toute une journée avec du gas-oil, encore moins avec de l’essence. Dès lors, l’on comprend pourquoi nos taximen on opté pour le gaz. Il n’y aurait rien à redire si les chauffeurs de taxi le faisaient dans les règles de l’art. Ailleurs, des véhicules roulent au gaz, parce qu’ils sont conçus pour cela. En respect des normes de sécurités auxquelles doit obéir tout véhicule automobile. Il n’en est pas de même pour nos taxis qui se contentent d’installer la bouteille de gaz dans le coffre du véhicule. Avec tous les risques qu’on peut imaginer. Un modus vivendi avait été trouvé entre les chauffeur de taxi et les autorités régionales des Hauts-Bassins pour mettre fin à cette pratique en décembre 2012. Près de trois mois après cette échéance, elle perdure.

Pour les raisons économiques que nous avons développées plus haut. Cette pratique a fait grimper en flèche la consommation du gaz butane au pays des hommes intègres. Et c’est là où le bât blesse ! En effet, depuis belle lurette le gaz butane est subventionné par l’Etat, pour le mettre à la portée du plus grand nombre de Burkinabè. Cela, dans le cadre de la lutte contre la coupe abusive du bois, donc pour freiner le phénomène de la désertification dans le pays. Par contre l’essence est fortement taxée, contrairement à ce que l’autorité de tutelle clame sur tous les toits. En utilisant le même gaz butane pour faire rouler les taxis, il y a donc détournement de la subvention allouée à ce produit. Ce qui explique, à notre avis, le rappel des dispositions réglementant la distribution de gaz au Burkina Faso.

On se rappelle du reste que le ministre du Commerce expliquait la hausse de la facture du gaz par une probable exportation de notre gaz subventionné vers les pays voisins. Nous ne le nions pas, mais nous considérons ce fait comme quelque chose de marginal, car pas récent. A défaut de pouvoir interdire dans les faits l’utilisation du gaz comme énergie pour nos taxis et bientôt pour les « France au revoir », il y a lieu de mener la réflexion. Ceci pour trouver un système de distribution qui puisse séparer l’approvisionnement des ménages de celui des professionnels. Nous n’avons pas la solution miracle. Mais nous voulons tirer sur la sonnette d’alarme. Car à cette allure, l’Etat ne pourra plus subventionner le gaz destiné à la consommation des ménages.

Aly KONATE (alykonat@yahoo.fr)

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 16 mars 2012 à 08:32, par Aliende En réponse à : Vision Express sur… : La rareté du gaz butane

    Le problème du gaz est vraiment préoccupant. Son insuffisance influe directement sur les autres combustibles dont le prix ne fait que monter (le sac de charbon est à 5000frs). En plus d’une forte demande, les revendeurs font une surenchère allant jusqu’à instaurer une petite corruption autour. Certains fournisseurs aussi semblent avoir abandonnés leurs clients (depuis un long temps pour avoir les petites bouteilles de TOTAL, c’est la croix et la bannière).
    Face à cette situation, l’Etat doit prendre ses responsabilité ; la subvention, c’est pour aider les ménages à préparer sans une pression sur nos bois, mais d’autres s’enrichissent avec. D’autre part, il faut banaliser les bouteilles de gaz ; tu as une bouteille TOTAL tu prends du gaz chez SODIGAZ et vis versa.

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