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Le pouls de la cité Image de la cité

Publié le vendredi 16 mars 2012 à 01h38min

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A l’image d’un médecin qui, en tout lieu et en tout temps, doit pouvoir faire valoir son serment d’Hippocrate, le guérisseur de renom Seydou Bikienga, est prompt à consulter n’importe où. Il est à l’œuvre ici pour réanimer une hôtesse tombée dans l’inconscience « en plein service » lors d’une cérémonie sur le site du barrage de Ziga, le 1er mars 2012. S’arrêter pendant de longues heures, souvent sous un soleil de plomb, comme l’exige parfois le métier d’hôtesse, peut s’avérer épuisant. Surtout lorsque la soif et la faim s’en mêlent. C’est malheureusement le cas la plupart du temps.


Vivre sans les sachets plastiques, il faut y penser !

La première session de l’année 2012 du Conseil économique et social (CES) a fait une recommandation courageuse : l’interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation et de l’utilisation des sachets plastiques sur toute l’étendue du territoire national. Enfin, une institution publique, soit-elle consultative, décide de porter haut ce qui se dit dans les coulisses de séminaires et ateliers sur la problématique de la protection de l’environnement contre l’envahissement de ces plastiques.

C’est tout en l’honneur des conseillers. Ce ne sont pas les « considérant » qui manquent pour apprécier la justesse et la pertinence de cette recommandation : l’ampleur des effets néfastes des déchets plastiques de faible épaisseur sur les cheptels domestique et sauvage, l’utilisation des sachets plastiques comme emballage des aliments constitue un problème de santé publique, les sachets plastiques constituent une source de pollution visuelle. On peut en citer à la pelle. Ce sont des raisons objectives, actuelles et surtout palpables. Tout le monde n’est peut-être pas éleveur pour percevoir ces effets néfastes sur le bétail. Au moins, chacun, devant sa porte ou dans la rue, a pu constater de visu le triste décor qu’offre le trop plein de sachets plastiques « en divagation » au gré du vent. Ils se répandent ainsi sur les terrains vagues, les terrains agricoles, le fond des fleuves et les entrailles de la terre et des animaux.

Il faut se rappeler que ces sachets, produits et utilisés avec insouciance, mettent un à quatre siècles à se dégrader. C’est au vu du scandale écologique en perspective, du fait des sachets plastiques, que de nombreux pays africains ont déjà franchi le pas de leur interdiction pure et simple sur leurs territoires respectifs. En Afrique de l’Est, le combat est mené de façon groupée. Le parlement est-africain a en effet adopté une loi interdisant l’utilisation ou l’importation de matières plastiques ; laquelle loi a pris effet en février dernier. Des pays voisins dont le Mali (la loi est prévue pour entrer en vigueur en avril 2013), la Côte d’Ivoire, ont emboîté le pas. Pourquoi pas le Burkina ? Des initiatives sont certes, développées ça et là contre « la pandémie du plastique », mais celles-ci gagneraient à être légiférées. Puisque l’expérience a montré que la « simple » sensibilisation ne suffit pas toujours.

Il est clair cependant qu’une interdiction subite, sans préparation ni mesures d’accompagnement ne saurait résoudre le problème de manière efficiente. D’abord, parce que ces instruments d’emballage et de transport de petites marchandises sont ancrés dans les habitudes, beaucoup plus dans les centres urbains, mais aussi en milieu rural. Si bien qu’ils riment aujourd’hui avec « cadeaux ». Même les enfants ont développé ce réflexe de demander à leurs parents de retour de la ville, « s’ils n’ont pas apporté un sachet », c’est-à-dire un petit cadeau. Aussi, la production et la commercialisation de ces sachets font tourner des industries et font vivre des familles. Mais il faut trouver des solutions palliatives pour bannir l’usage de ces « ennemis de la flore et de la faune ». Cela est bien possible. Il importe que, d’ores et déjà, les citoyens commencent à imaginer leur quotidien sans sachets plastiques.

D’autres moyens de contenance des marchandises ont existé avant l’apparition des « fameux sachets ». Ces moyens peuvent être adaptés et promus auprès de nos mères et sœurs, grandes utilisatrices du plastique. Les commerçants qui font de la vente de ces produits leur gagne-pain devraient, eux aussi, penser à une reconversion.

Sidwaya

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