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Guénon (Tiébélé) 1 village, 2 bonnets, 10 morts

Publié le jeudi 15 mars 2012 à 02h37min

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- Dix tués à l’arme blanche selon les sources officielles ;
- une douzaine, renchérissent des parents de victimes ;
- des concessions saccagées puis incendiées,
- 850 à un millier de déplacés,
- des salles de classe fermées ;
- des animaux massacrés.
Horreur à Guénon !
Dans ce village situé à quelque dix kilomètres de Tiébélé, dans la province du Nahouri, la vieille querelle sur la chefferie a subitement tourné à une véritable chasse à l’homme, sous le regard impuissant de la gendarmerie.

Comment en est-on arrivé à une telle extrémité ? Les versions divergent selon le camp des protagonistes.
Alors que l’administration locale est pointée du doigt pour « son laxisme » dans la gestion de la crise, des hommes politiques sont accusés d’avoir exacerbé une querelle de succession à des fins électoralistes.

Le message est laconique, mais en dit long sur la situation qui prévaut au sein du village. « Toutes les femmes et tous les hommes ont accepté le chef. Ils comptent sur vous, chef Soura, pour bien gouverner Guénon ».
C’est écrit, en noir, sur un pan de la clôture du palais du pê Soura. « Toutes les femmes et tous les hommes ont accepté le chef ». Si on en vient à placarder une telle annonce devant l’entrée de la cour du chef, c’est que la légitimité de ce dernier n’est pas reconnue de tous. Surtout pas du clan des Liliou qui ne jurent que sur le bonnet d’un des leurs, Danhoura Liliou intronisé le 29 février 2012, c’est-à-dire la veille du premier jour des affrontements.

Pour les Liliou donc, Danhoura, 7e roi de Guénon, succède ainsi à son grand-père, Tibirou, mort vers 1923 (selon certaines sources) et dont les funérailles, qui n’avaient jusque-là pas été organisées, ont débuté en 2010 et pris fin en 2011. Pourquoi cette longue vacance de pouvoir ? « C’est quand le maire a fait introniser illégalement Louka [NDLR : le pê Soura], lequel a commencé à nous défier, que les vieux ont décidé d’organiser les funérailles de notre grand-père, Tibirou, afin d’introniser le vrai chef de Guénon », explique le docteur Jonathan Liliou, au cours d’un entretien au domicile familial de Koulouba, à Ouagadougou.

Mais du côté de la lignée des Akongba, le seul et légitime souverain du village est le pê Soura intronisé en 2008. De son vrai nom Nabila Kaba Sélouka Gabriel, il serait le 13e chef de Guénon. Il aurait succédé à son demi-frère, Koundaryem, mort au cours de son exil forcé en Côte d’Ivoire en 1996.

Mais qu’en pense le palais royal de Tiébélé, puissance suzeraine de la chefferie de Guénon ? « Le seul chef légitime de Guénon est Akongba pê Soura. Il a accompli toutes les étapes de l’intronisation et tous les attributs de roi sont entre ses mains », tranche le porte-parole de la famille régnante de Tiébélé, Anagnan Michel. (Lire encadré 1).
Resté donc pendant longtemps une société acéphale, 89 ans, selon le récit des Liliou, et 12 selon la version des Akongba, Guénon est devenu, par la force des choses, une dyarchie : un village, deux chefs.

A en croire la tradition locale, en pareille circonstance, l’un des deux doit mourir. En l’occurrence l’usurpateur. Mais sans attendre le châtiment des mânes contre l’imposteur, les deux camps rivaux ont décidé d’en découdre à coups de gourdins, de machettes, de couteaux et de sagaies au cours d’une sanglante bataille rangée qui a mis aux prises les Liliou et leurs alliés avec le reste de la population de Guénon. « Ce jour-là [NDLR : le 2 mars], c’est une véritable marée humaine qui a déferlé sur les concessions des Liliou. C’était comme dans une opération de ratissage. C’était une véritable battue. Tous les habitants des dix-huit villages de Guénon convergeaient au même endroit. En toute sincérité, la gendarmerie n’y pouvait rien », se souvient le commandant de compagnie de la gendarmerie de Pô, le lieutenant Sibiri Samuel Zongo.

Alors que la veille, jeudi 1er mars, les forces de sécurité venues de Tiébélé et de Pô sont parvenues, au terme d’une médiation, à éviter l’escalade de la violence, le lendemain, « contre toute attente », survint le pire.
A l’origine de cette chasse à l’homme, la mort, par arme blanche, d’un jeune proche du pê Soura, Tigassè Lougoudié, dont les circonstances du décès varient selon les versions.

Pour la famille du chef Akongba, il aurait été conduit du marché au domicile des Liliou où il a reçu des coups de hache sur le crâne. « Ce jour-là, dans l’après-midi, j’étais en entretien avec des éléments de la gendarmerie. Au cours de la conversation, un d’entre eux a reçu un coup de fil annonçant la mort d’un homme. C’est par la suite que j’ai su qu’il s’agissait de celle de mon frère. Dès que la nouvelle s’est répandue dans tout le village, les habitants se sont révoltés et ont décidé de faire partir les Liliou ». Version du pê Soura coiffé de son bonnet rouge sous un gigantesque baobab. La foule de notables acquiesce gravement.

Mais du côté du camp rival, Tigassè Lougoudié a été victime d’un coup que lui a malencontreusement asséné un des siens : « J’étais assis chez moi quand subitement j’ai vu des gens pourchasser un membre de ma famille. Arrivés à mon niveau, ils m’ont terrassé et ont commencé à me rouer de coups. C’est au cours de cette altercation que la machette d’un de mes agresseurs s’est abattue sur la tête de Tigassè contre lequel je me débattais », relate, pour sa part, Ada Nawè au domicile des Liliou à Koulouba où il a trouvé refuge.

Entre ces deux versions, voici celle de la compagnie de Gendarmerie de Pô : « Le 2 mars, vers 16 heures, un jeune de la cour royale [NDLR : le clan des Akongba] a pris à partie des membres de la famille Liliou venus ouvrir leurs boutiques au marché. Le commandant de brigade qui était sur place a invité ces derniers à regagner leurs concessions. Malheureusement, ils ont été rejoints par le jeune en question. N’ayant pas pu se contenir, ils l’ont mortellement haché. C’est ce qui a entraîné la révolte du reste de la population ».

Mais, la veille déjà, c’est-à-dire le jeudi 1er mars, le fossé de haine qui séparait depuis longtemps les deux familles, pourtant unis par des liens de consanguinité, s’est mué en abysse.
En effet, ce jour-là, alors qu’il se rendait pour une offrande rituelle au lieu du Tangouan, l’autel sacré, le pê Soura, accompagné de son chef de terre et d’un de ses notables, a rencontré sur son chemin des membres de la famille Liliou qui voulaient l’en empêcher.

Là aussi, la relation des faits diverge.
Le chef Akongba : « Quand on est allés pour immoler la chèvre et les deux poulets, ils sont venus nous attraper. Un vieux de la famille Liliou a ordonné de me déshabiller et de retirer mes attributs de roi. Avant l’arrivée de la gendarmerie j’ai même reçu un coup de gourdin. N’eût été l’intervention de la population, je n’aurais pas pu faire le sacrifice ».
Jonathan Liliou : « Le 1er mars, ils sont venus pour faire des rites sur nos terres. Alors, les jeunes s’y sont opposés en leur faisant savoir que s’ils ont la légitimité du pouvoir, dans ce cas, ils n’ont qu’à aller faire les sacrifices chez eux. A ce moment, les Akongba et leurs alliés avaient déjà encerclé nos maisons sur près de 300 mètres à la ronde. Leur objectif, c’était de récupérer les symboles de la chefferie qui sont en notre possession ».

Version de la compagnie de gendarmerie par la voix de son commandant, le lieutenant Sibiri Samuel Zongo : « Selon ce qui nous a été rapporté, le chef actuel [NDLR : pê Soura], est allé pour faire des sacrifices sur des fétiches situés côté sud des concessions des Liliou. C’est là qu’il y a eu opposition des vieux de la famille. Vers 7 heures, des jeunes ont même tenté d’agresser le chef, son chef de terre et un de ses notables. Alors, une partie de la population s’est soulevée en allant brûler un hangar, détruire quatre fenêtres, casser des canaris et tuer une truie. Mais ce jour, ça s’est arrêté là grâce à l’intervention des gendarmes qui étaient déjà sur les lieux ».

La suite, on la connaît. Après la mort du jeune Tigassé, une foule de gens armée de machettes, de gourdins, de bâtons et de sagaies a fondu sur le quartier des Liliou. Bilan de cette expédition punitive fourni par les forces de sécurité, l’infirmier-major du CSPS de Tiébéle, Karim Ouédraogo, et le Haut-commissaire du Nahouri, Léoua Olo Hien : dix morts dont deux dans les rangs des Akongba et huit parmi les Liliou. Mais chez ces derniers, le décompte macabre s’établirait à douze macchabées dont onze en leur sein contre une dans le camp adverse.

A tout cela s’ajoutent les quelque neuf cents déplacés dont les domiciles ont été saccagés et incendiés, le bétail massacré et les greniers brûlés. Une semaine après le drame, des réfugiés rencontrés à Tiébélé étaient toujours sans nouvelles de certains de leurs proches.

C’est le cas de Kagada Apiou. « Je suis passé par la brousse pour réjoindre Tiébélé. Jusqu’à présent, je n’ai aucune nouvelle de ma femme ni de mes trois enfants ». Son compagnon d’infortune, Kaba Koudoumpoa, lui, a pu s’enfuir avec sa famille, mais pleure la mort de son jeune frère : « Ils sont venus le conduire chez le chef avant de le ramener à la maison pour le tuer ».

Six jours après le drame, le feu continue de lécher des magasins situés au marché. Chez les Liliou, épicentre des affrontements, un décor apocalyptique : habitations calcinées, portes défoncées, tôles froissées, murs éventrés, et objets personnels éparpillés. Des volutes de fumée s’échappent de certaines maisons, du moins de ce qui en reste. Du sang séché se craquelle sur le sol. Ici, une carcasse de cheval abattu à la hache enfle au soleil.

Là, des dépouilles de cochons aux groins aplatis gisent sur des tas d’immondices. Plus loin, un tricycle pour handicapé couvert de suie, la roue avant en 8. Que devient le propriétaire ? Brûlé vif. Koukinté Liliou qu’il s’appelait. Le corps a complètement explosé sous l’effet de la chaleur. « Le militaire qui a dégagé le cadavre a été plus tard admis à l’hôpital du fait de l’odeur délétère. Des cochons dévoraient de la chair humaine », se souvient le haut-commissaire.

Au milieu des décombres, un homme charge une charrette de matériels divers. C’est Aéroua Liliou. Comment ne pas le reconnaître ? Rencontré la veille chez le pê Soura où il était en captivité, ce boucher de 45 ans fait figure de miraculé du massacre. Conduit de sa cachette de Bougoum, son village maternel, au domicile des Akongba, il doit la vie sauve au chef « qui a joué de toute son autorité pour l’arracher de la forêt de machettes qui tournoyaient autour de sa tête ». Remis enfin en liberté, le prisonnier de guerre est revenu chercher le reste de ses effets personnels. Pour quelle destination ?

Peu importe. Avant de quitter les lieux, sans savoir s’il y reviendra un jour, il tient à faire un adieu à cinq de ses proches, dont son père, tous ensevelis dans une fosse fumière. Quant à sa mère, il n’en a aucune nouvelle. Seul motif de consolation : « Les femmes ont été épargnées ».
En attendant les résultats des enquêtes policières pour mieux situer les responsabilités, une question revient sur toutes les lèvres. Comment l’administration n’a-t-elle pas su prévenir pareille tragédie alors que la crise couvait depuis plusieurs décennies ?

« Cela fait des années que les Liliou m’empêchent d’accomplir les sacrifices. Plusieurs fois j’ai alerté la gendarmerie, le haut-commissaire de l’époque et le préfet, mais personne n’a répondu à mes appels », s’en indigne le pê Soura, convaincu que derrière ce « laxisme » se cache une attitude partisane. « La gendarmerie de Tiébélé a même assisté à l’intronisation de mon rival ». Du côté des autorités locales, tous sont unanimes à reconnaître que depuis belle lurette un conflit latent menaçait la cohésion du village. Mais de là à engager une quelconque responsabilité de l’administration, les avis divergent : « Nous ne nous mêlons pas des affaires de coutumes », déclare le haut-commissaire. « Que peut bien faire la gendarmerie dans un différend foncier ou coutumier ? », s’interroge le commandant de Compagnie, avant d’ajouter : « Ce n’est pas prévu par le Code pénal ».

Au niveau du conseil municipal, on bat la coulpe, mais sur la poitrine d’autrui : « Voilà plus de 40 ans que le problème existe. Durant tout ce temps, on n’a pas pu gérer. Mais je ne crois pas que ce soit imputable à l’administration actuelle. Nous sommes venus trouver la situation », s’en lave les mains le maire Kirawi Pascal Batinan dans son pied-à-terre de Tiébélé.

Quid des hommes politiques originaires de la localité ? « Le nom de Jonathan Liliou [conseiller municipal CDP] ressort beaucoup. Ainsi que celui d’un syndicaliste [NDLR : Mathias Liliou, secrétaire général de la CSB].
Mais ces personnes, comme bien d’autres, sont le plus souvent induites en erreur par les rumeurs venant du village », estime le premier responsable du Nahouri.

Pour sa part, Jonathan Liliou est formel : la politique est passée par là : « Cette crise n’est pas vraiment une crise coutumière. C’est une crise politique voulue par le maire » (Lire encadré 2).
Même son de cloche chez l’un des spécialistes de l’histoire du pays Kasséna, Moustapha Gomgnimbou, directeur de recherche en histoire africaine à l’institut des sciences des sociétés (INSS) (Lire encadré 3).
Par souci d’équité, nous avons joint immédiatement le maire au téléphone pour entendre sa version. Malgré nos appels répétés, ce dernier n’a pas daigné se prononcer dès son retour à Ouaga comme il l’avait promis.

Au lendemain du drame, une forte délégation ministérielle s’est rendue sur les lieux pour une médiation. Pour autant, doit-on s’attendre à un retour très prochain des déplacés et à une véritable réconciliation ?
Pour les Liliou, ils ne se sentent ni de près ni de loin concernés par l’intercession menée par l’exécutif : « Le gouvernement s’est engagé à présenter ses condoléances aux deux familles. Mais jusque-là [NDLR : l’entretien a eu lieu le vendredi 9 mars] aucune autorité n’est venue vers nous ».

Pour le pê Soura, les membres de la famille Liliou seront les bienvenus au village. Mais à une seule condition : reconnaître son autorité.
Comme on le voit, le chemin de la réconciliation s’annonce longue et pénible.

Alain Saint Robespierre

« Si les Liliou nous avaient informés de leur intention, on les en aurait dissuadés », Anagnan Michel, de la cour royale de Tiébélé

Qui des Akongba ou des Liliou détiennent la légitimité de la chefferie de Guénon ?

Dans la tradition, tout chef de Guénon dépend de la famille du trône de Tiébélé. Dans l’histoire, la famille Liliou a eu à gérer le pouvoir. Mais par la suite, elle en a été écartée, car un chef issu de ce clan a voulu s’affranchir des liens de subordination qui le lient au roi de Tiébélé. Alors, il a été destitué et les symboles de la chefferie ont été remis à une autre lignée à laquelle appartient l’actuel chef de Guénon, Akongba pê Soura.
Aujourd’hui, les Liliou veulent reconquérir le pouvoir. Mais ce n’est plus possible.
Depuis qu’Akongba a été intronisé, la famille Liliou lui interdit l’accès aux fétiches pour les sacrifices qu’exige la tradition. C’est la troisième tentative de l’en empêcher qui a dégénéré en affrontements ouverts.

N’empêche, aujourd’hui les Liliou ont un chef intronisé après des rites funéraires comme l’impose la tradition.

Les Liliou ne nous ont jamais informés de leur intention d’introniser un chef. Si cela avait été le cas, on les en aurait dissuadés. Nous ne reconnaissons qu’Akongaba pê Soura comme seul chef légitime de Guénon. Il a accompli toutes les étapes de l’intronisation et tous les attributs de roi sont entre ses mains.

Maintenant qu’il y a deux chefs dans le village, qu’allez-vous pouvoir bien faire ?

Nous attendons que la situation se calme. Après quoi, nous allons envoyer des notables pour remettre les Liliou sur le droit chemin.

A.S.R.

« C’est une crise politique », Jonathan Liliou

Pourquoi dites-vous que cette querelle de chefferie a des relents politiques ?

Depuis des décennies, le village vit sans chef.
Brusquement, après la mise en place du Conseil municipal, on a commencé à parler de chefferie.
Pourquoi ? Parce que j’étais en compétition avec Kirawi Pascal Batinan [NDLR : tous deux sont du CDP] pour le poste de maire. Il m’a battu, c’est vrai, mais ce fut aux forceps. Pour s’assurer le maximum de soutien aux prochaines élections, le maire nous a contournés pour aller faire introniser Louka [NDLR : l’actuel pê Soura]. Tout en sachant que c’est illégal. Nuitamment, il se rendait dans la famille Louka pour planifier son projet. Si la famille Louka a pu se permettre de défier les notables, et si elle est parvenue à faire massacrer autant de personnes, c’est parce qu’elle a la caution du maire.
S’ils ont un semblant de chefferie, c’est sans le bonnet.

Pourtant le pê Soura porte un bonnet rouge, comme votre chef.

C’est un bonnet acheté avec un bœuf. L’objectif des affrontements du 2 mars était de récupérer le bonnet et les fétiches qui sont à notre possession.
Après les massacres, les hommes de Louka ont enlevé le fils du chef légal afin qu’il leur indique où se trouvent les symboles. Mais à leur grande surprise, le chef Danhourou était déjà parti avec les fétiches.

Selon le palais de Tiébélé, le chef légitime de Guénon c’est le pê Sourou.

Nous ne dépendons pas de Tiébélé. Ce n’est pas son chef qui intronise celui de Guénon. Avant d’organiser les funérailles de notre grand-père Tibirou et procéder à l’intronisation de son successeur, nous avons informé la famille royale de Tiébélé. Elle a marqué son accord en acceptant le mouton et le coq que nous lui avons apportés. Alors si les notables de Tiébélé n’ont pas trouvé à redire, c’est qu’ils ne reconnaissent pas la légitimité de Louka.
Le bonnet n’a jamais quitté notre famille. Au décès de notre grand-père Tibirou, le commandant de cercle a désigné un membre de la famille Akongba pour la collecte de l’impôt. Ce dernier n’a jamais géré le pouvoir traditionnel.

A.S.R.

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 15 mars 2012 à 03:54, par Takwi En réponse à : Guénon (Tiébélé) 1 village, 2 bonnets, 10 morts

    Je suis désolé de le dire, mais la chefferie traditionnelle est condamnée à disparaître un jour ! D´abord les porteurs de bonnet rouge sont devenus très nombreux. Ensuite, il y a le fait qu´ils ne se respectent même plus. En dehors du Larlé Naba ABGA qui a porté dignement son bonnet, qui d´autre de nos jours l´a fait encore avec honneur !? Personne à mon avis ! Avec les politiciens qui cherchent l´onction de ces chefs, la gestion des traditions est devenue une chose politique. Par exemple dans un quartier de Ouaga dont je ne dirai pas le nom, je connais un Monsieur. Ce dernier était un gardien dans une petite entreprise. Il n´est jamais né d´une quelconque famille royale. Quelle ne fut pas ma surprise d´apprendre un jour qu´il était devenu un chef de quartier. Et depuis il parade dans les cabarets avec canne et bonnet rouge, quémandant tantôt du sopal tantôt une bouteille de bière. Soyons sérieux. Le pouvoir en place est responsable de cette situation. Certains chefs traditionnels me dégoutent ! Comment dans un état de droit, dans une république on peut permettre de telles pratiques ? Ils n´ont jamais d´interdits ces chefs traditionnels ! Par contre les chefs de terre, les « ting-soaba » comme on le dit en Mooré, eux sont très propres car menacés par beaucoup d´interdits. Si tu gères mal les traditions, tes ancêtres t´emportent sans procès.
    Ce régime en voulant se montrer conciliant avec les chefs traditionnels, a foutu la merde dans tous les domaines. Il ne se passe un mois sans que l´on entende dire qu´il y a eu bagarre ici ou là … pour des histoires de bonnet. Y EN A MARRE !!!!!

  • Le 15 mars 2012 à 05:23, par le devin En réponse à : Guénon (Tiébélé) 1 village, 2 bonnets, 10 morts

    Au milieu des années 80 on ne les entendait plus ! Ils sont donc de retour ! Ces chefs tradi ! qui l’aurait cru ! alors qu’on creusait les trous ensemble pour planter des arbres ! Ils sont devenus des touaregs pour les propres populations. Alors si tout le monde fuit le village qui devront ils gouverner ? Depuis que la chefferie dans certains endroits est devenue la maffia , le sang versé n’est plus le problème de ces gourous. Je demande au gouvernement de voter une loi contre tous chefs ou prétendants qui se seraient rendus coupables de crimes de sang de le disqualifier. Nous sommes en 2012 et c est le début du commencement comme le dirait l’autre.
    Cela donne à notre jeunesse une image négative de la chefferie traditionnelle.

  • Le 15 mars 2012 à 06:30 En réponse à : Guénon (Tiébélé) 1 village, 2 bonnets, 10 morts

    Ah Ah Ah Ah. Donc affaires de chefferie mossi a pris la tete des gourounsi aussi. Mais sincerement y a des zoulou au Burkina et les politiciens sont des pyromanes. Il faut regler ces foyers de tensions au plus vite avant qu’on ne voit un Rwanda se pointer dans notre bled.

  • Le 15 mars 2012 à 06:46, par Beurk En réponse à : Guénon (Tiébélé) 1 village, 2 bonnets, 10 morts

    On se doutait bien que derrière ce massacre,se cachaient des politicards mais il est temps de mettre le holà en remettant la chefferie traditionnelle à sa place,à savoir l’ignorer complètement comme Thomas Sankara l’avait fait car ces chefs traditionnels ne jouent plus le rôle d’auxiliaire ou d’ancillaire de l’administration et de l’Etat.En tout cas une fois de plus,l’histoire lui donne raison puisque maintenant nous voyons bien que la chefferie coutumière est en contradiction flagrante avec les paradigmes de la démocratie et en rupture de phase avec l’esprit républicain car il est inadmissible que chaque chef coutumier s’arroge le droit d’exister comme un micro Etat où il peut se permettre de massacrer,de brûler des individus sans être inquiété et pire,dans ce cas présent,des ministres accourent pour faire de l’à plat ventrisme devant ce sauvageon.C’est grave mais le pire reste à venir si par extraordinaire,ce régime qui instrumentalise ces bonnets rouges à but électoraliste les constitutionnalise avec en prime des émoluments.En attendant,si la République veut sauver sa face,elle doit mettre aux arrêts le plus vite possible ce génocidaire Pê Soura pour les besoins de l’enquête parcequ’il est le cerveau de ce massacre

  • Le 15 mars 2012 à 07:38 En réponse à : Guénon (Tiébélé) 1 village, 2 bonnets, 10 morts

    Et bien voilà ce que nous avons sémé. Cela me rappelle ce qu’un de nos hommes politiques disait : "ce qui est arrivé en Côte d’Ivoire et ailleurs ne peut pas arriver ici (Burkina) car nous avons la paretérie à plaisanter". Remarquons que ces tristes évènements ont lieu entre des frères et seures, des cousins et cousines, des oncles et des tantes,des époux et épouses. La cheférie !!!! !!!!!!!
    A ce rythe on pourra s’en passer et même la combattre comme l’excision.
    j’oubliais que c’est la machine politique du pouvoir.
    ce qui est dangereux, ce que ces évènements peuvent se prproduire à n’importe quel endroit du Burkina.
    THOMAS SANKARA, tu avais raison.
    QUE DIEU SAUVE LE BURKINA

  • Le 15 mars 2012 à 07:56, par yammoUSA En réponse à : Guénon (Tiébélé) 1 village, 2 bonnets, 10 morts

    a quand l’Afrique ?

  • Le 15 mars 2012 à 08:22 En réponse à : Guénon (Tiébélé) 1 village, 2 bonnets, 10 morts

    Tout ça , c’est avant même que l’administration n’ait fait un bout de papier sur un statut quelconque de la chefferie traditionnelle.Le pire reste à venir quand l’administration va reconnaître officiellement et donner un statut aux chefs cotumiers. Pendant la révolution, nos coutumiers avaient le bonnet sous l’aiselle (la discrétion) et la pelle (pour construire le pays) à la place de la canne à marcher. C’était peut-être mieux ainsi.

  • Le 15 mars 2012 à 09:13, par Filsdupaysan En réponse à : Guénon (Tiébélé) 1 village, 2 bonnets, 10 morts

    Quand nous onétait petits, les vieux nous ont toujours dit de nous méfier des politiciens.
    Voilà qu’à partir d’une certaine date (15 octobre 1987) nous perdons un valable fils qui a été accusé de tous les maux.
    Maintenant les sages vont se rendre compte que la plus grosse erreur a été de laisser les chefs traditionnels entrer en politique.
    Voilà les consèquences de notre tricherie. Et je vous avoue que ce qui vient sera pire que ce que nous assistons depuis un certain temps.
    Que chacun prenne ses responsabilités.

  • Le 15 mars 2012 à 10:09, par folie En réponse à : Guénon (Tiébélé) 1 village, 2 bonnets, 10 morts

    Foutez nous la paix avec ces histoires de chefferie à repetition !
    Que le meilleur gagne

  • Le 15 mars 2012 à 10:35, par Achille En réponse à : Guénon (Tiébélé) 1 village, 2 bonnets, 10 morts

    Sincèrement tout cela est très regrettable. A l’heure actuelle, hormis le titre honorifique, quel est l’avantage d’être un chef coutumier ?

    Pendant que la famine nous menace, des gens jugent utile de produire ce drame.

    Cela justifie le fait qu’il faut bien codifier la chefferie coutumière dans la loi.

  • Le 15 mars 2012 à 10:40, par madi En réponse à : Guénon (Tiébélé) 1 village, 2 bonnets, 10 morts

    Effarant ! encore la politique obscurantiste de nos "intellectuels". On connaît la société gurunsi comme étant une société acéphale. Les auteurs et commanditaires de telles abominations doivent être châtiés sévèrement ; je comprends difficilement qu’après un tel massacre, les principaux auteur qui sont connus soient toujours en liberté : on leur tend même le micro pour qu’ils justifient leur abomination, je pressens un drame qui va s’abattre sur la société burkinabé si nous continuons sur cette lancée

  • Le 15 mars 2012 à 10:51, par COMPAORE PAUL En réponse à : Guénon (Tiébélé) 1 village, 2 bonnets, 10 morts

    C’EST TRISTE CE QUI EST TRAIN DE PASSER A GUENON, MAIS QUAND ON FAIT UN REGARD CRITIQUE SUR LES PROBLEMES DES CHEFFERIES TRADITIONNELLES EN GENERAL, IL Y AURA DE PAREIL AFFRONTEMENT ENCORE DANS D’AUTRES VILLAGES.
    EN EFFET, NOUS SOMMES DANS DES SOCIETES OU LA POLITIQUES A S’INGERER DANS LA CHEFFERIE, QUE CA SOIT AU MOORO, AU GULMU ET AUTRES.
    LE CHEF FESANT AFFAIRE DU PARTI POLITIQUE CREER DES PROBLEMES D’AUTANT PLUS LA GESTION DE LA CHEFFERIE EST SUBJECTIVE. LES CHEFS PROFITENT DE CELA ET RETIRENT LES TERRES DE SES SOIENT DISANT OPPOSANTS POUR VENDRE OU DONNER AU MAIRE OUBIEN AUX POLITICIENS DE LA LOCALITE.
    VOICI CERTAINS QUI RISQUE DE DEGENERER UN JOUR EN CONFLIT FAMILIAL OU ETHNIQUE. C’EST LE CAS D’UN VILLAGE A LOUMBILA (NOMGANA) OU LE CHEF A RETIRER LES TERRES DE SA FAMILLE POUR DONNER A DES POLITICIENS. IL FAUT QUE L’ADMINISTRATION REGIONALE AGISSE A TEMPS. SINON ?
    PRENEZ GARDE DANS D’AUTRE LOCALITE PARCE QUE GUENON N’EST PAS LE SEUL........

  • Le 15 mars 2012 à 11:27, par RIMS En réponse à : Guénon (Tiébélé) 1 village, 2 bonnets, 10 morts

    laxisme de l’administration, négligence de la sécurité, implication du politique sont à l’origine de telles massacres. en attendant que les enquêtes situent les responsabilités, il faudrait améner les deux chefs à accepter le jugement coutumier car son verdict est sans appel merci.

  • Le 15 mars 2012 à 11:45, par Burkimbila En réponse à : Guénon (Tiébélé) 1 village, 2 bonnets, 10 morts

    Cette boucherie est le reflet de l’imcompétence et de la politique politicienne pratiqué par les pseudo-politiciens de la province. Au lieu de se battre pour le bien-être de nos frères et soeurs au village, ils passent le temps à se calomnier, à monter les village entre eux.

    Vite une relève dans la province. Que la generation 70 et 80 se reveille. Il est temps pour nous de prendre nos responsabilités. Jeunes de Lô, Kieba Guelwongo, Kaya, AVV, Tibalé, Gogo, Guenon etc. Levons nous et disons non à cette mascarade.

    • Le 15 mars 2012 à 16:22, par Guinsda En réponse à : Guénon (Tiébélé) 1 village, 2 bonnets, 10 morts

      Il temps que l’on s’assoie pour une reglementation de la chéferie traditionnelle comme le font nos voisins Togolais et Ghanaéens ou le chef a un papier ministeriel qui l’autorise a exercisé son pouvoir.

  • Le 15 mars 2012 à 14:40, par UN PRETENDANT A LA CHEFFERIE En réponse à : Guénon (Tiébélé) 1 village, 2 bonnets, 10 morts

    QUICONQUE TOUCHERA A LA CHEFFERIE SERA CHÂTIÉ. PARCEQU’ON EST ALLÉ A L’ECOLE ON OUBLIE D’OU ON VIENT. LA CHEFFERIE TRADITIONNELLE EST NOTRE IDENTITÉ. NOS VALEURS ET EUSSE EN DÉPENDRE IL FAUT CERTES DÉNONCE LES INGERENCES DES POLITICIENS DANS LA CHOSE TRADITIONNELLE MAIS DE LA A VOULOIR SUPPRIMER LA CHEFFERIE C’EST UNE ABERRATION. DÉMOCRATIE DES BLANC LA NE DOIT PAS NOUS ALLIENER OK

  • Le 15 mars 2012 à 15:02, par fongnon En réponse à : Guénon (Tiébélé) 1 village, 2 bonnets, 10 morts

    que la lumiere soi faite sur ces tuerie.si cetai les policier,ils serai deja aux arret,mai le pouvoir a peur de ces gens

  • Le 15 mars 2012 à 15:48, par warba En réponse à : Guénon (Tiébélé) 1 village, 2 bonnets, 10 morts

    Mais ou est la republique laique,ou est l’etat,le MATD pour arrêter et traduire en justice ce deux trouble-fêtes de l’ordre public qui ont entraîne la mort de 12 innocents.Ils doivent être tout deux interpelles et remis a la justice car force doit rester a l’état.Et puis le chef de Tiebele doit pouvoir situer le MATD sur le chef légitime pour le rétablir dans ses droits et mettre l’autre au frais.Le Burkina ne saurait être un état traditionnel et coutumier.

  • Le 15 mars 2012 à 15:59, par L’africain En réponse à : Guénon (Tiébélé) 1 village, 2 bonnets, 10 morts

    Si nous ne prenons garde ce type de phénomène peut se répéter dans toutes les contrées du Burkina. Qu’est ce qu’ils gagnent en tant que chef ? pour ma part rien du tout. J’accuse surtout les politiciens d’être à l’origine de tout cela. Mais comme on le dit le poisson pourrit par la tête. C’est depuis le haut que c’est gâté. A quand l’alternance Car il faut que ça change.

  • Le 15 mars 2012 à 16:20, par bouba En réponse à : Guénon (Tiébélé) 1 village, 2 bonnets, 10 morts

    Entre nous, les deux chefs doivent être mis aux arrêts en attendant de situer les responsabilités. Nul n’est au dessus de la loi. Ils sont les premiers responsables et ils doivent assumer. On ne peut pas laisser celui qui a été introniser par la mairie sous aucun prétexte car si réellement il est chef, il doit parvenir à faire règner l’ordre dans son village. Qui plus ses sujets ont tué en son nom alors qu’ils n’avaient aucun droit sous aucun prétexte de se rendre justice.

  • Le 15 mars 2012 à 16:54, par madess En réponse à : Guénon (Tiébélé) 1 village, 2 bonnets, 10 morts

    les porteur de bonne rouge sont nombre au burkina et toujour po le nahoury mes semble que ses leur coutume de chez battre chaque annee

  • Le 15 mars 2012 à 17:32, par le faucon En réponse à : Guénon (Tiébélé) 1 village, 2 bonnets, 10 morts

    Et à komtoèga le problème de chefferie est resolution ? Attention les éléctions arrivent préparer vos cercueils !

  • Le 15 mars 2012 à 19:17, par johnblacksad En réponse à : Guénon (Tiébélé) 1 village, 2 bonnets, 10 morts

    Bande de sauvages...!

    Comme si nous n’avions pas suffisamment de problèmes ! C’est simplement dégoûtant...

  • Le 1er avril 2012 à 15:55, par ouenigamou En réponse à : Guénon (Tiébélé) 1 village, 2 bonnets, 10 morts

    Moi je crois qu’il faut trouver une solution à ce problème
    avant qu’il ne trop tard cependant si vous les deux chefs vous vous décidez de réglé ce problème je pence que votre population sera fière de vous

    PENSEZ BIEN MES PARENTS

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