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Coopération : Douroula-Besançon, un partenariat fructueux

Publié le lundi 24 novembre 2003 à 10h32min

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La coopération décentralisée entre Douroula dans le Mouhoun et Besançon dans le Sud de la France se porte très bien. Pendant près d’un mois, une trentaine de jeunes lycéens et des infirmières accompagnés de leurs encadreurs ont séjourné à Douroula.

Un séjour fructueux au cours duquel les jeunes Français se sont montré généreux par la construction et la remise d’ouvrages et le don d’un important lot de médicaments, de matériel divers. D’où la liesse des populations de Douroula à la sympathique cérémonie d’au revoir qui a eu lieu le 6 novembre 2003.

Saint-Exupéry s’exprimait en ces termes sur l’amitié : "Aimer ce n’est point se regarder l’un et l’autre, mais c’est regarder dans la même direction et dans le même sens".

Les villes de Douroula dans le Mouhoun et Besançon en France l’ont fort bien compris. Depuis 1982, ces deux villes entretiennent des relations d’amitié, de partage d’expériences, de cultures et de chaleur humaine. Conformément à l’esprit des jumelages qui consiste à "unir des hommes et des cœurs", l’eau, la santé, l’éducation, la lutte contre la pauvreté, l’environnement sont les principaux axes de coopération décentralisée entre les deux partis, matérialisés le 16 novembre 1985.

Pour insuffler une dynamique nouvelle à ce partenariat déjà très fructueux, les associations des deux villes mettent la main à la pâte. C’est dans ce sens que l’association Afriq’Energies du lycée des Graviers blancs de Besançon pérennise ses actions sur l’éducation à la solidarité internationale et au développement durable par une série d’actions réalisées pour Douroula. Sur le plan sanitaire, la trentaine de jeunes lycéens et infirmières ont initié plusieurs actions. Notamment, l’aménagement d’un forage pour assurer la qualité de l’eau aux abords du marché, la construction d’une aire de lavage pour les femmes, l’équipement du centre de soins primaires accompagné d’actions sanitaires réalisées par des infirmières ainsi que la proposition ferme de construction au CSPS de Douroula dans les tout prochains jours, d’un isoloir pour les maladies contagieuses.

Dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie socioéconomiques des populations, plusieurs actions ont également été mises en marche. Il s’agit de la construction du module central du tout nouveau marché de Douroula avec la mise en place d’un comité de gestion. Ce projet comprendra la construction de neuf autres modules supplémentaires. A cette occasion, une dizaine de personnes de Douroula ont été formées en techniques de construction.

Les femmes, une importante frange de la population de Douroula, n’ont pas été oubliées. Des aménagements d’amélioration de la boulangerie construire en 2001 et gérée de façon dynamique par les femmes ont été faits. L’amélioration du cadre de vie des populations n’a pas non plus été occultée. En témoignent les actions de sensibilisation sur les nuisances des déchets initiées auprès des enfants et des populations avec le concours des enseignants de la région pour la création d’un comité de gestion des déchets à Douroula.

Le secteur de l’éducation qui occupe une place de choix dans la convention de jumelage a, comme les autres années, reçu un appui conséquent en matériels scolaires.

D’ailleurs, dans le cadre de l’élargissement de cette coopération à d’autres établissements de la Boucle du Mouhoun, une équipe de prospection d’un lycée du tertiaire de Besançon, le lycée Tristan Bernard œuvre depuis quelques temps à la mise en place d’échanges avec le lycée technique Béthel de Dédougou.

La dernière proposition et non des moindres faite par les partenaires de Besançon et qui contribuera à lever un coin du voile sur le riche passé de cette bourgade fortement islamisée est la mise en place future d’une unité de recherche et de valorisation de l’archéologie et de l’ethnologie locales.

Le financement de ces travaux représente huit (8) millions de francs d’investissement pour Douroula. "Toutes ces actions, a expliqué le chef de la délégation de Besançon, Marcel Hoeillard, se complètent dans le souci d’apporter une qualité de vie meilleure à la population, par leurs investissements physique et financier". Elles permettront, a-t-il conclu, de dynamiser le département sur le plan économique, social et culturel. Pour mener à bien tous ces projets, il a fallu un an de préparation en France et le soutien financier de multiples associations, des collectivités locales et territoriales qui ont fait confiance à l’association Afriq’Energies.

Très satisfaites de cet appui incommensurable, les populations de Douroula se sont montrées ouvertes et disponibles. Ce qui a permis la découverte de la richesse de la culture africaine par cette trentaine de jeunes lycéens en formation professionnelle d’aller à la rencontre d’un capital inestimable : un monde de vie et de chaleur humaine en porte-à- faux avec leur quotidien du Nord ou la déliquescence des valeurs humaines est assez prononcée.

La remise de l’ensemble des ouvrages a donné lieu à une sympathique cérémonie au cours de laquelle le préfet de Douroula, Niaoné Kassoum n’a pas tari d’éloges à l’endroit de ce jumelage qu’il a qualifié de particulièrement fructueux entre sa circonscription administrative et la ville de Besançon. Idem pour le président du comité local de jumelage, Koté Blamami, qui a promis, "au vu du mal fou que les populations ont à asseoir les bases de leur développement" l’engagement des habitants du département de Douroula à montrer de réelles capacités de gestion judicieuse et d’entretien du matériel et des ouvrages reçus.

Jean-Paul BADOUM
AIB/Mouhoun

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