‘’C’est un moment politique fort. Avec cette déclaration, nous pouvons dire que ce Forum nous permettra d’avancer sur la question de l’eau’’, s’est félicité le ministre Henri De Raincourt dont le pays, la France, a été pour beaucoup dans cet accord d’engagement qui semble satisfaire toutes les parties prenantes, puisque c’est par acclamation qu’il a été adopté. Epaisse de 6 pages, la déclaration ministérielle comporte au total 32 points.

Au premier point, l’on note ceci : « Nous, ministres et chefs de délégations réunis à Marseille, en France, le 13 mars 2012 à la conférence ministérielle du 6e Forum mondial de l’eau, ‘’le temps de solutions’’, sommes déterminés à relever les défis de l’eau à toutes les échelles ». Et de préciser au point 13 de leur déclaration : « Nous entendons garantir que les politiques d’eau et de sécurité alimentaire répondent aux besoins des plus vulnérables, en particulier les communautés locales, l’agriculture familiales, les femmes et les peuples autochtones ».

Le succès de ces engagements dans l’entendement des ministres doit reposer sur un certain nombre de conditions dont : la gouvernance, la coopération, le financement et un environnement favorable pour l’eau.

La session plénière des ministres a été précédée d’une douzaine de tables rondes ministérielles sur des problématiques se rapportant à l’eau, à l’assainissement, à l’environnement et de façon générale, au développement durable. C’est par exemple la table ronde ‘’L’eau pour le développement en Afrique’’ présidée par le ministre nigérien de l’Hydraulique et de l’Environnement Issoufou Issaka et à laquelle ont pris part les deux ministres burkinabè présents à ce sixième Forum mondial de l’eau, savoir Dr Laurent Sedogo de l’Agriculture et de l’Hydraulique et Pr Jean Coulidiati de l’Environnement et du Développement durable.

D’autres ministres de pays de l’initiative « A l’Eau l’Afrique, A l’Eau le Monde’’, à l’image du Général Zakari Nandja du Togo, ont également participé à cette rencontre dont la modération a d’ailleurs été assurée par le coordonnateur de ladite initiative, Jean Bosco Bazié. Organisée par le Niger et l’Afrique du Sud, cette table ronde a en effet permis de souligner la nécessité de mettre la question de l’eau au cœur des politiques énergétiques, agricoles, sanitaires et d’adaptation aux changements climatiques. La réunion a aussi exploré différentes pistes de financement du secteur de l’eau. Celles-ci vont de l’optimisation des instruments existants (budgets nationaux) aux mécanismes innovants de financement : principe de pollueur payeur, coopération décentralisée, partenariat secteur public-privé.

En outre, la table ronde ‘’Eau pour le développement de l’Afrique’’ a préconisé la bonne gouvernance à l’échelle continentale et nationale sur la question de l’eau ; la reconnaissance du droit à l’eau par les Constitutions nationales et la mise en place de mécanismes de suivi-évaluation des engagements pris. Bref, et c’est toutes ces recommandations avec celles des autres tables rondes qui ont contribué à l’ambitieuse déclaration ministérielle.

Grégoire B. BAZIE, Envoyé spécial à Marseille

Lefaso.net