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Marseille 2012 : Le développement durable plus que jamais d’actualité

Publié le mercredi 14 mars 2012 à 00h28min

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Les acteurs de la société civile au cours leur rencontre des 9 et 10 mars 2012 avaient déjà donné le ton en s’accordant sur une déclaration relative à l’avènement d’un monde nouveau fait de justice et d’humanisme autour de la question de l’eau. Et les politiques, en se retrouvant ce lundi au Parc Chanot de Marseille pour la cérémonie d’ouverture du sixième Forum Mondial de l’Eau, n’ont pas semblé aller dans le sens contraire. Une convergence de vues paraît se profiler à l’horizon. En tout cas, à en juger par les discours dont celui du Premier ministre français François Fillon qui a remplacé au pied levé le président Nicolas Sarkozy, gagné peut-être par la fatigue de son meeting électoral de la veille à Villepinte.

‘’Il n’y a pas de fatalité. Nous avons les moyens d’avoir des résultats’’, a martelé le locataire de Matignon qui a laissé entendre que La France était favorable à la mise en place d’une organisation mondiale de l’environnement. « C’est le concept du développement durable qui est à l’ordre du jour de ce Forum Mondial de l’Eau », a-t-il ajouté après avoir longuement évoqué la nécessité d’aller vers un nouveau modèle de développement, en lieu et place de celui issu de la révolution industrielle. Pour le président du Conseil Mondial de l’Eau, Loic Fauchon, ‘’Il faut de l’eau pour le développement. Mais, toute l’eau ne doit pas être pour le développement car, il y a la question de la sécurité et de la préservation pour l’avenir qui se pose’’.

« Plus que jamais, la question de l’eau concerne notre avenir commun. En travaillant à la préservation de la planète, nous assurons un avenir à ceux qui la peuplent, en particuliers les plus vulnérables », renchérira plus tard le prince Albert de Monaco. Parlant de populations vulnérables, deux jeunes Maliens étaient aux côtés du président du Conseil Mondial de l’Eau pour témoigner de vive voix les problèmes d’eau qu’ils vivent au quotidien et exprimer leurs attentes vis-à-vis du Forum Mondial de l’Eau de la cité Fausséenne. Que ce Forum, comme son thème l’indique ‘’Le temps des solutions’’ puisse effectivement résoudre concrètement leurs difficultés d’accès l’eau potable et à l’assainissement. Rappelant tout le processus préparatoire depuis deux ans de ce rendez-vous de Marseille afin de lui conférer le label participatif et citoyen qui le sien aujourd’hui, le président du Comité international du Forum, Benedito Braga, a souhaité qu’il soit réellement à la hauteur des espoirs placé en lui.

Comme pour se conformer au thème de la rencontre, la plupart des intervenants ont assorti leurs discours de propositions ou d’engagements concrets. C’est le cas du Sénateur maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, qui dit toute la fierté de sa localité de partager son expérience en matière d’accès à l’eau avec les participants du Forum. En effet, ville méditerranéenne, en proie aux caprices de la sécheresse, Marseille a connu bien des fois, au fil des siècles, la peur de manquer du précieux liquide pour ses besoins quotidiens. Mais, au XIXe siècle, la mise en place du canal de la Durance a changé sa vie. Dès lors, la maîtrise de l’eau, de son abondance, et de sa qualité, est devenue l’une de ses spécialités, mieux encore qu’un savoir –faire, un culte et une culture. Et ce n’est certainement pas par hasard que Marseille, plus ancienne ville de France abrite le siège du Conseil Mondial de l’Eau et le présent Forum Mondial de l’eau.

La cité Phocéenne a beau échanger ses belles expériences, cela ne suffira pas certainement à résoudre tous les défis que l’humanité doit relever en matière d’eau et d’assainissement. Mais, comme a su bien le souligner le prince de Monaco, « Il est quand même essentiel de montrer la voie à suivre à partir de Marseille ». Comme on dit, le plus long voyage commence toujours par le premier pas. Et c’est ce à quoi s’attellent les différentes délégations qui ont fait le déplacement de ce rendez-vous planétaire de l’eau et de l’environnement. Parmi ces délégations, l’on pouvait noter celle du Burkina Faso forte de 56 membres et conduite par le ministre de l’Agriculture et de l’Hydraulique, Laurent Sédogo, qui avait à ses côtés son collègue de l’Environnement et du Développement durable, Pr Jean Coulidiati.
Le Niger, le Tchad étaient représentés au plus haut niveau par leur président, à savoir respectivement Mahamadou Issoufou et Idriss Deby. Le président nigérien a eu droit à la parole pour faire l’état de la situation de son pays en matière d’eau et d’assainissement.

Pour ce qui est de la forme de l’ouverture du sixième FME, elle a consisté en autres à l’exécution d’une chorale d’enfants de Marseille, à de projections de films relatifs à la question de l’eau potable et à la remise du quatrième grand prix Mondial pour l’Eau Hassan II.

Grégoire B. BAZIE : Envoyé spécial à Marseille

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