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6e Forum Mondial de l’Eau : La société civile aux avant-postes du combat pour les solutions

Publié le lundi 12 mars 2012 à 03h01min

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C’est ce lundi 12 mars que s’ouvre officiellement à Marseille en France, avec la présence attendue du président Nicolas Sarkozy, le sixième Forum Mondial de l’Eau (FME). A ce grand rendez-vous dédié aux questions d’eau et d’assainissement dans le monde, les acteurs des organisations de la société civile internationale du secteur entendent jouer pleinement leur rôle à travers ce que l’on appelle ‘’Le Forum Alternatif Mondial de l’Eau’’. Réunis les 9 et 10 mars 2012 à l’Hôtel de Région Provence-Alpes-Côte d’Azur de Marseille, ils ont déjà préparé une forte déclaration dont le contenu va être porté à la connaissance des politiques pendant le Forum.

Jamais, dans l’histoire des fora mondiaux de l’eau, la société civile ne s’était autant mobilisée pour défendre la cause de l’humanité, notamment celle de l’accès de tous à l’eau potable et à l’assainissement.

‘’Eau, Planète et Peuples : pour une citoyenneté mondiale’’. Ainsi était intitulée la rencontre de deux jours des acteurs de la société civile internationale qui leur a permis d’échanger sur leurs visions de la place de l’eau dans nos sociétés, sur sa gestion et sa gouvernance, et sur les actions nécessaires pour que le droit à l’eau et à l’assainissement devienne une réalité pour chacun dans le monde.
Le 6e Forum Mondial de l’Eau de 2012, faut-il le rappeler, est placé sous le thème : ‘’Le temps des solutions’’. Et comme pour donner le ton, les acteurs des OSC ont assorti leur déclaration de 14 propositions. Ces propositions vont de l’exigence du respect par les Etats du droit de tous à l’eau à l’appel pour la constitution d’un tribunal international indépendant de l’eau en passant par l’exigence de transparence quant aux usages d’eau dans les industries extractives et aux conséquences de ces pratiques sur l’eau, l’environnement, la santé et la sécurité publique.

L’eau, un bien commun du vivant

L’on peut noter aussi la proposition relative à la mise en place d’un cadre d’élaboration de la politique mondiale de l’eau ; le Conseil Mondial de l’Eau n’ayant pas la légitimité pour le faire. Les membres des OSC ont en outre édicté 7 principes devant, selon leur entendement, guider la production, la gestion ou la gouvernance de l’eau. « L’eau n’est pas une marchandise, c’est un bien commun du vivant », peut-on relever dans le premier principe de la déclaration. Le troisième principe porte sur la consultation obligatoire des populations en cas de projets d’eau dans leurs localités et le devoir pour les pouvoirs publics de protéger les citoyens contre les puissances économiques et financières.

Bref, le message de la société civile, s’il venait à être entendu à Marseille et à d’autres rendez-vous internationaux à venir tel le sommet de Rio de juin 2012, bouleverserait les choses au profit de l’humanisme. Dans l’optimisme d’une telle éventualité, les acteurs de la déclaration, à l’image de Laurent Chabert d’Hieres, ne cachaient pas leur joie au vu du résultat. Mais, le directeur général de Eau Vive internationale était loin de perdre de vue l’énormité des efforts qui restent à fournir pour traduire le contenu de la déclaration en actes concrets, surtout en Afrique où son organisation s’est engagée aux côtés des populations pour l’accès de tous à l’eau potable et à l’assainissement.

140 Etats au Forum Mondial de l’Eau

‘’Le combat sera dur’’, a-t-il relevé. En effet, comme l’a évoqué le directeur général adjoint chargé des politiques et partenariats d’Eau Vive internationale, Jean Bosco Bazié, de nombreuses contraintes contribuent encore à limiter l’accès à l’eau potable et à l’assainissement sur le continent. M. Bazié a abordé entre autres les problèmes de financement, l’insuffisance ou l’absence de la collaboration entre OSC et structures étatiques ; la faible implication des populations locales dans les projets. Ces constats concernent précisément le bassin du fleuve Niger sur laquelle a porté la communication.

L’exposé de Jean Bosco a été précédé d’une communication de Lionel Goujon de l’Agence Française de Développement (AFD) sur une expérience qui permet d’impliquer davantage les populations locales dans les projets d’eau et d’assainissement. Cette expérience a été menée à l’Autorité de mise en valeur du fleuve Sénégal (AMVS). Le bassin du lac Tchad a également fait l’objet d’exposé pendant les ateliers. Des ateliers qui ont permis aux participants de la rencontre ‘’Eau, Planète et Peuple : pour une citoyenneté mondiale’’ de passer en revue des thématiques portant sur l’eau, l’environnement, l’énergie et sur les rapports qu’entretiennent ces 3 domaines. Et c’est la synthèse des conclusions des différents ateliers qui constitue la déclaration des acteurs des organisations de la société civile du monde qui entendent maintenir le cap à travers la tenue, du 14 au 17 mars 2012 à Marseille, d’un certain nombre d’activités (sessions plénières et thématiques) et de manifestations.

Pour ce qui est du FME dans sa globalité, ce sont au total 140 Etats de la planète qui y prennent part.

Grégoire B. BAZIE, Envoyé spécial à Marseille

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