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Sénégal : Tous pour un, un contre tous

Publié le lundi 12 mars 2012 à 02h54min

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Depuis que le ticket du second tour est connu, c’est le mercato politique au Sénégal. A l’instar de la saison des transferts de joueurs professionnels dans les grands championnats de football en Europe. Chacun des deux finalistes, Abdoulaye Wade, le président sortant, et son challenger, Macky Sall, jouant, dans le secret des consultations, de promesses pour s’arracher les meilleurs et le maximum de soutiens. Mais de prime abord, ce dernier tour de piste présidentiel ne s’annonce guère en faveur du vieux « njomboor » (lièvre en wolof), autre sobriquet de Wade, en référence à sa très grande ruse.

Si l’on s’en tient à l’arithmétique électorale, le candidat du PDS aborde la compétition, l’esprit simplement olympique : l’essentiel c’est de participer.

Les poids lourds défaits au premier tour (Moustapha Niasse : 13,3%, Ousmane Tanor Dieng : 11,3 et Idrissa Seck : 7,9%°) ayant tous décidé de se rallier au candidat de l’alliance pour la république (APR), Macky Sall.

Ce qui donne sur la balance des alliances, 34,8% au président sortant, contre 59,1% à son rival. Sans compter, en termes de suffrage, ce que vaut à ce dernier le soutien de la coalition M 23, du mouvement « y en a marre » et de la star internationale Youssou N’Dour.

Mais il faut plus que ce « tous pour un, un contre tous », pour venir à bout de la détermination du « vieux lièvre » de rempiler pour un troisième mandat.

Car la logique politique, si logique il y a, n’est pas celle des sciences exactes. Donc quand bien même toute élection serait une compétition, il ne faut pas perdre de vue qu’elle se joue sur un terrain mouvant.

Dans le cas sénégalais, l’issue de cette bataille rangée est d’autant plus incertaine qu’un autre paramètre est à prendre en compte : le réservoir de voix que constituent les 42% d’abstention. Un potentiel de suffrages sur lequel compte Abdoulaye Wade pour prendre ses adversaires à revers.

Date des législatives guinéennes

Saura-t-on saisir enfin le serpent de mer ?

Le jeudi 1er mars 2012, à Conakry, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a annoncé la date des élections législatives pour le 8 juillet prochain. En rappel, cette échéance était prévue pour se tenir au plus tard six mois après l’investiture le 21 décembre 2010 du président Alpha Condé mais, ce qui est déplorable, elle a été sans cesse repoussée à cause du manque de consensus entre le pouvoir et l’opposition. Et voilà le problème qui refait encore surface en ce sens que depuis la déclaration du 1er mars, l’opposition donne de la voix pour dénoncer une date « fantaisiste » et « non consensuelle ». Il faut dire qu’on assiste là et encore une fois, comme cela est d’ailleurs fréquent en Afrique, à la traditionnelle guéguerre entre pouvoir et opposition quand il s’agit de s’entendre sur une date pour la tenue d’un scrutin. Le scénario est pratiquement le même à chaque fois, avec, d’une part, celui qui est au pouvoir qui, la plus part du temps, est toujours prêt ; alors que ceux qui ne sont pas aux affaires le sont souvent moins. De plus, les accusations de trucage du fichier recensant le corps électoral sont légion. Mais pendant que les politiques se crêpent le chignon, c’est le peuple qui trinque avec l’absence de la mise en place de l’ensemble du paysage institutionnel et démocratique dont il est en droit de s’attendre. Une situation qui est loin, en ce qui concerne le cas guinéen, de faire l’affaire du président Condé, car cela fait deux ans qu’il dirige le pays sans un Parlement élu. On se demande finalement si ce temps viendra sous nos tropiques où une élection va rencontrer le consensus de toutes les parties à l’image de ce qu’on peut voir dans les pays européens. Mais pour cela, il faut encore de la patience, car les démocraties auxquelles nous nous référons ont également pris du siècle avant de se bonifier.

Des œufs pourris sur Sarko

La France mérite mieux que ça !

L’image, relayée en boucle, restera à jamais gravée dans la mémoire collective des petits nègres à qui la France, mère patrie par excellence, se plaît à enseigner les vertus de la démocratie.

Une pluie d’œufs pourris pour accueillir le président-candidat à sa propre succession ; c’est la prouesse des militants basques réservée à Nicolas Sarkozy jeudi dernier à Bayonne.

L’on s’en serait tenu à une simple saute d’humeur si ce comité d’accueil exceptionnel n’exhibait les posters de son illustre rival, François Hollande, du Parti de la rose.

Et voilà relancée l’éternelle polémique sur le code de bonne conduite en campagne électorale.

François Hollande, à moins de 100 jours du scrutin, avait-il vraiment besoin de descendre dans la boue pour conforter son avance sur l’actuel locataire de l’Elysée, déjà malmené par les sondages depuis l’ouverture des hostilités ?

Peu importe, cette main indélicate qui a déclenché cette pluie d’œufs pourris sur Sarkozy, président de la République qu’il est jusqu’à nouvel ordre, l’image reste indigne de la démocratie française.

Mais qu’ils sont coutumiers du fait ces donneurs de leçons !

L’Observateur Paalga

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