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Journée internationale de la femme : Que les hommes s’engagent contre la mortalité maternelle !

Publié le vendredi 9 mars 2012 à 02h00min

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Sous le haut patronage du Premier ministre, Luc Adolph Tiao, le Burkina Faso a célébré la Journée internationale de la femme à Dédougou, chef lieu de la région de la Boucle du Mouhoun, le 8 mars 2012, sous le thème : « mobilisation sociale pour la réduction de la mortalité maternelle, le rôle des hommes ». La cérémonie s’est déroulée en présence de la marraine du 8-Mars, Mme Chantal Compaoré, épouse du président du Faso.

Pour ce 8 mars 2012, les femmes burkinabé ont une fois encore décidé d’aller en guerre contre la mortalité maternelle. Cela fait, en effet, la 7e fois en une décennie que les thèmes de la Journée internationale de la femme ont trait à la problématique de la réduction de la mortalité maternelle. A cette édition, les femmes ont décidé de mettre en exergue le rôle des hommes dans ce combat. « Le thème de cette année appelle à une forte mobilisation pour réduire ce fléau en impliquant de façon plus décisive les hommes », a indiqué la première Dame burkinabè, Chantal Compaoré, marraine du 8-Mars.

En dépit de tous les efforts consentis par les autorités burkinabè, les partenaires techniques et financiers et les organisations de la société civile, le taux de mortalité maternelle demeure élevé. Les statistiques de 2006 indiquent un taux de 307 décès sur 100 000 naissances vivantes. Ce taux est en dessus de la norme ciblée par les Nations unies dans le cadre des OMD, qui est de 101 décès sur 100 000 naissances vivantes d’ici à 2015 relevé défi ne sera une réalité qu’avec l’apport actif des hommes, en tant qu’époux, pères et leaders. Selon la ministre de la Promotion de la femme, Nestorine Sangaré, les hommes ont une part de responsabilité dans la persistance de certaines causes de la mortalité maternelle, tels que les mutilations génitales féminines, les mariages précoces et forcés, les grossesses rapprochées, les accouchements à domicile, les avortements clandestins, le retard dans le recours aux centres de santé, les violences…

En outre, Nestorine Sangaré a affirmé que beaucoup d’hommes tendent à ne plus jouer correctement leur rôle dans l’accompagnement de la grossesse de leur conjointe. « Bien souvent, ils contribuent par leur fuite de responsabilité et leurs comportements inadaptés à exposer les femmes et les filles à des risques de décès qui sont pourtant évitables » a-t-elle affirmé. « La mortalité maternelle n’est pas une fatalité », a renchéri le première Dame.

D’ailleurs, a-t-elle soutenu, la santé de la mère et de l’enfant est une affaire de genre humain qui oblige à la mobilisation de l’ensemble des membres de la communauté. Aussi a-t-elle interpellé les hommes à œuvrer individuellement ou collectivement à atténuer la mortalité maternelle dans les familles et au sein de la société en général. « Désormais, à chaque fois qu’une femme enceinte meurt des suites de sa grossesse, qu’un enfant perd la vie, l’homme doit se poser la question de savoir s’il a assumé pleinement ses responsabilités d’époux ou de père », a prévenu la première Dame.

Pour qu’aucune femme ne périsse en donnant la vie

Mme Compaoré a lancé un appel à tous les acteurs nationaux et internationaux afin qu’ils s’investissent résolument, pour que plus jamais, aucune femme ne périsse en voulant donner la vie. Elle a la conviction qu’en adhérant entièrement à cette cause, les hommes peuvent contribuer de façon plus radicale à éliminer le fléau en s’imposant de meilleurs comportements et l’abandon des pratiques nuisibles en la matière. « Je crois profondément en la capacité de notre peuple à inverser le cours malheureux du destin », a-telle dit.

Désormais, il sera question de valoriser le rôle positif que jouent des hommes qui s’impliquent dans tout le processus de la maternité de leur conjointe. Mettre donc l’accent sur le rôle des hommes dans la maternité « c’est rechercher des stratégies innovantes pour une plus grande efficacité des politiques et programmes nationaux de lutte contre la mortalité maternelle ». Le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, Victor Dabiré, a pris l’engagement, au nom de sa région, de faire de la lutte contre la mortalité maternelle un défi. Il a expliqué que sa région ne présente pas un tableau reluisant dans le domaine sanitaire : faible taux de fréquentation, taux élevé de morbidité et de mortalité.

Alors, il a appelé les hommes de tous bords à œuvrer à la réduction des facteurs aggravant la mortalité maternelle. Le chef de file des partenaires techniques et financiers du cadre de concertation-genre, Brigitte Nygaard Markussen, planche pour le renforcement du partenariat de tous les intervenants pour la mise en place de projets concertés, afin d’atteindre les résultats escomptés. La ministre de la Promotion de la femme a annoncé que des actions concertées avec le ministère de la Santé seront menées pour défendre la cause des femmes.

Assetou BADOH


Des personnalités s’expriment sur l’opportunité de la maternité de Dédougou

Mme Chantal Compaoré, première Dame :« Depuis une dizaine d’années, nous luttons contre la mortalité maternelle et infantile. La construction d’une maternité viendra aider les femmes de la région de la Boucle du Mouhoun, à accoucher dans de bonnes conditions. C’est une décision prise avec le ministre de la Promotion de la femme et le celui de la Santé, pour lutter contre la mortalité maternelle et infantile, car nous devons faire un bilan en 2015. Nous espérons qu’avec de telles initiatives, nous allons atteindre les objectifs fixés ».

Luc Adolph Tiao, Premier ministre :« La responsabilité des hommes est très grande dans les risques liés à la maternité. Je pense que les femmes et surtout celles qui sont enceintes, ont besoin de l’affection, de la présence et de l’accompagnement des hommes tout au long de leur grossesse. Chacun doit faire le maximum pour permettre à celles-ci de donner la vie en restant en vie. C’est une action collective pour changer les mentalités. L’Etat doit créer les conditions pour améliorer la situation, car il y a des formations sanitaires démunies où le transport des femmes enceintes se fait avec difficulté. Nous allons travailler à ce qu’il y ait moins de femmes qui meurent en donnant la vie ».

Le ministre de la Santé, Adama Traoré :« Je félicite ma collègue de la Promotion de la femme qui a mûri l’idée qui est que dans chaque région choisie pour la célébration du 8-Mars, on puisse poser une action pérenne. Cette vision a été soutenue par la première Dame. La maternité de Dédougou va contribuer à réduire la mortalité maternelle. Nous allons faire en sorte qu’elle soit rapidement opérationnelle ».

Assetou BADOH & Habibata WARA


Impressions de quelques récipiendaires

Benjamine Doamba, officier de l’Ordre national : « Je suis contente et je dis merci au ministre de la Promotion de la femme, Nestorine Sangaré qui a pensé que tout ce que je fais au niveau de ma profession et des associations mérite reconnaissance et récompense. C’est un sentiment de joie et de satisfaction que je récents aujourd’hui. Un sentiment de reconnaissance à l’endroit des femmes, des autorités qui m’ont toujours fait confiance, à l’endroit des responsables qui ont encadré ma vie professionnelle. Le combat se poursuit, car il reste beaucoup à faire pour la promotion de la femme, notamment dans le domaine de la santé.

Yobi Hama Maïga, chevalier de l’Ordre national :« C’est une distinction honorifique qui marque la reconnaissance des autorités pour ce que j’ai pu faire dans le domaine de l’épanouissement de la personne humaine et de la femme en particulier. C’est aussi une distinction qui invite à faire mieux, un défi à relever ».

Maïmouna Wara, officier de l’Ordre du mérite burkinabè :
« J’éprouve aujourd’hui des sentiments de fierté et de joie. Je suis très contente que l’Etat ait reconnu tous les efforts que j’ai pu faire dans la province du Sourou. Je remercie les hautes autorités qui m’ont attribué cette médaille. Qu’elles en soient récompensées ».

Mireille Alice Sawadogo, officierde l’Ordre du mérite burkinabè :« J’éprouve des sentiments de joie et de satisfaction. Je suis contente que les efforts fournis dans la région des Hauts-Bassins pour le compte de l’Association burkinabè pour le bien-être familial (ABBEF) soient recompensés. Je dédie cette médaille à toute ma famille, à tous mes collègues, à tous ceux qui m’ont accompagné dans le travail ».

Propos recuillis par H.W


Une maternité moderne pour Dédougou

A l’issue de la cérémonie, le Premier ministre, Luc Adolph Tiao et la première Dame, Mme Chantal Compaoré, ont procédé à la pose de la première pierre de la maternité de Dédougou. Cette maternité ultra moderne offerte par le ministère de la Santé et celui de la Promotion de la femme à la région, comportera un bloc opératoire et une salle d’imagerie. La construction et l’équipement de cette infrastructure coûteront au budget de l’Etat, la somme de 350 000 000 de francs CFA. Pour soutenir cette noble cause, les fils et filles de la région ont mis la main à la poche. Une campagne de collecte de fonds a été lancée dans tous les villages, une approche participative qui s’inscrit dans la nouvelle dynamique du ministère de la Santé.

A.B. & H.W.

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 9 mars 2012 à 06:49 En réponse à : Journée internationale de la femme : Que les hommes s’engagent contre la mortalité maternelle !

    Oh... encore l’Afrique, encore le Burkina...j’ai honte et mal parce nos populations n’ont encore rien compris. Tout cet argent investit pour la cérémonie pouvait contribuer à sauver des vies de femmes qui n’ont pas les moyens pour prendre en charge les frais d’évacuation, et meme nourrire des centaines de familles pendant cette période de crise alimentaire. Nous copions mal l’occident. Dans aucun pays de l’occident, pas pareille féte. Je demande à nos dirrigeants de ne plus continuer à berner les populations, car un jour ça pourait tourner au vinaigre. Comparez vos visages à ceux de ces milliers de femmes venues assister à vos discours. Elles le visage de personnes qui n’ont plus l’espoir de vivre, alors que vous avez des visages gonflés. Quel Burkina émergent ? J’invite les à prendre conscience maintenant.

  • Le 9 mars 2012 à 08:19, par Aliende En réponse à : Journée internationale de la femme : Que les hommes s’engagent contre la mortalité maternelle !

    Très bon thème pour cette journée !!!!
    Et les hommes ont vraiment leurs mots à dire !!!

    • Le 9 mars 2012 à 15:31, par Omer En réponse à : Journée internationale de la femme : Que les hommes s’engagent contre la mortalité maternelle !

      Parce que avant ce thème, les hommes n,avaient pas leur mot à dire concernant la mortalité maternelle ? Il y’a cette mortalité maternelle parcequ’on est pauvre et qu’on manque de tout. Pas de suivi, pas de bon medecins accecibles, ni d’infrastructure. Pour augmenter notre chance à changer cette sitution, il va falloir travailler fort et arrêter de gaspiller. et ce n’est pas en multipliant les jours fériés qu’on va y arriver. Cette journée non travaillée coûte combien à notre pays ? combien cela coûte d’organiser ce genre de manifestation ?

  • Le 9 mars 2012 à 12:41, par Bénéwindé En réponse à : Journée internationale de la femme : Que les hommes s’engagent contre la mortalité maternelle !

    ".. Cet être humain, vaste et complexe conglomérat de douleurs et de joies, de solitude dans l’abandon, et cependant berceau créateur de l’immense humanité, cet être de souffrance, de frustration et d’humiliation, et pourtant, source intarissable de félicité pour chacun de nous ; lieu incomparable de toute affection, aiguillon des courages même les plus inattendus ; cet être dit faible mais incroyable force inspiratrice des voies qui mènent à l’honneur ; cet être, vérité chamelle et certitude spirituelle, cet être-là, femmes, c’est vous !
    Vous, berceuses et compagnes de notre vie, camarades de notre lutte .. "
    Thomas SANKARA, 8 mars 1987

  • Le 9 mars 2012 à 13:44, par paton En réponse à : Journée internationale de la femme : Que les hommes s’engagent contre la mortalité maternelle !

    Très belle fête, et très belle parade du défilé où toutes les communes de la Boucle du Mouhoun ont passées sauf celle de KASSOUM dans la province du Sourou. Monsieur le gouverneur pouvons nous comprendre l’absence de cette commune de trente cinq villages ? Où n’y a t-elle pas de femmes dans cette commune de plus de 22 000 âmes ? . Prenez votre responsabilité
    Paton

    • Le 9 mars 2012 à 18:10, par l’économiste En réponse à : Journée internationale de la femme : Que les hommes s’engagent contre la mortalité maternelle !

      Avec des gens comme toi le pays ne fera que reculer.Le 8 Mars n’est pas une fète mais plutôt une journée de reflexion pour trouver des solutions pour l’amélioration des conditions de vie du genre feminin et par consequent la société.Qu’est ce que le défilé nous apporte comme solution ?Des gens comme toi encourage le gaspillage des ressources.Ce qui a été investi pour le transport des autorité,leur prise en charge,la prise en charge de leur maitresse et maitre pouvait construire une maternité ds ton village qui en a besoin.Si tu savais que l’organisation de cette journé comme une fete enrichissait un seul individu au detriment des pauvres tu allait maudire les organisateurs.Les pagnes que tu a acheter pour ta femme et ta maitresse,tu sais a qui profit cet argent ?Non !tu ne sais meme pas.Si tu gagne le monopole de vente des pagnes de 8/03 juste une année le bénéfice te serviras de nourrir tout ton village,mais tu ne vas pas l’avoir en tant que pauvre parce que toi tu en a plus besoin on donne plutot a celui n’en a pas besoin et c’est a cause tu devient de plus en plus pauvre.Si tu continu a feter 8/03 tu vas mourir pauvre tu ne vaut rien !!!!!!

  • Le 9 mars 2012 à 15:23 En réponse à : Journée internationale de la femme : Que les hommes s’engagent contre la mortalité maternelle !

    et combien on ete depense pour les djandjobas

  • Le 9 mars 2012 à 15:26, par le mendiant En réponse à : Journée internationale de la femme : Que les hommes s’engagent contre la mortalité maternelle !

    Combien de pagnes de 8 mars ont été vendus cette année 2012 ? Et si on nationalisait la vente de ces pagnes pour permettre une entrée de fonds qui permettrait de construire des maternités plus spacieux et plus nombreuses ? Quel est le mécanisme d’importation et de gestion de ces pagnes ? Est ce un monopole octroyé à un individu ? Si oui, il y a t il eut appel d’offre ? Chers journalistes, au boulot. We want to know.

  • Le 9 mars 2012 à 16:53 En réponse à : Journée internationale de la femme : Que les hommes s’engagent contre la mortalité maternelle !

    il était vraiment temps de les impliquer et surtout de reconnaitre le courage et le soutien de plusieurs d’entre eux à la cause féminine...Autre sujet mais parlant toujours du 8 mars : je me suis toujours demandée ou partaient les bénéfices de la vente des pagnes ???on me dira encore un deal de quelqun(ou de quelqune...)ihihiih. Mais pour parler sérieusement je pense que le ministère concerné pourrait impliquer la société burkinabè à la cause des femmes en liant la vente des pagnes du 8 mars à une cause sociale (dons aux orphelinats, achats d’ambulances pour des localités...)Si c’est pas déjà le cas. je suis certaine que les Burkinabès se sentiraient plus impliquer pour cette commémoration et seraient fièrs d’acheter ces pagnes...

  • Le 9 mars 2012 à 18:04, par Filsdupaysan En réponse à : Journée internationale de la femme : Que les hommes s’engagent contre la mortalité maternelle !

    Les autorités doivent investir plus dans la construction des maternités, former bien les agents de santé. Les fêtes se suivent et se ressemblent, discours, bouffe, boisson etc devant des visages attristés, pales, sans espoir. Regardez bien les images des femmes des villages, pitié !
    Je suis d’accord que la femme soit magnifiée mais à travers des discours, des djandjoba mais au tour de ses interets:la santé et la santé.
    La responsabilité des hommes est grande car ils doivent dire aux autorités que les discours sont finis, il faut aller à la pratique.Voilà, mes chères mamans, je vous aime, je vous adore et je vous souhaite bonne fête. Mais dites aux autorités que les discours ne soulagent pas vos maux, il faut agir !

  • Le 9 mars 2012 à 20:14, par Le Citoyen En réponse à : Journée internationale de la femme : Que les hommes s’engagent contre la mortalité maternelle !

    Le Faso n’en fiira jamais avec les gaucheries. En vertue de quelle autorité Chantal Compaoré peut-elle attribuer une distinction honorifique ? Aidez-moi Mesiieurs les législateurs et légalistes ! a voir aussi la configuration des « décorrées », nous ne doutons pas que cela ne cadre pas avec l’honneur de la FEMME INTEGRE du Faso. Nous sommes vraiment perdu dans notre propre pays. Rien ne fonctionne à la normale. pourquoi BON DIEU laisse-t-il faire ? Aidez-nous, chefs religieux !!!!!!
    Cette messe de Dédougou est tout sauf un honneur aux femmes. En quoi elle leur permet de prendre conscience de leur situation ? Ce n’est qu’un rattrapage des festivités du 11 décembre. FEMMES BURKJNABE, s’il vous plait, récupérez votre journée et transformez la en journée d’engagement et de réflexion sur la situation réelle de la femme.

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