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Nouvelle Libye : Les rêves fédéralistes de la Cyrénaïque

Publié le vendredi 9 mars 2012 à 01h58min

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Quelques mois seulement après la mort de son Guide, la Libye n’est pas près de retrouver ne serait-ce même qu’un minimum de sérénité. Et chaque jour qui passe démontre l’ampleur des défis qu’ont accepté de relever les actuels dirigeants de la transition ; car dans la Libye nouvelle tout, ou presque, est à refaire. D’abord, la reconstruction du pays et de ses infrastructures, ravagés par des mois de bombardements et de combats acharnés. Et surtout le chantier titanesque que représente pour les nouvelles autorités de Tripoli, la reconstitution d’une armée nationale au sein d’un territoire où les armes prolifèrent.

Entre l’armée régulière et les différents groupes rebelles ou milices encore en activité, il faut essayer de créer un semblant de cohésion en espérant que la greffe prenne.
La tâche est rude voire même des plus ardues et les nouvelles autorités, désormais seules aux commandes, s’y attellent depuis l’avènement de la Libye nouvelle. Sans doute trop occupés à raccommoder point par point des pans entiers de la société libyenne déchiquetée par la chute du régime Kadhafi, les membres du CNT n’ont pas senti le coup venir de l’est…de Benghazi, encore elle

C’est, en effet, depuis le berceau de la rébellion contre le Guide déclanchée en février 2011, que sont venus les échos de mauvais augure. Le 6 mars dernier, des chefs de tribus et de milices de la région ont proclamé « l’autonomie de la Cyrénaïque » au sein d’une fédération libyenne. Une revendication politique que sous- tend une réalité économique, celle d’une région qui recèle dans son sous-sol l’essentiel des ressources en pétrole du pays.

Comme on pouvait s’y attendre, l’annonce a provoqué une réplique immédiate et cinglante de la part des autorités de la transition. Son numéro un, Moustapha Abdeljalil, a d’ailleurs menacé de recourir à la force si nécessaire, pour empêcher toute velléité de sédition.
Mais est-ce que la simple menace suffira à faire taire les aspirations d’une région qui se considère comme la pompe à pétrole, pour ne pas dire la vache à lait du pays ?

Pas si sûr, dans un contexte où, selon plus d’un observateur, tous les ingrédients d’une guerre civile larvée semblent réunis : rivalités sur fond de tribalisme, prolifération des armes, Etat absent contre milices toutes puissantes. Un véritable chaos qui ne présage rien de bon pour un pays qui risque fort, si l’on n’y prend garde, de tomber comme la Somalie avant elle, de Charybde en Scylla.

Par H. Marie Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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