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Vision Express sur… : La musique burkinabè

Publié le vendredi 9 mars 2012 à 01h58min

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La musique burkinabè ne fait pas danser. La musique burkinabè n’est pas aimée par des Burkinabè. Les langues burkinabè ne permettent pas de composer de belles chansons… Ce sont là entre autres, des propos avancés pour justifier le fait que la musique burkinabè reste peu connue à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Si nous considérons le fait que la danse est construite autour de deux réalités sociales, l’idée selon laquelle notre musique n’est pas dansante s’étiole. En effet, quand il y a la danse, c’est pour exprimer une joie ou un malheur. Les Burkinabè (sauf erreur de notre part), dansent bien lors de différentes occasions. C’est-à-dire, pendant les funérailles, les fêtes coutumières, les mariages…

Le problème de la musique nationale n’est donc pas lié au fait qu’elle ne fait pas danser. Elle ne s’explique pas aussi par le fait que nos langues ne permettent pas de bien chanter de façon générale. Puisque toutes les communautés composantes du peuple burkinabè ont leur rythme de danse qui fait mouvoir plus d’une personne. Le problème de la musique burkinabè est justement lié au manque de rythmes. Si nous jetons un regard autour de nous, les autres peuples que nous imitons maladroitement ont leur rythme musical. Nous fondons ce propos sur le Zouglou, le Coupé-Décalé, le Mandingue, le Mala…

Comme le caméléon qui change de couleurs selon l’environnement, la jeunesse burkinabè change la donne musicale en fonction de la trouvaille de l’autre côté. Ainsi, après le printemps Zouglou et Coupé-Décalé, c’est l’air du Kuitata qui souffle au Faso ces temps-ci. Tous ces rythmes qui emportent la tête de la jeunesse burkinabè, sont construits autour des pas de danses locaux. Leurs initiateurs y mettent du leur et le tour est gagné. C’est ce qui manque aux artistes musiciens et à l’ensemble du peuple burkinabè. Quand Hamed Smani est venu avec le concept du Tacbôrossé, nous avions tous applaudi, croyant que le mouvement allait enfin s’imposer à la jeunesse. Malheureusement, les rythmes de l’autre côté ont eu raison du Tacbôrossé.

Au manque de rythmes, s’ajoute la communication autour de la musique nationale. Pour qu’une bonne production musicale puisse s’imposer, il faut une bonne communication. C’est-à-dire, un bon manager, une bonne production et une bonne distribution appuyée d’une bonne promotion. Il faut que les musiciens continuent de croire en leurs talents comme ce fut le cas avec le Volta Jazz, le Dynamique Jazz… Au lieu de continuer à faire la promotion des rythmes d’ailleurs, lesquels rythmes sont orchestrés par des ordinateurs, croyons en nos musiciens.

Encourageons-les à mettre l’accent sur le live pour faire valoir nos quelques rares percussionnistes. Quand Bonsa a composé des chansons au rythme bissa, nul n’a eu de quoi à redire ! C’était également le fort du regretté Black So Man qui composait ses chansons aux rythmes en pays bobo. Il était bien apprécié même hors de nos frontières. Que dire de Sami Rama qui a elle aussi valorisé le rythme de chez elle et elle n’a pas eu tort ! Il suffit d’y croire. Comme l’a si bien souligné Sami Rama.

Souro DAO (daosouro@yahoo.fr)

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 9 mars 2012 à 07:19, par Millogo En réponse à : Vision Express sur… : La musique burkinabè

    Une grande ignorance coutumière est celle de penser que la musique mandingue n’est pas la musique de chez nous. C’est dommage que ce article aussi le dise. Nul n’est besoin d’aller dans les tréfonds de l’histoire pour savoir que la musique manding fait partir des musiques de chez nous. Si vous avez besoin de l’histoire pour vous instruire, alors sachez que le Mandé va jusqu’aux portes Ouagadougou. Et si de besoin, le Morho avait conquis Tombouctou. Les races Mandés et les races voltaïques sont de celles qui composent le burkina.
    Saviez-vous que nom Faso de notre cher Burkina Faso est un mot manding. Il y a beaucoup à apprendre.

  • Le 9 mars 2012 à 13:39 En réponse à : Vision Express sur… : La musique burkinabè

    tu as raison et c’est dommage pcq la sonorité de nos musiques sont excitantes et je parle du vrai qui n’est pas associée aux rythmes importés mais malheureusement nous sommes des éternels complexés et c’est pas la musique seulement. triste constat

  • Le 9 mars 2012 à 14:57, par BENDATOEGA En réponse à : Vision Express sur… : La musique burkinabè

    Vous parlez de quel musique Burkinabé ? Ne confondez pas les choses. Il y a l’évolution des musiciens burkinabè, mais pas la musique burkinabè. C’est du plagia ils font. Vous croyez ques ivoiriens ont envie de danser du couper décaler qui provient d’ailleurs ? Il y a un manque d’inspiration et d’imagination de leur part. Quelle dans inédite provient de nos musiciens ? Rien. Ce qu’ils font c’est du déjà vu et consommer en quantité industrielles et difficilement commercialisable.
    Le djongo de bill akakora, si tous les musiciens l’avaient adopté depuis sa sortie, on parlera alors de musique burkinabè. Regardez, sur une piste de danse si on joue du djongo, même pas quetre personnes sauront esquisser des pas de cette danse de notre terroir tant attrayant ! Ne nous parlez plus de musique burkinabè car ça n’existe nullement pas

  • Le 9 mars 2012 à 16:00 En réponse à : Vision Express sur… : La musique burkinabè

    Cette analyse est très superficielle. Dire que la musique burkinabé ne fait danser est faux. De la sorte, vous insultez la mémoire du GANDAOGO national, de Feu TIDJANI, du Doyen BALAKE et les autres. Le contenu de l’article montre que vous préoccupés par ce qui se passe aujourd’hui : le fait qu’au Burkina faso on se perd un peu dans le brouhaha des musiques d’ambiance venues d’ailleurs. Même la musique ivoirienne que vous citez n a pas toujours été ce que vous croyez. Si vous remonter trente ans en arrière vous verrez que les ivoiriens disaient pratiquement la même chose de leur musique en pensant à la musique congolaise. Ce n’est pas la musique ( et laquelle d’ailleure ?)qui ne fait pas danser, non. Ce sont nos musiciens d’aujourd’hui qui ne savent pas toujours repondre aux attentes des mélomanes burkinabé. Il faut reconnaître qu’il y a du travail, surtout du côté des communicateurs pour montrer cette musique telle qu’elle est. Si vous comparez l’âne au cheval, vous ne trouverez pas, chez l’un et l’autre la même noblesse, mais pourtant......

  • Le 9 mars 2012 à 20:52 En réponse à : Vision Express sur… : La musique burkinabè

    personnellement je n’écoute jamais une musique burkinabé , elle est nulle , j’ai l’impression qu’on récite et non chanté c’est dommage !

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