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Crise malienne : Bassolet est allé apporter ses seaux d’eau

Publié le mercredi 7 mars 2012 à 01h45min

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Le propre d’un ministre des Affaires étrangères est d’être entre deux avions. Qui plus est en période de crise. C’est le cas actuellement du ministre burkinabè des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Djibrill Bassolet.

Après une visite en Algérie du 26 au 28 février, il était le lundi 5 mars au Mali chez le président Amadou Toumani Touré où il a jugé impératif d’obtenir un “cessez-le-feu immédiat” et réaffirmé la nécessité d’un agenda de sortie de crise qui devrait permettre la tenue de l’élection présidentielle malienne, le 29 avril prochain et ainsi éviter les risques d’un vide constitutionnel.

On a comme l’impression que c’est le front antireébellion touarègue qui prend ainsi corps. Et la question se pose de savoir quel rôle va jouer le Burkina Faso dans tout ça. En effet, comme tous les pays voisins du Mali, le Burkina est touché par la rébellion touarègue dans la mesure où il reçoit sur son sol des dizaines de milliers de réfugiés. Une situation qui n’est pas sans poser de problèmes dans le Sahel burkinabè déjà en proie à la crise alimentaire du fait de la mauvaise saison des pluies. Chose qui peut générer des problèmes de cohabitation entre autochtones et réfugiés. Le pays des hommes intègres a donc tout autant intérêt à ce que la paix revienne au Mali.

Il faut dire que Djibrill Bassolet est doublement paré : il est non seulement chef de la diplomatie burkinabè, mais on n’oublie pas qu’il est aussi colonel de gendarmerie et qu’il a été ministre de la Sécurité du Burkina. C’est dire qu’il est habitué à gérer des situations conflictuelles. Cela sera-t-il suffisant pour que le président du Faso, expert ès crise, intervienne directement dans la résolution de la crise qui secoue notre voisin malien ? On n’en est pas encore là même si certains en voient des signes depuis un certain temps.

Il faut seulement espérer que les différentes bonnes volontés ne se marchent pas sur les pieds et que les initiatives ne soient pas concurrentes comme on l’a souvent vu dans des situations similaires. “Il n’y a pas d’initiative parallèle. Toutes les initiatives doivent converger, d’où la nécessité de se concerter très régulièrement”, a d’ailleurs tenu à préciser Djibrill Bassolet lors de son séjour malien.

Le Burkina Faso a d’autant plus de bonnes raisons d’espérer un “cessez-le-feu” au Mali que comme dit un adage bien de chez nous, “quand la case de ton voisin brûle, hâte-toi de l’aider à éteindre le feu de peur que celui-ci s’attaque à la tienne”. Autant dire que le Burkina apporte ses seaux d’eau par l’intermédiaire de son chef de la diplomatie.

“Le Burkina et la crise malienne : Quand la case de ton voisin brûle...”, intitulions-nous justement notre “Regard sur l’actualité” du mercredi 8 février 2012.
Le séjour de Djibrill Bassolet aura été sans doute l’occasion de lever certains malentendus qui existeraient entre les deux Etats.
Ce qui est de bon augure en vue d’une synergie d’actions dans la résolution de la crise dans le Nord Mali.

Par Hyacinthe Sanou

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 7 mars 2012 à 10:58, par Zomovillois En réponse à : Crise malienne : Bassolet est allé apporter ses seaux d’eau

    Le Burkina est le porte-parole de la France en Afrique francophone,la Côte d’Ivoire sa "terre d’investissement" et la Mauritanie son valet.

  • Le 7 mars 2012 à 14:05, par Yssif En réponse à : Crise malienne : Bassolet est allé apporter ses seaux d’eau

    Le Burkina joue un jeu dangereux. Comment se fait-il que ce soit à notre pays (avec la Mauritanie)que ces rebelles font confiance et fréquentent. Il semble (cf. site web de RFI) que leur bureau politique vit entre Nouakchott et Ouaga ? Que c’est degueulasse de jouer au pantin de la France contre ses voisins. Quel pays allons-nous léguer à nos enfants ?

  • Le 7 mars 2012 à 17:36 En réponse à : Crise malienne : Bassolet est allé apporter ses seaux d’eau

    lefaso.net, le drame congolais n’est pas a la une et ne semble pas vous emouvoir. Si c’etait 5 morts meme a Paris vous en auriez fait tout un plat. Publiez-moi s’il vous plait.

    • Le 7 mars 2012 à 21:51 En réponse à : Crise malienne : Bassolet est allé apporter ses seaux d’eau

      Oui, que peut-on attendre d’une diplomatie françafricaine à la solde des intérêts français et occidentaux ? Une diplomatie gangrenée par des réseaux occultes !
      J’espère que le grand peuple du Mali ne se fait pas d’illusions sur des hommes formatés par de telles structures ? Après la Côte d’Ivoire, la Libye, le Congo, la Somalie, ...on ne peut plus croire dans les capacités de telles élites politiques à garantir la paix et l’intégrité territoriale de nos nations. Cette élite africaine de trahison et de tous les compromis mafieux avec les intérêts occidentaux travaillent contre nos souverainetés nationales. En ce sens, ce ne sont rien que des laquais dégénérés qui ont appris à marcher sur le ventre devant n’importe quel petit blanc du quai d’Orsay ou du 10 Downing street.

  • Le 7 mars 2012 à 22:26, par MemoireVive En réponse à : Crise malienne : Bassolet est allé apporter ses seaux d’eau

    Un drame qui interpelle tellement nos autorités mais hélas attendons sagement notre tour en priant Dieu de n’être pas parmi les prochaines victimes. Des armes sophistiquées, des MIG que les burkinabé ne savent pas piloter pendant que les hôpitaux sont vides, copie conforme à la tsunami sans eau comme s’écrie, en retard, le ministre congolais.

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