Retour de Poutine : Même en Afrique on ne voit pas ça
L’affaire était pliée depuis longtemps. On savait qu’il allait revenir, les tremblements de terre étant rarissimes en Russie. Vladimir Poutine, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est, après quatre ans au poste de Premier ministre, revenu occuper le fauteuil gardé au chaud pendant quatre ans dans un pays aux hivers rigoureux par son plus que complice Dmitri Medvedev.
Celui qui en est le vrai propriétaire a donc pris place. L’ancien colonel du KGB (aujourd’hui FSB, les services secrets russes) a pris un goût immodéré à la chose. Dimanche dernier, à l’annonce des résultats, son impassible visage s’est quelque peu humanisé avec des larmes … de crocodile, pardon, d’ours polaire.
Instantané d’émotion à saisir au plus vite, car pas du tout fréquent chez ce dur à cuire. Avec ses discours nationalistes, l’absence de carrure des autres candidats, l’utilisation sans limite des moyens de l’Etat, le transport massif de votants, le bourrage d’urnes (un site d’observation en a recensé 126 cas), l’intimidation des opposants et des médias, celui qui est dénommé avec raillerie le « Tzar de la triche » a fait la différence avec ses concurrents.
Il n’en demeure pas moins que le scénario de son retour a de quoi donner le tournis aux meilleurs auteurs d’Hollywood. Dans quel pays a-t-on vu un président devenir le Premier ministre de celui qui a été son chef du gouvernement avant de le remplacer à la Présidence quelques petites années plus tard ? Même chez nous en Afrique, l’on ne peut s’autoriser pareilles libertés. Certes, sur le continent noir, des chefs d’Etat qui sont partis et qui sont revenus, il en a existé et l’on peut en dénombrer cinq :
Mathieu Kérékou du Bénin. Surnommé « le caméléon » par la classe politique et la presse béninoise pour ses étonnantes mues dans le domaine politique et religieux, il a dirigé d’une main de fer le « Quartier latin de l’Afrique » de 1972 à 1995. Kérékou est ensuite revenu aux affaires par deux fois, à l’issue d’élections, de 1996 à 2006.
Ahmadou Toumani Touré du Mali. Il est arrivé par un coup d’Etat en 1991, il a remis le pouvoir aux civils en 92 avant de revenir par les urnes en 2002.
John Jerry Rawlings du Ghana. Il est parvenu à la magistrature suprême par un coup de force contre Fred Akuffo en 1979, il a passé le témoin à un gouvernement civil avant de fomenter un autre coup d’Etat en 1981. Il est ensuite élu à la régulière deux fois (en 1992 et en 1996) avant de quitter le pouvoir en 2000.
Olusegun Obassanjo du Nigeria. Président de 1976 à 1979 par un coup d’Etat, il a signé son retour en 1999, grâce à un scrutin qui l’a crédité du score de 62%.
Denis Sassou N’Guesso de la République du Congo. Choisi par le comité central du parti unique congolais en 1979, l’élégant chef d’Etat de l’Afrique centrale a été ensuite battu à plate couture (il n’a obtenu que 16% du suffrage) par Pascal Lissouba en 1992. Par le truchement d’une guerre civile, il revient au pouvoir en 1997.
Oui, les come-back virevoltants ne manquent pas chez nous. Cependant, avouons que ce n’est pas à la manière Poutine. La démonstration de cet ancien maître de judo figurerait encore longtemps dans le Guinness des records s’il y avait une rubrique dénommée « Curiosités politiques ».
Aujourd’hui, le nouveau maître du Kremlin n’en a cure, plus préoccupé par ces temps qui courent à empêcher que les manifestations de l’opposition se tiennent et à répondre aux messages qui lui parviennent de ses pairs dont les plus dignes d’intérêt sont ceux envoyés par Nicolas Sarkozy et Bachar Al-Assad et contenant des tonnes de félicitations. Le nouvel homme fort russe a devant lui un mandat de 8 ans et pourrait se représenter en 2018 pour un second mandat de 6 ans, ce qui lui permettrait de rester au pouvoir jusqu’en 2024.
Issa K. Barry
L’Observateur Paalga
Vos commentaires
1. Le 7 mars 2012 à 11:09, par ZAKIS En réponse à : Retour de Poutine : Même en Afrique on ne voit pas ça
J’ai l’impression que la plupart de nos journaliste ne font pas de recherche, et cela s’est démontré depuis la guerre de l’otan en libye en passant par la syrie et aujourd’hui cela se confirme avec ce que je viens de lire.parler de bourrage des urnes en Russie en citant un observateur est tout sauf du journalisme, la nation russe est scolarisée a plus de 99%, les bureaux de vote étaient équipés de camera et personne à ce jour n’a pu demontré materielement ce que tu viens d’affirmer. aujourd’hui le monde non occidental fait l’objet d’une campagne de d’intox, avant même les élections certains observateurs avaient deja redigé leur rapport sur le resultat. la Russie a connu un accroissement remarquable sous Poutine et ça personne ne peut le nier, elle occupe une place importante dans la diplomatie internationale, elle est le seul rempart à l’hégemonie occidentale que ne fait que faire la guerre aux petites nations, créé des coup d’etat à travers le monde, assassine les présidents non soumis, finance les rebellions armées, exploite les pays pauvres etc, il faut des dirigeants dur comme Potine pour dire non à tout ça et pour cela on le traite de dictateur. cher journaliste un peut de recherche ne te fera pas du mal
2. Le 7 mars 2012 à 12:11 En réponse à : Retour de Poutine : Même en Afrique on ne voit pas ça
Bonjour au journaliste. Nous avons juste quelques questions à lui poser :
la constitution russe empêche-telle poutine de briguer un mandat ?
En quoi Poutine est grisé par le pouvoir ?
les observateurs sont-ils de quel pays ?
Quelle presse relaie-t-il le rassemblement des manifestants ?
la Russie se résume t-il à Moscou ?
Les opposants en Russie qui sont-ils ? Qu’elle presse parle d’eux ?
Puisez-vous vos informations à partir de la presse Occidentale ?
Juste vous dire une chose, pour parler des récriminations des occidentaux quand au retour de Poutine, il faut analyser la géopolitique internationale. les grandes puissances sont à entrain de redéfinir leur zone d’influence. Alors l’arrivée de Poutine n’arrange pas les choses car le ton d’ici là va monter. Nous disons toujours que lorsque l’occident soutient les opposants d’un pays, c’est que ce dernier est entrain de brader la souveraineté de son pays.
3. Le 7 mars 2012 à 12:34 En réponse à : Retour de Poutine : Même en Afrique on ne voit pas ça
2012 + 8 + 6 = ? 2026
4. Le 7 mars 2012 à 13:41, par le bon citoyen En réponse à : Retour de Poutine : Même en Afrique on ne voit pas ça
Bonjour,
Monsieur Issa K Barry, épargne-nous de votre raisonnement de nègre colonisé qui ne raisonne que parce que l’occident te sert comme vrai.
La Russie n’est pas n’importe quelle nation et les occidentaux le savent. Pourquoi au lieu de raisonner, vous passez le temps à insulter quelqu’un parce qu’il a été réélu. C’est quelle leçon de démocratie penses tu qu’un burkinabè peut donner à la Russie ? La situation russe par rapport à la situation burkinabè tu dits quoi ?
La démocratie à la sauce des milliardaires qui font et défont les présidents qui ne roule que pour eux que tu veux ?
Vous passez le temps à suivre France 24 ou RFI pour raisonner comme eux ? Il faut souvent écouter ailleurs, vous comprendrez que nous sommes les moutons de panurge.
Vous avez un rôle de conscientisation du peuple. Mais là vous êtes passé à côté.
5. Le 7 mars 2012 à 13:44, par Dezby En réponse à : Retour de Poutine : Même en Afrique on ne voit pas ça
"Retour de Poutine : Même en Afrique on ne voit pas ça" veut dire quoi ?Que l’Afrique(un continent tres tres grand) serais le trou du Q du monde ou tout autre pays pays devrait faire mieux que nous ? Et si c’etais un blanc qui avait dit cela on l’aurais traité de raciste. Respectons nous nous meme pour avec le respect des autre SVP !
6. Le 7 mars 2012 à 14:38 En réponse à : Retour de Poutine : Même en Afrique on ne voit pas ça
"Dans quel pays a-t-on vu un président devenir le Premier ministre de celui qui a été son chef du gouvernement avant de le remplacer à la Présidence quelques petites années plus tard ? Même chez nous en Afrique, l’on ne peut s’autoriser pareilles libertés "
Mr Barry je suis tellement surpris par vos propos que je ne sais quoi vous dire . nous pouvons critiquer poutine sur la crédibilité des élections , mais ça démarche est tout à fait digne et honorable .
le mandant présidentiel ne doit exercer les 2 x 4ans consécutif . Mr poutine l’a tout à fait respecter pour son premier mandat . puis reviens pour 2 x4 ans.
je trouve que ça devrait être un bel exemple pour le PF , s’il trouve qu’il n’a pas fini son projet , il peut se reposer un moment2015-2020 ; puis revenir après 2020. c’ logique . à lui de trouver un homme de confiance et loyal pour les 5 ans de replis .
7. Le 7 mars 2012 à 16:45 En réponse à : Retour de Poutine : Même en Afrique on ne voit pas ça
De grâce M. le journaliste, si vous n’êtes pas informé de ce qui se passe en Russie, vous n’êtes pas obligé d’écrire la dessus. On ne sait pas où vous voulez en venir avec cet écrit qui comporte également des erreurs qui peuvent tromper vos lecteurs.
8. Le 7 mars 2012 à 18:24, par Chonanina En réponse à : Retour de Poutine : Même en Afrique on ne voit pas ça
de grace, vérifiez vos informations avant de les publier. Mathieu Kerkou a dirigé le Bénin de 1972 à 1991 (et non de 1972 à 1995 comme vous l’avez écrit), année où il a cédé son fauteuil à Nicéphore Soglo apres avoir ete battu au second tour de la presidentielle. Il est revenu au pouvoir 5 ans plus tard (1996) apres avoir battu le même Nicephore Soglo. Il a effectué 2 mandats de 5 ans et en 2006 apres avoir refusé de toucher à la Constitution (alors qu’il en avait la possibilité), il a pris sa retraite du pouvoir.