Lieux d’isolement des personnes qui ont fauté au sein de la société, les prisons civiles semblent ne plus inspirer confiance aux justiciables, avec les différentes tentatives d’évasion de prisonniers. Même si les coups des détenus échouent, grâce au professionnalisme des gardes de sécurité pénitentiaire (GSP), force est de reconnaître qu’il y a des failles, quelque part. On ne saurait vraiment tabler sur ces failles avec précision, mais deux principales hypothèses peuvent être développées à ce sujet. Primo, la relative liberté des détenus dans les enceintes des prisons civiles est à craindre. Même s’ils exécutent des travaux d’intérêt commun sous surveillance, il y a lieu de souligner, qu’ils sont dangereux hors cellule. Des idées noires peuvent leur venir en tête et les amener à se rebeller à tout moment.

Et là-dessus, la moindre inattention d’un GSP peut être une brèche pour une tentative spontanée d’évasion. Dans de pareilles circonstances, les détenus peuvent retrouver la nature première qui les a conduits en tôle : la ruse, la violence….et autres. On se rappelle, ce prisonnier qui avait sauvagement "haché" à mort le père Célestino, à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). Exécutant des travaux d’intérêt commun, au cours d’une visite de l’homme de Dieu, le détenu a saisi l’occasion pour s’en prendre à lui. Ce triste fait est encore gravé dans les esprits ! Les travaux d’intérêt commun sont prévus par la loi, mais n’y a-t-il pas nécessité de prendre plus de précautions en la matière ? Secundo, la plupart des prisons civiles ont été érigées il y a des années, si bien que les locaux sont vétustes et depassés de par leur capacité d’accueil. Les geôles, rapportent des sources, sont dans un état qui n’inspire plus tellement de confiance.

Au fil du temps, les barreaux ont pris, çà et là, un coup de vieux, surtout à cause de l’action des détenus qui les malmènent à longueur de journée. Et nul doute que des barbelés affaiblis peuvent être facilement défoncés, pour peu que les prisonniers, en quête de liberté avant l’heure, exercent une certaine pression physique là-dessus. Au regard de ce qui précède, il est clair que certaines prisons civiles ont besoin d’être réhabilitées, pour plus de sécurité. Les GSP abattent un travail énorme, mais les conditions d’exercice de leur profession se complexifient. Et avec ces tentatives d’évasion qu’ils arrivent à étouffer, non sans danger pour leur propre vie, il semble nécessaire de revoir les deux aspects évoqués, pour sécuriser davantage les prisons civiles. L’on ne peut pas empêcher les prisonniers de planifier des évasions dans leur tête, mais il y a lieu de travailler à minimiser ces velléités.

Il y a lieu de se réjouir du fait que les tentatives d’évasion échouent, sinon ce sont des délinquants qui allaient se retrouver dans la nature et menacer encore la sécurité et des populations quiétude. L’idéal serait d’avoir des prisons hautement sécurisées et à ce sujet, les autorités ont perçu la nécessité, en témoigne l’érection d’une prisonde ce type à Loumbila. De tels projets sont à prioriser et à entreprendre, car il y va de la sécurité de tous les Burkinabè !

Kader Patrick KARANTAO (stkaderonline@yaho.fr s)

Sidwaya