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FESTIMA 2012 : Les lampions se sont éteints sur la 11e édition

Publié le mercredi 7 mars 2012 à 01h34min

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La 11e édition du festival international des masques et des arts (FESTIMA) de Dédougou a refermé ses portes le 04 mars 2012. 42 sociétés de masques du Burkina et de l’Afrique de l’Ouest (Bénin, Mali, Nigéria, Togo) ont répondu à l’invitation de l’association pour la sauvegarde des masques (ASAMA). Plus d’une centaine de milliers de visiteurs ont pris part aux prestations des différentes sociétés de masques. En prélude à la partie festive et d’exhibition, acteurs et partenaires ont aussi mené des réflexions sur comment : « améliorer la production et la diffusion des connaissances sur le masque africain », à la faveur de la tenue de la 2e conférence international.

Les masques sont rentrés, pourrait-on traduire littéralement la fin du FESTIMA. « La copie servile est nuisible au développement harmonieux de la personnalité africaine. Il faut faire une synthèse des valeurs en présence, des civilisations en contact », disait feu Daniel Ouezzin Coulibaly. C’est ce à quoi, les différentes sociétés de masques se sont attelées à Dédougou du 28 février au 04 mars. Masques rouges, masques blancs, masques de feuilles, de fibres, de bois, tout y était. Aux sons de tambours, de flûtes, de sifflets, de tam-tams, de balafons, les masques ont dansé et chanté. Ils ont dit des paroles difficiles à saisir pour les non-initiés. « Quel dommage que nous ne saisissions pas les paroles liées aux tambours, mais pourtant si riches… Ce qui est sûr, c’est que la danse vise à perpétuer un calendrier cosmogonique », lance Pr André Ouezzin Coulibaly, fils de Daniel Ouezzin Coulibaly.

Pour écouter ces paroles et suivre ces gestes dont on ne saisit pas toujours le sens, le public n’a pas marchandé sa participation. Les organisateurs estiment à plus de 100 000, le nombre de personnes ayant pris part au FESTIMA 2012. C’est dire que la manifestation est en train de gagner en notoriété, « grâce au public qui a su porter et supporter l’évènement », selon Tankien Dayo, le secrétaire exécutif de l’association pour la sauvegarde des masques (ASAMA).

Occasion de donner et de recevoir, le FESTIMA témoigne de la vivacité et de l’universalité de la culture africaine, selon Mgr Anselme Titiama Sanon, parrain de l’évènement. « On n’a jamais fini de voir le masque… et on ne se fatigue jamais de voir les masques. Mais toutes choses, même les plus intéressantes ont une fin », fait-il remarquer, lors de la cérémonie de clôture. Malgré les limites imposées par son statut d’hommes d’Eglise, Mgr Anselme Titiama Sanon, n’en fait pas moins d’efforts. En tant que parrain, « il a fait montre d’une grande sollicitude à côte de l’ASAMA pour ressusciter, protéger et valoriser le masque burkinabè pour un rayonnement mondial des masques africains », soutient le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun Victor Dabiré.

Les différentes troupes ont réussi à présenter une riche palette du masque africain qui a su captiver le public, nombreux et varié. Le FESTIMA, c’est aussi les mets phares des pays participants, les expositions d’objets d’arts, la rue marchande, la nuit au village et autres manifestations populaires. Pendant six jours, le rythme de vie a changé à Dédougou.

Dans son projet d’aide à la restauration de masques menacés de disparition, l’ASAMA a organisé un dîner gala, gala au cours duquel, l’association a pu collecter près de 600 000f CFA. D’ailleurs, les souscriptions se poursuivent afin de venir en aide à environ 500 sociétés de masques africains.

Le chef de canton de Dédougou, par la voix de son porte-parole a demandé le soutien de tous afin que le FESTIMA se pérennise, cet évènement qui fait désormais la notoriété de la ville. Qui mieux que lui pour porter ce combat ?

Avec la crise financière que traverse le monde, la culture a du mal à se faire financer. De ce fait, organiser une manifestation d’une telle taille relève d’un sacerdoce. Mais, le pari est gagné : 42 sociétés de masques dont quatre étrangères (Mali, Bénin, Togo, Nigéria). Toutes les activités programmées ont été menées. La cité du Bankuy a vécu de moments intenses d’animation.

Prononçant le discours de clôture du FESTIMA 2012, le gouverneur de la Boucle du Mouhoun Victor Dabiré a encouragé les organisateurs à poursuivre dans leur lancée, car « plus qu’un devoir, c’est un impératif pour nous de donner l’exemple aux générations futures et de les guider dans une approche soutenue de conservation et de valorisation de notre patrimoine culturel et partant, du masque ». Le FESTIMA 2012 a vécu, rendez-vous est pris pour la 12e édition en 2014.

Moussa Diallo

Lefaso.net

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