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Vision Express sur…. : Ces mères sans cœur

Publié le mercredi 7 mars 2012 à 01h34min

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Le dimanche 26 février dernier, une femme après avoir accouché, broyait la tête du nouveau-né avant de le jeter sur un tas d’ordures. Le lundi 23 janvier, une autre a abandonné le sien de seulement deux jours dans un fossé non loin du théâtre de l’Amitié. Le garçonnet confié aux services de l’Action sociale a aussitôt rendu l’âme le lendemain. Juin 2011, une femme alla accoucher sous le pont d’Accart-ville. Le corps inerte de l’enfant avec le cordon ombilical intact ne sera découvert que trois heures après, soit aux environs de 19 heures.

Le mois suivant, c’est-à-dire en juillet de la même année, c’est encore un autre enfant qui a été retrouvé dans une fosse sceptique au secteur 17 (Sarfalao). Bintou, une fille de 23 ans a été jugée courant 2011 pour avoir abandonné son enfant de trois ans parce qu’elle était seule à s’en occuper. Elle a écopé de six mois de prison ferme. En début de l’année 2012, une jeune femme rendait visite à l’un des services de l’Action sociale accompagnée de son enfant de deux ans. Elle voulait s’en débarrasser au profit de son nouveau boulot et également retourner en famille.

On pourra énumérer ces genres de situations sur les quatre pages d’une double feuille sans finir de les citer. Tellement, les faits sont récurrents dans la cité de Sya. Abandon d’enfant, délaissement, infanticide, ces actes inhumains et criminels sont devenus monnaie courante chez certaines femmes. La question qui se pose est de savoir pourquoi ces femmes, malgré la douleur de l’enfantement, sont quand même prêtes à tuer le fruit de leurs entrailles ou à l’abandonner à la minute prés.
Certainement des cas d’inceste, de non-reconnaissance de paternité ou tout simplement de la cruauté. Qu’à cela ne tienne, les problèmes de la pauvreté, de l’analphabétisme, de l’éducation des filles à la vie sexuelle épanouie, se retrouvent manifestement comme des causes de ce phénomène. Parce que de nos jours, on ne peut pas crier au manque de moyens contraceptifs.

Mais combien de jeunes filles sont imprégnées de cette information et les appliquent au moment venu ? A cela s’ajoute la naïveté qui entraîne bon nombre d’entre elles dans ce désarroi. A défaut donc de se débarrasser de l’enfant, (qui n’est surtout pas une bonne idée), la voici fille-mère sans aucun soutien comme le cas de cette fille décédée la semaine dernière par faute de soins et laissant derrière elle, un enfant de trois mois.

L’abandon d’enfant, le délaissement et l’infanticide sont passibles de peines. Et là encore, combien sont-elles à le savoir ? Faut-il alors signifier que de tels actes interpellent plus d’une personne ? Aussi bien les hommes, les femmes et même les plus hautes autorités. Un enfant, qui ne demande d’ailleurs pas à venir au monde, est le fruit de l’union d’un homme et une femme. Ce qui suppose la responsabilité des deux géniteurs. Le jeter comme un objet, n’honore ni la mère, ni le père et partant toute la communauté.

Il est donc temps que chacun situe sa responsabilité afin de venir à bout de ces comportements inhumains. Les parents par l’éducation de leurs filles et fils, les autorités par la vulgarisation et l’accès aux méthodes contraceptives et les filles par la culture de la protection lors des rapports sexuels. Ce n’est qu’à ce prix que l’abandon des enfants pourra prendre fin ou tout au moins diminuer considérablement.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 7 mars 2012 à 11:03, par tièkadiyé En réponse à : Vision Express sur…. : Ces mères sans cœur

    Toi tu vas faire larmoyer les gens encore. Tu as gaté ma journée. Ce fléau-là les gens s’en fichent. Ce qu’ils veulent c’est échanger les voix des femmes contre des pagnes, T-shirts et autres plaisirs éphémères de djandjoba. Les filles sont certes coupables, mais la responsabilité de nous les hommes est plus que criminelle. Celle des politiques encore plus. Sanctionner ces filles n’est pas la meilleure solution. Parfois les auteurs sont connus mais on ne les inquiète pas. Pourquoi ?

    Personnellement j’ai un cas de conscience pour avoir aidé une fille à diagnostiquer très tôt sa grossesse. L’enceinteur qui était un fonctionnaire l’a simplement conseillée d’avorter et il se trouvait que c’est ce qu’elle attendait de lui. N’eut été mon aide peut être qu’elle ne serait plus de ce monde parce qu’après son acte, elle est tombée malade et son gar l’a ignorée.

  • Le 7 mars 2012 à 12:34 En réponse à : Vision Express sur…. : Ces mères sans cœur

    Vraiment tragique et regretable que notre societe en soit venue à perdre tout humanite. Mais à mon avis, le plus grand responsable de cette situation c"est la societe elle même, car sans soutien auprès du géniteur de l"enfant et sans reconfort du côte de la famille, la jeune fille se retrouve comme en presence d"un coupable tout designe de sa decheance sociale:le bebe, dont il faut à tout prix se debarrasser.
    Je pense que les choses devraient être organiser de façon à ce que la responsabilit des uns et des autres puisse être engagee conjointement à celle de la fille. Prenons le cas de cette fille de 15 ans qui s’en est allée laissant derrière elle son enfant ;en serait-elle arrivée là toute seule ? J’en suis pas sur.
    Aussi il faut déplorer la lacheté, pour ne pas dire l’inconséquence de certains parents qui manquent trop souvent à leur devoir vis-à-vis de leurs enfants en matière d’éducation. Comment comprendre en effet qu’un père ou une mère de famille se rende complice de la vie de deboche que mène leur fille sans la moindre interpellation ? Combien de parents exigent auprès de leur fille qu’elle leur présente son petit-ami ? Si chacun est mis en position de responsabilité flagrante, on sera de moins en moins confronté à ce fléau et il deviendra aussi aisé d’envisager du coté de la justice des mesures coercitives à l’égard du géniteur présumé. Il ya injustice à condamner l’auteur de l’acte final en ignorant la défection d’un des co-acteurs, qui de loin a certainement motivé la résolution de celui qui pose l’acte. Inceste ou pas, il n’est pas sérieux de ne pointer le doigt que sur la fille, car le plus souvent son acte est l’aboutissement d’un concours de circonstances forgeant ainsi une résolution.
    Vivement que chacun joue pleinement son rôle dans l’éducation et l’encadrement de la jeunesse, et que notre système judiciaire trouve un moyen de rattraper toutes ces personnes qui après avoir engrosser les filles,fuient leurs responsabilités.

  • Le 7 mars 2012 à 12:49, par SOS FILLE/MERE En réponse à : Vision Express sur…. : Ces mères sans cœur

    Bonjour,

    C’est avec consternation que je lis chaque jour des écrits (faits divers) sur les abandons d’enfants et ca fait des années que j’en ai fais mon combat mais j’avoue que ca fend le cœur de toujours voir ca : ON NE S’Y HABITUE JAMAIS.

    Le problème des filles/mères parlons en : Qui devront nous condamner ? Les filles ? Les garçons ? La société ?.

    C’est tellement facile de rejeter la faute sur l’autre afin de bien se sentir après. Pensez vous vraiment que ces filles sont FAUTIVES ? Pensez vous vraiment qu’elles sont à CONDAMNER ?

    Abandonner son enfant est punissable par la loi certes surtout quand celui la perd la vie ca devient dramatique.

    Mettre un enfant au monde est tellement douloureux et magnifique ce quant ces filles abandonnent les leurs il faudra aller au fond des choses pour comprend : QUE CELUI QUI N’A JAMAIS PECHER LEUR JETTE LA PREMIERE PIERRE.

    Pensez vous vraiment que beaucoup de ces filles ont le choix ? Etre bannie à 16 ans à cause de sa grossesse, être reniée par le géniteur de cette grossesse (qui n’est même pas inquiété) et ensuite par la société toute entière.

    Combien parmi nous accepterons de prendre une fille/mère comme domestique, ou tout simplement pour faire la lessive (ce qui leur permettraient d’avoir un petit revenu pour ce prendre en charge elles et leurs bébés).

    Imaginez vous : UN SEUL JOUR SANS MANGER, et plusieurs pour certaines filles surtout qu’elles allaitent.

    La pauvreté, la faim, la soif, le renie, le bannissement, la perte de l’estime de soi, le manque d’informations poussent toutes ces filles à poser l’ACTE FATAL : ABANDONNER LA CHAIR DE SA CHAIR. Une fois l’acte posé elles ne seront plus JAMAIS PAREILLES (Regret à la vie, a la mort).

    Par manque d’informations les filles ne savent pas qu’elles peuvent abandonner de façon légale leurs progénitures. Les structures d’accueilles pour les abandons parlons en (les filles sont tellement stigmatisées et ensuite rejetées qu’aucune ne veut prendre le risque d’y allé).

    Si la société ne condamnait pas et essayait de comprendre pensez vous que les filles allaient se débarrasser de leurs enfants et de façon dramatique dans des maisons abandonnées, sur des décharges ou dans des puisards ?

    Il est grand temps que nous nous penchions sur ce problème dramatique qui mine notre société et surtout nos filles.

    Une chose est sure, MOI c’est mon combat de tous les jours car je prône la résolution de ce problème afin que dans aucun journal, sur aucune radio ou à la télévision nous ne voyions de pareilles choses : Je pense qu’ENSEMBLE c’est possible de le faire, alors CHANGEONS DE COMPORTEMENT.

  • Le 7 mars 2012 à 13:20 En réponse à : Vision Express sur…. : Ces mères sans cœur

    merci bassératou kindo pour votre article sensibilisateur et je préfère des articles pareils dans la presse tous les jours,365 jours/365 que de nous gaver avec ce 8 mars transformé en festif,juste pour des histoires de pagne qu’on contraint sans le dire les femmes à l’acheter sinon elle ne serait rien,et des djanjobas ridicules

  • Le 7 mars 2012 à 14:19, par Le Chat !!!! En réponse à : Vision Express sur…. : Ces mères sans cœur

    il faut juste permettre aux femmes de pouvoir avorté à temps

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