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Présidence de KDO à la commission de la CEDEAO : Bonjour la communauté des peuples !

Publié le lundi 5 mars 2012 à 01h05min

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Le désormais président de la commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo, a décliné, à l’occasion de sa prise du bâton de commandement, le 1er mars 2012, au siège de l’institution régionale à Abuja, au Nigéria, une prémisse de feuille de route devant l’amener, avec son équipe, à la destination de l’intégration recherchée.

« Je m’engage, avec les nouveaux commissaires, et sous la direction du président en exercice de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement (NDLR : Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire) et l’ensemble de ses collègues de la région, à faire de la CEDEAO, non pas une communauté des gouvernements, mais celle des peuples ». Cet engagement du tout nouveau président de la commission de la communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest, le Burkinabè Kadré Désiré Ouédraogo, quelques minutes seulement après sa prise de service, le 1er mars 2012, ressemble bien à un serment. Or, nous n’y sommes pas encore, car la prestation de serment devant la cour de justice de l’institution est prévue au cours de la prochaine conférence au Sommet, annoncée à Yamoussokro, en Côte d’Ivoire, en juin de cette année.

En attendant cette solennité, KDO a entamé sa marche vers la réalisation de ses ambitions pour la CEDEAO, telles que voulues par ses pères fondateurs, depuis sa création en 1975. « J’ai eu une séance de travail approfondi avec l’ambassadeur James Victor Gbeho (NDLR : son prédécesseur) qui nous a permis de passer en revue le chemin qui reste à parcourir. Je compte dans les prochains jours, avec l’ensemble des commissaires, continuer ce travail d’évaluation », a-t-il indiqué. Les premières évaluations du contexte sous-régional lui ont néanmoins “imposé“ le chemin à suivre. Au titre de ses priorités, le président Ouédraogo a inscrit en lettre d’or, les initiatives tendant à ramener la paix et la stabilité dans tous les pays de la communauté qui vivent des difficultés.

Nous revoilà encore à ce que nous pourrions appeler « le tendon d’Achille de la CEDEAO », c’est-à-dire une organisation de développement pris au piège du politique. A cette inquiétude, somme toute légitime, KDO se veut réaliste : « Sans la stabilité et la paix, il n’y a pas de programme économique qui tienne ». La vocation de développement économique de la CEDEAO n’est pour autant pas ignorée dans la ligne d’actions mijotées par la nouvelle équipe en charge du gouvernail ouest-africain pour les quatre prochaines années.

En harmonie avec les objectifs “congénitaux“ de la CEDEAO

Dans l’optique de ce deuxième volet, a annoncé Kadré Désiré Ouédraogo, le principal chantier est de bâtir une zone économique harmonisée qui soit favorable à l’investissement et au développement économique. Pour ce faire, il a promis d’œuvrer à fournir les infrastructures nécessaires à la création de la richesse dans les 15 Etats membres : infrastructures physiques comme les routes, le chemin de fer, les barrages, l’énergie, mais aussi des infrastructures institutionnelles. A son avis, en effet, dans la région, les institutions méritent d’être renforcées, avec des administrations performantes et du personnel qualifié. La libéralisation des échanges constitue l’un des centres d’intérêt de la nouvelle équipe de la commission de la CEDEAO. Pour le président de l’institution, cela suppose la libre circulation des personnes. « On ne peut pas parler de communauté si les populations n’ont pas la possibilité d’interagir, de se mouvoir comme elles veulent, de s’installer où elles veulent, d’être traitées partout avec équité », a martelé Kadré Désiré Ouédraogo. Il s’agira aussi, dans les actions qu’il a prévues, de travailler à l’établissement du tarif extérieur commun qui fera de la communauté, une zone douanière unifiée et un bloc unique vis-à-vis du reste du monde. Le projet de la monnaie unique fait également partie des rêve ouest-africains à concrétiser.

Les très controversés accords de partenariat économique avec l’union européenne devront connaître, par ailleurs, un aboutissement sous l’ère KDO. Une éventuelle conclusion de ces APE, a-t-il insisté, devra se faire dans une approche unifiée de la région, prenant en compte la dimension du développement des Etas membres. Parce que, a soutenu le président, seuls des pays développés, avec un niveau de commerce conséquent, seront à même de tirer profit des échanges avec l’Europe. C’est fort de ces idées qui taraudent déjà son esprit que le chef de l’exécutif de la commission de la CEDEAO se dit « tout à fait prêt » à assumer les charges à lui confiées par les chefs d’Etat et de gouvernement ouest-africains. Il affirme s’engager dans cette aventure avec l’avantage d’avoir déjà servi l’intégration régionale. « J’ai effectivement eu la chance d’avoir une petite connaissance de la CEDEAO, puisque j’y ai servi de 1985 à 1993 comme Secrétaire exécutif adjoint chargé des affaires économiques », a-t-il expliqué.

Les réalités que KDO a pu connaître par le passé ont peut être évolué, notamment avec une révision du traité de l’institution en 1993, puis la transformation en 2007 du Secrétariat exécutif en commission. « C’est une nouvelle maison qui est là qu’il faut apprendre à connaître, les idéaux des pères fondateurs de la communauté sont encore d’actualité », a-t-il fait savoir.

Alassane KARAMA


KDO reçoit l’onction du président Goodluck Jonathan

Seulement quatre heures après sa prise de fonction à la tête de la commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo a été reçu en audience par le président de la République fédérale du Nigéria, Goodluck Jonathan. Pour KDO, cette audience constitue un réconfort de taille dans la mesure où elle témoigne d’une marque de soutien du président hôte de l’institution dont il a désormais la charge, le siège de la CEDEAO étant basée à Abuja. « Je suis très honoré d’avoir été reçu immédiatement par le président de la République fédérale du Nigéria », a-t-il signifié. En allant à la rencontre du chef de l’Etat nigérian, il s’est dit d’abord porteur d’un message personnel du président du Faso à son frère et ami, le président Goodluck Jonathan, du Nigéria. KDO a confié avoir saisi cette occasion pour se présenter à lui et lui rendre compte de la passation de service. Il a confié avoir également porté à la connaissance du président Jonathan, les priorités qui se dégagent dans l’action de la communauté. « J’ai pu bénéficier de ses conseils et de ses encouragements. Je lui ai également renouvelé ma gratitude pour son appui à ma candidature et sollicité son soutien pour le travail que j’aurais à entreprendre à la tête de notre commission », a-t-il poursuivi.


Il parle de son rôle

“La communauté a des instances de décisions dont la plus grande est la Conférence des chefs d’Etats et de gouvernement. Mais lorsque cette instance suprême de décision a pris des résolutions ou des actes, il appartient à la commission de les mettre en œuvre. Mais aussi la commission développe des initiatives, en ce sens que ces décisions sont souvent prises sur la base de ses recommandations. Il y a un travail de conception au niveau de la commission pour que les décisions puissent être soumises aux instances de décisions, que ce soit le conseil des ministres ou la conférence des chefs d’Etat. La commission est quelque peu la gardienne du temple pour protéger les idéaux de l’intégration et s’assurer à tout moment que les actes de la communauté correspondent à ce que ses père fondateurs ont voulu. La commission est donc dépositaire des actes et de l’orthodoxie de notre intégration. Et c’est un très grand rôle. Le président de la commission préside l’équipe de sept commissaires et d’un vice-président. Ce collège de commissaires qui se réunit, traite chaque jour de tous les volets de l’intégration, chaque commissaire étant spécialisé dans un domaine particulier. Le président de la commission est le chef d’équipe et aussi l’animateur, non seulement de la commission de la CEDEAO, mais de l’ensemble des institutions de la communauté. Il représente toutes les institutions de la communauté“.

Koumia Alassane KARAMA (De retour d’Abuja. karamalass@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 5 mars 2012 à 14:37, par Marcellin En réponse à : Présidence de KDO à la commission de la CEDEAO : Bonjour la communauté des peuples !

    En tout cas, nous connaissons la voie à suivre pour faire le bonheur de nos populations, mettons-les donc en oeuvre ! Les populations n’attendent que cela. La mondialisation est hors de portée pour nos opérateurs économiques et nos populations tout comme elle l’est pour nos produits. Soyons réaliste et créons notre marché intégré de 300 000 000 de consommateurs, cela ne fera que booster nos productions locales. Bon vent à KADRE.

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