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Vision de L’Express sur… : La Semaine nationale de la culture

Publié le mercredi 29 février 2012 à 01h14min

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Le jeudi 23 février 2012, le ministre de la Culture et du Tourisme, Baba Hama a officiellement installé le Comité national d’organisation (CNO) de la 16ème édition de la Semaine nationale de la culture (SNC). Cette 16ème édition de la biennale culturelle est la preuve que la manifestation a gagné en maturité. Avec près de trente ans d’existence, la SNC reste tributaire à plusieurs plans. La présente édition se tiendra du 24 au 31 mars 2012. Une période choisie en fonction des congés scolaires du deuxième trimestre. Un choix qui permettra de loger dans les salles de classe les artistes programmés à ce rendez-vous culturel du Faso. C’est donc là une des preuves qui justifient la dépendance de la SNC.

Les salles de classe vont non seulement servir de logements, mais aussi de centres de répétition pour les artistes. Que dire du transport ? De la réservation des stands d’exposition à partir de l’extérieur ? Bref, malgré ses presque trois décennies d’existence, une aussi grande tribune identitaire qu’est la SNC, n’arrive pas à être indépendante. Cette situation, nous la lions à certains acteurs qui depuis les premières heures de la biennale culturelle, ont des responsabilités stratégiques dans son organisation, qui en réalité ne s’y connaissent pas. Ces derniers ne s’intéressent à la chose que pour les prises en charge financières.

Après la manifestation, ils se lavent les mains et attendent une prochaine édition pour profiter de nouveau des prises en charge financières. « La SNC, un trésor mal exploité », c’est ainsi que nous titrions un de nos articles au soir de la 15ème édition. Des propositions, nous en avons fait pour contribuer à grandir cette belle vision des fils et filles de notre pays. Nos propositions ont pris en compte le volet organisation pratique de la SNC. Le Comité national d’organisation installé par le premier responsable de la Culture, nous donne une fois de plus, l’occasion de revenir sur ce trésor qu’est la SNC. Les membres des 18 sections qui composent le Comité national d’organisation de la SNC, constituent les maillons d’une même chaîne. C’est pourquoi nous avons des inquiétudes pour la bonne marche de la chaîne.

D’ores et déjà, nous reconnaissons le fait qu’il y a des personnes ressources, voire des icônes de la culture dans ce comité. En même temps, il y a des membres de ce comité qui risquent de rendre difficile le bon fonctionnement de la chaîne. Sans citer de commissions, ni de noms de personnes, nous doutons fort que certaines sections puissent rendre les résultats attendus par leurs mandants. Tout simplement parce que ces derniers ne connaissent rien dans ce domaine dit de la culture. Car il y a le savoir et le savoir-faire, pour ne pas dire le savoir rendre. Dès lors, mettre ces personnes dans le Comité national d’organisation pour leur faire plaisir, c’est mettre en péril ce trésor dont la force de développement socio-économique ne souffre d’aucun débat.

La SNC n’est pas seulement festive. Elle est aussi une tribune pour capitaliser nos valeurs culturelles face à celles des autres peuples. C’est pourquoi, nous regrettons l’absence d’un musée de la SNC depuis son institution. La musique, les masques (même sacrés), les recettes de nos mets locaux, la médecine, la maternité, le décès…, devraient pouvoir s’apprendre dans ce musée de la SNC aux générations futures. Seul un travail de personnes ressources et d’hommes de culture peut permettre une capitalisation des acquis. Mais hélas ! Quand une si grande trouvaille qu’est la SNC sert de moyen pour satisfaire certaines personnes, c’est mille fois dommage !

Souro DAO (daossouro@yahoo.fr)

L’Express du Faso

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