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Autant le dire… : Quelle université publique pour notre pays ?

Publié le mardi 28 février 2012 à 02h37min

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Dans les universités de Ouagadougou, l’année académique 2010-2011 n’est pas encore bouclée. En ce mois de février 2012, les étudiants sont dans les compositions des sessions. C’est dire que les nouveaux bacheliers de l’année 2011 ne sont pas encore une priorité. Autrement, eux qui étaient sans doute pressés comme tout nouveau bachelier qui doit aller à l’université doivent encore et toujours attendre. Jusqu’à quand ? Nul ne sait exactement quand prendront fin les évaluations pour qu’enfin la rentrée des amphis se fasse.
C’est dans une telle pagaille que des étudiants vont en grève, et pire menacent de ne pas reprendre des cours tant que tel et tel autre point de leurs plates-formes revendicatives ne sont pas satisfaits.

C’est à la limite s’ils savent réellement le danger qui les guette. Car en effet, ce programme sans tête ni queue dans nos universités n’est véritablement préjudiciable qu’aux seuls étudiants. Qui non seulement ne savent plus quand commence une année académique et quand elle finit. Par ailleurs, il est indéniable que le niveau de la formation ne peut être le même si on était en temps normal. C’est pourquoi, il paraît de plus en plus urgent de repenser sérieusement la vie et la formation dans nos universités publiques. L’Etat, quoi qu’on dise doit assurer conformément à son rôle régalien la formation de l’élite. En mettant en place le cadre.

Mais il est de plus en plus perceptible qu’à lui seul, il ne peut assurer véritablement une formation de qualité. D’où la naissance d’universités et d’écoles ou de centres de formations spécialisées ou non qui contribuent à assurer la formation de l’élite. Malheureusement, l’accès à ces centres, universités et écoles de formation est encore réservé à une catégorie de Burkinabè qui ont les moyens.

De ce point de vue, il convient sinon qu’il urge de repenser sérieusement la formation dans les universités publiques. D’abord pour mettre tout le monde d’accord sur le contenu des formations et les conditions de formation. Qui doit payer quoi ? Qui doit faire quoi ? La formation est-elle exclusivement du ressort de l’Etat à qui il revient de former gratuitement l’élite ? Ou doit-il former en fonction de ses besoins ? Parce que, à voir très souvent les conditions d’étude et de formation, on croit tout simplement que c’est à du cinéma qu’on joue. Des étudiants qui suivent les cours à travers des fenêtres, des enseignants qui ne prennent pas du tout la peine de donner des cours comme il le faut. Des encadreurs qui viennent à l’Université juste pour justifier leur salaire.

Quand on ajoute à tout cela les incessantes grèves, pour un oui ou pour un non des étudiants et même souvent des enseignants et du personnel, il y a une question importante qu’il faut résoudre. Avec la participation de tous les acteurs. Y compris les parents des étudiants et les organisations d’étudiants. Les plus radicales comme les moins affichées.

Car tout compte fait, les temps ne sont plus les mêmes quand les étudiants, dès qu’ils finissaient leurs études étaient tout de suite attendus au pays où ils intégraient automatiquement la Fonction publique. Les tendances ont changé depuis et une formation au rabais dans nos universités publiques ne profite pas du tout aux étudiants qui en sortiront.

C’est pourquoi, il faut oser poser le débat de nos universités publiques qui risquent de former de plus en plus des contestataires que des élites engagées pour le développement de leur pays.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 28 février 2012 à 07:16 En réponse à : Autant le dire… : Quelle université publique pour notre pays ?

    quand y a grèves c’est pcq il y a des problèmes,vous venez de faire cas d’1 infime partie de ces problèmes.
    maintenant que le tocsin est éjecté pcq trop nul comme ministre,faut que l’état mette bcp de milliards dans l’éducation au lieu de la privitiser pour se laver les mains et comme ça avec leurs mains propres,ils veulent ramasser ces billets craquants neufs pour se faire des cantines.
    la prochaine crise est proche

  • Le 28 février 2012 à 09:03, par Cheick En réponse à : Autant le dire… : Quelle université publique pour notre pays ?

    A koudougou, les même problèmes se posent. Les promotions de géographie sont en pleine composition dans le compte de l’année 2010-2011. Et pire, quand on regarde l’organisation des évaluations, on se rend compte qu’il n’ya pa de serieux dans le travail, que le retard ne dérange pas du tout l’administration. Tres souvent les évaluations sont reportés et le plus souvent au moment où les étudiants sont déjà en salles pour la composition. Rien que pour le cas de la journée d’hier 27 février, les étudiants de licence étaient en salle, et il a fallu attendre 2h soit a 10h pour que l’administration envoie quelqu’un leur informer que le devoir est reporté. En géo II, après avoir distribué les sujets, on se rend compte qu’il n’ya pas de carte, et il a fallu rétirer les sujets. Et on se permet de parler de formation. C’est trop grave. Des enseignants qui occupent plusieurs postes a la fois, qui sont constamment hors du pays et qui bouleversent le programme accadémique. On ne doute pas de leur competance, mais ils ne sont pas seuls dans le domaine. Et on parle de chomage des diplomés. Ca ne va pas, ca ne va vraiment pas, très franchement...

  • Le 28 février 2012 à 11:36, par Cheick En réponse à : Autant le dire… : Quelle université publique pour notre pays ?

    A koudougou, les même problèmes se posent. Les promotions de géographie sont en pleine composition pour le compte de l’année 2010-2011. Et pire, quand on regarde l’organisation des évaluations, on se rend compte qu’il n’ya pa de serieux dans le travail, que le retard ne dérange pas du tout l’administration. Tres souvent les évaluations sont reportées et le plus souvent au moment où les étudiants sont déjà en salles pour la composition. Rien que pour le cas de la journée d’hier 27 février, les étudiants de licence étaient en salle, et il a fallu attendre 2h soit a 10h pour que l’administration envoie quelqu’un leur informer que le devoir est reporté. En géo II, après avoir distribué les sujets, on se rend compte qu’il n’ya pas de carte, et il a fallu rétirer les sujets. Et on se permet de parler de formation. C’est trop grave. Des enseignants qui occupent plusieurs postes a la fois, qui sont constamment hors du pays et qui bouleversent le programme accadémique. On ne doute pas de leur competance, mais ils ne sont pas seuls dans le domaine. Et on parle de chomage des diplomés. Ca ne va pas, ca ne va vraiment pas, très franchement...

  • Le 28 février 2012 à 12:20, par david lompo En réponse à : Autant le dire… : Quelle université publique pour notre pays ?

    il est intéressant de parler de la formation dans nos universités publics mème s’il s’agit d’un sujet qui peut fâcher. autrement dit nul n’est à l’abri avec ce système éducative à savoir le retard de l’année académique et la façon dont les modules sont dispensés. si la conscience collective souhaite vraiment des élites compétents pour notre chère Burkina il faut avoir le courage d’en parler. le cas de l’université de fada qui devrait former des cadres dans le domaine du génie civil ce voit confisqué son devoir au profit d’un manque de volonté ou d’incompétence de quelques uns des dirigeants de cette école.le système LMD (licence,master,doctorat) que beaucoup de nos enseignants commence à adhérer bien n’est qu’un discours pour certains. une formation prévu pour 5ans (jusqu’au marster) certains étudiants de fada doivent ce contenter d’une licence. pour quelle raison ? inconnu. une décision qui est tombée comme la foudre sur les pauvres étudiants qui attendaient impatiemment leur nouvelle rentré académique. convenu pour aller jusqu’au master nous pauvres étudiants devrions nous plier à leur décision. quelle système éducative devons nous adopter ?

  • Le 28 février 2012 à 14:18 En réponse à : Autant le dire… : Quelle université publique pour notre pays ?

    Bel article !!
    Il faut les états généraux de l’enseignement pour réfléchir sur les grandes orientations de notre enseignement. Le salut de notre pays réside dans un enseignement supérieur public fort. Convier le destin des jeunes à ces écoles sup qui poussent comme des champignons, souvent sans respect des cahiers de charges, est un échec. Il ne s’agit pas de créer des Universités pour déplacer les problèmes et berné nos populations mais la mise en place de stratégie de developpement de l’enseignement.

  • Le 28 février 2012 à 15:41, par bosco En réponse à : Autant le dire… : Quelle université publique pour notre pays ?

    juste pour vous dire que la promotion pilote du LMD qui ont debuté lè cours en fevrier 2010 ne sait pas encore quand est ce ils vont finir l’année accademique 2010-2011 car ca fait maitenant 10 mois et ils n’ont pas encore fini le premier semestre

  • Le 28 février 2012 à 16:14, par Tuenmavé En réponse à : Autant le dire… : Quelle université publique pour notre pays ?

    Les problèmes que vit l’Université burkinabè n’est pas un problème de l’Université, mais du système éducatif tout entier.
    L’université devrait être le creuset d’une élite pour promouvoir l’innovation et le développement. Quand on en fait un outil de masse, dans un pays pauvre très endetté (qui n’a donc pas les moyens de sa politique) c’est aberrant.
    Une comparaison, pour soutenir ce que je dis. Vous prenez les pays d’Europe (sans la France, notre modèle) et d’Asie qui ont les taux de chômage les plus faibles, dans ces pays, après la 3ème (l’école est obligatoire jusque là), 75% des élèves sont orientés dans la formation professionnelle et les 25% restant dans l’enseignement général.
    Les 75% qui sont en formation professionnelle apprenent un métier (industreil, agricole, commercial, etc.) allant du niveau artisan (ouvrier) au niveau maîtrise (ingénieur). C’est ainsi que l’Université se trouve désengorgée, et c’est aussi ainsi que l’on produit les compétences dont le pays a besoin pour assurer son développement.
    Il nous faut donc suivre cette logique. La théorie du capital humain nous indique du reste cette voie : elle énonce que plus le niveau de formation est élevé moins l’économie offre de places de travail. En clair, même si c’est le voeux de chaque parent pour son enfant, nous ne pouvons pas tous devenir des universitaires, sinon pour être aussi quasi tous des chômeurs.

    Vive la réforme voire la réfondation de notre système éducatif

    Tenmavé

  • Le 28 février 2012 à 19:03 En réponse à : Autant le dire… : Quelle université publique pour notre pays ?

    L’université est devenue un champ de bataille politique.Il y a autant d’organisations syndicales d’étudiants que de partis politiques au pouvoir ou non.Les responsables de l’université sont nommés pour jouer un rôle politique et non pédagogique. Le reste du personnel se croit obligé de s’opposer à toutes les décisions erronées ou judicieuses. Tant pis pour les étudiants le système éducatif et le pays.
    Pour éviter ou contenir les remous qui dérangent le gouvernement, on lui fait parvenir de faux rapports flatteurs,et tout le monde est content, jusqu’au prochain bras de fer avec les étudiants. Remarquez que recteur ou président d’université sont remerciés le plus souvent après des mouvements sociaux qu’ils n’ont pas pu calmer.Ils deviennent paranoïaques. Que peuvent faire d’autres, ces responsables, si non se protéger.
    Conclusion : il n’ y a plus de pédagogie à l’université parce qu’elle est devenue une scène politique. Quand sortirons-nous de cet imbroglio ? Comment nous reprendre ?
    Si le budget alloué à l’enseignement supérieur était utilisé à bon escient, si les devises sorties par les parents pour la scolarité des enfants à l’extérieur du pays pouvaient être retenues... peut-être pourrions-nous redéfinir nos objectifs et progresser un peu.

  • Le 28 février 2012 à 22:10 En réponse à : Autant le dire… : Quelle université publique pour notre pays ?

    Ceux qui sont plus intelligents ou ceux qui savent lire l’avenir pousseront leurs enfants dans les universités privées de renom. Si les burkinabè, surtout la jeunesse est devenue paresseuse, insolente, impolie, ne sait que insulter< ; Au moins les jeunes de bonne éducation trouveront leur salut ailleurs. Remarquez beaucoup de burkinabè émigrent pas très loin. Même au Mali à coté. Quand à ceux qui prennet les exemples sur l’Asie, il faut savoir que dans ces pays aucun enfant n’insultera son enseignant. L’enseignant est érigè comme un Dieu. On le respecte, on le vènère. Merci à ceux qui peuvent avoir un petit quelque chose de se taire. Laissez tout ceux qui savent insulter de n’avoir que pour seul programme la haine et a rage !

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