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Autant le dire… : Plus rien ne doit être comme avant, à condition que…

Publié le lundi 27 février 2012 à 01h33min

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« Que ceux qui hésitaient encore à y croire y croient, une fois pour toutes. Plus rien ne sera comme avant. Le gouvernement prendra toujours ses responsabilités. Quelle que soit la situation ». C’est en substance le message qui transparaît, ou du moins l’impression que l’on peut avoir après le remaniement ministériel précipité par la désormais affaire « Kima / ministre de la Justice ». Car, en effet, si ce remaniement était murmuré, les observateurs ne s’attendaient pas à ce qu’il se fasse en ce moment-là. Là n’est pas la question la plus importante. Ce qu’il convient de retenir, est qu’en agissant de la sorte, le Premier ministre qui la fait « la proposition au président du Faso », montre bien qu’il veut tenir ses engagements pris devant le peuple. Plus rien ne sera comme avant. Trois faits majeurs parmi tant d’autres le montrent à souhait.

A Bobo-Dioulasso, une femme meurt en couche. Vraisemblablement par négligence des sages-femmes qui devraient s’occuper d’elle. Spontanément, les populations envahissent la maternité, cassent et mettent le feu à tout ce qui pouvait l’être. La réaction du gouvernement est immédiate. Les dames concernées sont relevées de leur fonction. Un procès est tenu dans des délais courts et l’affaire est tranchée et bouclée tout de suite. Comme pour dire : le règne de l’impunité et de la lenteur dans le traitement de dossiers est terminé.
Guiro et ses deux milliards.

Quand tous les éléments ont été réunis, le président du Faso n’a pas attendu le lendemain pour prendre les décisions qui conviennent. Pendant que les Burkinabè étaient encore dans l’ambiance des fêtes de fin d’année, lui Guiro, est conduit immédiatement à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou. Un décret présidentiel signé un dimanche le démet de ses fonctions de Directeur général des douanes. Le gouvernement est instruit pour donner une suite diligente à cette affaire. La douane sera secouée dans sa totalité. Et de nouvelles « têtes » avec de nouvelles orientations sont intervenues à la tête de l’administration douanière.

Puis vint cette affaire Kima. Le président du Faso prend une fois de plus ses responsabilités : le Garde des sceaux, ministre de la Justice, concerné par cette affaire est démis de ses fonctions. On recompose rapidement un nouveau gouvernement pour faire face aux défis. Quant au ministre déchu, il attend sans doute l’éclaircissement de cette affaire. Nul n’est au-dessus la loi et nul ne doit se rendre justice soi-même. Le message est clair.

Seulement, il faudrait que nous-mêmes Burkinabè lambdas le comprennent ainsi. Rien en principe ne doit pouvoir se faire en dehors des lois et des règlements qui nous devons respecter si nous voulons vivre dans un Faso où le plus fort à autant de pouvoir que le plus faible. Aussi, le civisme, la citoyenneté doivent être entre autres, les valeurs qui guident notre comportement quotidien. Autrement dit, les comportements que nous exigeons de nos dirigeants, nous devrions être les premiers à les avoir, à défaut accepter de nous comporter comme nous le leur exigeons.

Combien de Burkinabè, de Ouagadougou à Bobo-Dioulasso en passant par Koudougou et Banfora, respectent scrupuleusement les stops et les feux tricolores dans la circulation ? N’est-ce pas dans cette même circulation que nous nous insultons, si nous n’en venons pas aux mains tous les jours ? Combien sommes-nous à payer notre impôt sans « broncher » ? Quand nous manifestons, n’est-ce pas que nous sommes les premiers à casser, vandaliser, brûler le bitume, etc ? Depuis les événements de Koudougou et toutes les manifestations qui les ont suivis, tout porte à croire que c’est « toute la gouvernance qui a changé au Burkina Faso » si l’on en croit le ministre Edouard Traoré, porte-parole du gouvernement. Si c’est le cas, nos comportements devraient aussi changer. Pour être en phase avec cette nouvelle gouvernance. Dans tous les cas, tout part de nous et nous revient plus ou moins directement.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 27 février 2012 à 12:05, par OT En réponse à : Autant le dire… : Plus rien ne doit être comme avant, à condition que…rt

    Au delà de cette affaire, on ne saurait trop insister sur l’esprit de civisme que chacun de nous devrait promouvoir et développer. Car en effet, brûler un STOP semble de plus en plus courant dans nos villes. Ainsi, on peut brûler un feu ROUGE, et plus loin insulter un autre usager de la route qui vous a frôlé de peu parce que lui aussi est très pressé, et cela bien que son feu à lui fut au VERT.... Peut-on vraiment prospérer avec ce genre d’attitude ? La "grandeur" ou la "petitesse" des uns et des autres devrait se mesurer à travers leur comportement citoyen, leur rapport concret aux autres plus qu’à leur apparence.

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