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Mali : Le mystère d’ Hombori

Publié le jeudi 23 février 2012 à 00h45min

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Il s’appelait Moussa Balobo Maïga ; âgé de 78 ans, il était depuis de nombreuses années le chef traditionnel d’Hombori, une autorité morale assez respectée dans cette petite localité malienne pas très éloignée de Mopti, la capitale régionale. Cet homme a été mis à mort le samedi 18 février dernier, ce qui a plongé toute la région dans la consternation.

Méprise ou acte délibéré, ce qui ne semble pas souffrir de doute, c’est qu’à travers cette mise à mort, les assassins semblent avoir montré davantage leur volonté d’installer pour longtemps la psychose au sein de la population de cette localité, qui ne demande qu’à vivre en paix . Depuis d’ailleurs, autorités maliennes et rebelles touaregs se rejettent la responsabilité de cette mise à mort ; une de plus, une de trop dans cette lutte mortelle au bord du précipice que se livrent les citoyens d’un même pays. Alors si ce ne sont pas les rebelles touaregs, qui a donc tué le chef d’Hombori ?

Face à cet acte cruel et révoltant, la population de ce bled crie vengeance, demande justice et, mieux, réclame une dotation en armes et en munitions pour désormais se défendre « face aux agresseurs enturbannés ».
Pour ces habitants en effet, l’Etat malien peine à contenir les assauts répétés des partisans du Mouvement national de libération de l’Azawad, et il est grand temps qu’ils s’occupent désormais de leur propre sécurité. Mais est-ce vraiment la solution pour endiguer cette hydre rebelle si tant est que ce sont ces hommes bleus qui ont commis la sale besogne à Hombori ? Naturellement que non, car ce serait un véritable danger public que de distribuer armes et munitions à toute une population pour se défendre.

C’est dire que cette rébellion séparatiste, déclenchée le 17 janvier dernier, est une grosse épine au pied du Mali. Mieux armé que les mouvements précédents grâce aux stocks d’armes prélevés en Libye, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) est, dit-on, mieux structuré que par le passé et plus déterminé dans ses revendications indépendantistes. Appartenant à un ensemble ethno-linguistique amazigh (berbère), les Touaregs, qui occupent la zone saharienne, où ils vivent traditionnellement d’élevage et de commerce, sont estimés à 1,5 million d’habitants, 550 000 vivant au Mali, 850 000 au Niger, 50 000 en Algérie et le reste, soit 50 000, habitant la Libye et le Burkina Faso.

Et compte tenu de l’immensité du territoire et des moyens de pays pauvre très endetté dont dispose l’ex-Soudan français, contenir cette menace sécessionniste dans le septentrion malien n’est pas chose aisée et implique une véritable concertation régionale, voire internationale. Il faut résoudre autant que faire se peut l’équation touarègue du Mali sous peine de voir la sous-région se métastaser. C’est là toute la gravité de l’équation touarègue malienne.

Boureima Diallo

L’Observateur Paalga

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