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Il faut le dire : L’efficacité de l’Office national de sécurité routière reste à prouver

Publié le mercredi 22 février 2012 à 01h03min

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Le 15 février 2012, un véhicule de transport mixte (passagers, marchandises et objets divers) faisait 4 morts et une vingtaine de blessés sur la route nationale n°1, à l’entrée de Bobo-Dioulasso. Le lendemain 16 février 2012 à 17 km de Bobo-Dioulasso à Darsalami, un autre véhicule de 70 places faisait 3 morts et 94 blessés parmi les 111 personnes à son bord. Ces deux accidents ne sont qu’une infime partie de ce qui s’est vécu et continue de se vivre sur nos routes qui continuent de tuer. Surcharge, excès de vitesse, fatigue des chauffeurs, défauts techniques, pannes mécaniques, mais également l’état défectueux des routes sont à l’origine de ces drames.
Pourtant, les choses devaient changer depuis le « fameux » et affreux accident de Boromo du 15 novembre 2008, qui a mis sous terre 69 personnes et blessé 35 autres.

Les populations, mais aussi et surtout les autorités en charge de la question des transports, avaient donné le ton pour que cela cesse. Dès lors, nous avons accueilli avec grand espoir la création de l’Office national de sécurité routière (ONASER) qui devait mettre de l’ordre sur nos routes. A travers des contrôles de divers ordres, ses agents devaient engager une croisade contre les automobilistes non en règle, en sévissant et aussi en les sensibilisant.

Malgré les efforts des contrôleurs de l’ONASER, les années se suivent et se ressemblent, toutes meurtrières, du fait de la fréquence des accidents graves que l’on enregistre avec une moyenne annuelle de 500 morts et 6 000 blessés. D’où alors des inquiétudes sur l’efficacité de l’ONASER. Si certains accidents sont certes inévitables ou imprévisibles, d’autres par contre auraient pu être évités ou du moins, leurs conséquences amoindries, si les contrôles étaient dûment faits.

En tout cas, il est difficile de convaincre que des contrôles sérieux sont faits sur ces véhicules qui traversent allègrement nos villes et empruntent impunément nos routes avec des surcharges inadmissibles et pire, dans de mauvais états. Tout porte donc à croire qu’une complicité existe et persiste entre contrôleurs et conducteurs, avec le deuxième accident de Boromo, le 24 juillet 2011 ayant causé 11 morts et 43 blessés.

Deux jours après ce tragique accident, l’installation des membres du Conseil national de la sécurité routière (CNSR) par le Premier ministre Luc Adolphe Tiao, le 26 juillet 2011, faisait croire que le pire était derrière nous. Composé de 29 membres issus de 27 structures publiques et privées et de la société civile, le CNSR, organe consultatif de la sécurité routière, devrait désormais formuler la politique globale de sécurité routière, proposer des stratégies appropriées de lutte contre les accidents de la route et évaluer la mise en œuvre des actions de l’ONASER et des autres acteurs de la sécurité routière. Mais en attendant qu’il fasse ses preuves, l’incivisme des usagers de la route, l’appât du gain facile chez les propriétaires de véhicules et les conducteurs et l’absence de l’autorité de contrôle, continuent de faire des victimes à majorité jeunes.

C’est vrai qu’il n’est pas une tâche facile que d’opérer un changement de comportements sous nos cieux avec à la clé une culture de la sécurité routière, mais la répression pourra les aider dans cette tâche. Beaucoup reste donc à faire malgré, les efforts de l’ONASER et le financement de la sécurité routière ne serait pas des fonds jetés par la fenêtre.

Jean-Marie TOE

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 22 février 2012 à 06:14 En réponse à : Il faut le dire : L’efficacité de l’Office national de sécurité routière reste à prouver

    A Monsieur le DG ONASER

    Proposition pour une gestion transparente, efficace et moins contraignante des contrôles routiers.

    Pour avoir un voyager ces derniers temps entre autres sur les axes Ouaga – Tenkodogo et Ouaga – Bobo, je voudrais apporter ma petite contribution pour l’instauration d’une transparence dans les contrôles routiers, notamment pour ceux effectués par la toute nouvelle ONASER.
    Je n’exposerai pas ce que j’ai pu observer de visu lors des contrôles, mais plutôt une proposition d’amélioration. S’il est vrai que la création de l’ONASER vise à faire face à un problème de sécurité routière qui se dégrade continuellement, d’où la noblesse de la mission à elle assignée, il reste entendue que L’ONACER est animée par les Hommes dont nul n’ignore les faiblesses. Il faut alors dès maintenant prendre des gardes fous pour que cette institution, de par les agissements des Hommes qui l’animent sur le terrain, ne connaisse les mêmes pourritures ou dégradations que celles qui ont été créées avant elle.
    Ma proposition principale concerne la juxtaposition des postes de contrôle de l’ONACER avec ceux de la police classique sur le site du péage. Les transactions et les contrôles se faisant sous le regard de plusieurs personnes, cela éviterait :
    • La complaisance vis-à-vis certaines épaves qui continuent allègrement leur chemin en mettant en danger les autres usagers ;
    • Que s’installe progressivement la corruption de certains agents si ce ne sont la totalité des quatre (4) ou cinq (5) agents qui peuvent agir par connivence ;
    • D’imposer de pénalités injustifiées à des usagers tout simplement parc qu’ils n’ont pas voulu protester pendant que continuent les vrais fautifs
    • Que ne commence un jour à circuler des faux carnets de reçus comme on l’a connu dans le passé avec d’autres structures.
    Ma deuxième proposition va dans le sens de mesures radicales envers certains types de véhicules. Après une campagne d’information pendant deux mois, que soient systématiquement bloqués au poste de péage des véhicules jugés dangereux pour les usagers. Ils ne seront autorisés à repartir qu’après réparation sur place de la panne. Il s’agit par exemple des véhicules avec un ou sans phares que nous continuons à croiser malgré l’existence des postes de contrôle. J’ose supposer qu’une telle mesure, si elle est appliquée, de part son caractère désagréable, obligerait le contrevenant à ne plus poser un tel acte.
    Pour ce faire il serait souhaitable que l’ONASER de fixe principalement sur le contrôle des l’Etat physique des véhicules : surcharge de marchandises ou de personnes, éléments importants tels que les phares, niveau de dégradation de la carrosserie… et non les documents des véhicules ou certains équipements comme le triangle de sol.
    1. Est-ce que l’absence des documents ou certains équipements met en péril les usagers ?
    2. Pourquoi laisser passer un véhicule ayant des documents en règles pendant qu’il est surchargé ou brinqueballant ou même sans phares ? Est cela un contrôle ?
    3. La limitation aux documents ne concourent t-elle pas à la corruption qui s’observe de plus en plus ?
    Je voudrais juste suspendre ici mon propos et espérer qu’il puisse contribuer à permettre de tendre vers son objectif initial. Mon fort souhait est que l’ONACER ne soit, à terme ( dans 4-5 ans), perçu comme une structure comme les autres aux seules fins de permettre à certains agents d’arnaquer ou d’abuser les usagers.
    Cordialement
    Madou

  • Le 22 février 2012 à 07:47 En réponse à : Il faut le dire : L’efficacité de l’Office national de sécurité routière reste à prouver

    La corruption et le laxisme sont les 2 mamelles dramatiques de ces accidents liés aux surcharges et au transport mixte. Si la corruption des agents n’existait pas, le problème serait réglé en moins d’une semaine. A quand la démission du ministre des transports incapable de résoudre ces problèmes de transport

  • Le 22 février 2012 à 10:39, par Kdoul En réponse à : Il faut le dire : L’efficacité de l’Office national de sécurité routière reste à prouver

    l’ONASER ?Quelle utilité ?juste pour contrôler la taxe routière ?L’on se demande souvent s’ils ont compris leur mission !A la limite,on les retrouve poster à l’entrée de certaines agglomérations,soit pour contrôler la taxe routière ou demander qu’on réduise l’allure !Aucun autre contrôle pas même la visite technique,pour s’assurer de du bon état du véhicule et de la conformité avec la charge à transporter.
    Pour plus d’éfficacité,je pense que des vérifications sur le bon fonctionnement des Feux et des phares à partir de 17H par exemple en fonction de la destination,pourquoi pas ?

  • Le 22 février 2012 à 11:31, par un citoyen En réponse à : Il faut le dire : L’efficacité de l’Office national de sécurité routière reste à prouver

    Face à une population en grande majorité ANALPHABÈTE (même des soit disant HAUT CADRES le sont plus que certains qui n’ont pas été à l’école)et aussi INCIVIQUE, je pense qu’il faudrait changer de méthode car on constate que :

    - la sensibilisation à la télé est plutôt un feuilleton à ne pas rater, surtout qu’il y a toujours un drame à la fin et c’est même la partie qui semble plaire le plus....

    - la sensibilisation sur la voie publique est plutôt un emmerdement pour ces gens là...

    - du fait qu’il n’y a pas de sanction, ça amuse d’autres qui, pour mieux se faire voir, ils provoquent les agents...

    Donc il ne reste qu’à passer à l’étape supérieure : la sanction.
    Mais ATTENTION : il ne faut pas que cela soit contre carré par la CORRUPTION, si non tout est foutu.

  • Le 22 février 2012 à 12:09, par Kpièrou En réponse à : Il faut le dire : L’efficacité de l’Office national de sécurité routière reste à prouver

    C’est vrai, l’efficacité de l’ONASER reste à prouver car constat de véhicules visiblement en mauvais état sur les routes, des transports mixtes surchargés et des accidents dus à cela après des postes de contrôle de l’ONASER. Que dire ? Il est temps de passer à l’action que de rester aux dires.
    Kpièrou

  • Le 22 février 2012 à 12:23, par Le Muet En réponse à : Il faut le dire : L’efficacité de l’Office national de sécurité routière reste à prouver

    (O.NA.SE.R) OFFICE NATIONAL DE LA SEMENCE DE RACKETTEURS. Si on n’y prend garde,ces éléments vont détrôner la douane en matière de corruption. malheureusement que je ne peux pas parler si non je vous aurai cité des cas.

  • Le 22 février 2012 à 12:32, par mila En réponse à : Il faut le dire : L’efficacité de l’Office national de sécurité routière reste à prouver

    En faite tout est lié,ceux qui surchargent les véhicules de marchandises sont les memes qui fraudent.Si un camion transporte 80 tonnes de marchandise au lieu de 45 tonnes reglementaire le surplus est simplement de la fraude.Tous le monde voit la douane, l’onaser lutte contre la fraude le renlac mais personne ne parle.

  • Le 22 février 2012 à 13:08, par Le Chat !!!! En réponse à : Il faut le dire : L’efficacité de l’Office national de sécurité routière reste à prouver

    Des camions sans feux rouge, des vendeur de bois avec des ânes sans signalisation, des voitures sans far.
    Et ce qui les interesse boite à parmacie ou extincteur, pour dire qu’ils ne pensent qu’à l’après accident.

  • Le 22 février 2012 à 13:34, par Abeille En réponse à : Il faut le dire : L’efficacité de l’Office national de sécurité routière reste à prouver

    Ah vraiment que font ils réellement ?

    Sans être un agent de police ou de la gendarmerie, certains camions, a vue d’oiel ne devaient pas circuler si l’on respectait les règles.

    Aussi, il faudrait que que la structrure ONASER est son sens d’exister. Quelles sont leurs missions ? Pourquoi leurs missions ne sont jamais remplies ? A qui la faute ?

    iL y va de la sécurité des citoyens et un minimum de sérieux devrait être observé...

    Merci

  • Le 22 février 2012 à 14:38, par Boudwarba En réponse à : Il faut le dire : L’efficacité de l’Office national de sécurité routière reste à prouver

    Il faut considérer l’ONASER comme un service des impôts. Quand ils sortent c’est plus pour verbaliser avec arrogance les usagers que pour contrôler quoique ce soit.
    En réalité, par rapport à la sécurité routière, il y a la cupidité, la gourmandise, l’incivisme, l’ignorance et la bêtise qui sont mis en synergie au Burkina.
    Le ministre des transport devrait diligenter une étude des causes les plus fréquentes d’accident et fonder sa stratégie sur la minimisation de ces grandes causes que sont : l’infrastructure routière, la matériel et en t^te le comportement des humains. En occident, pour les routiers par exemple il est imposé des arrêts tous les 300 ou 500 kms parcouru pour le repos du conducteur avec un CD que se dernier est tenu de présenter aux autorités.
    Ne parlons pas de l’état du matériel ?....

  • Le 22 février 2012 à 20:42 En réponse à : Il faut le dire : L’efficacité de l’Office national de sécurité routière reste à prouver

    Il faut determiner les conditions de l exercice du volet transport, les vulgariser par des seminaires de formations des chauffeurs en matiere de sécurité routière (comprenant le conditionnement des bagages en soute et dans les vehicules, les limitations de vitesses, les differents modes de transport,...)et surtout être intraitables dans l application des differentes mesures à prendre en cas d infractions à la legislation au cours des controles sur les differents axes. La VIE NE VAUT RIEN, MAIS RIEN NE VAUT LA VIE.

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