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AN I DE LA MORT DE JUSTIN ZONGO : Le Burkina a-t-il changé ?

Publié le mardi 21 février 2012 à 01h12min

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Il y a un an, l’élève Justin Zongo passait de vie à trépas dans des circonstances troubles. Pour ses camarades, il n’y a pas de doute : ce sont les mauvais traitements infligés par les policiers qui sont la cause du drame. De Koudougou, où les déclarations et les décisions des autorités régionales sur la crise étaient sujettes à caution, sont parties des manifestations violentes d’élèves dans plusieurs régions, pour réclamer la justice pour leur camarade. On retiendra qu’à la base de la « révolution » à la sauce burkinabè, il y a eu le non-respect des franchises scolaires et universitaires, le déni des droits humains à travers de mauvais traitements et la mal gouvernance de façon générale. Il est clair que la crise a été mal gérée au début avec des réflexes en déphasage avec le contexte.

Par la suite, toutes les couches socioprofessionnelles se sont dressées contre le régime afin de réclamer de meilleures conditions de vie et de travail. Au bilan, que peut-on retenir, un an après le déclenchement de la crise sociopolitique ? On peut dire sans conteste que beaucoup de choses ont été faites. Blaise Compaoré a dit aux Burkinabè qu’il comprenait leur soif de justice et d’équité sociale : il s’est engagé à mieux faire dans ce sens et à donner un nouveau souffle à la gouvernance. C’est ainsi que le gouvernement a été remanié et de nombreux dirigeants de sociétés (qui avaient pris racine à leur poste) ont cédé la place à d’autres. Sur le plan social, des efforts substantiels ont été consentis par le gouvernement pour revoir les traitements des fonctionnaires et contenir un tant soit peu la flambée des prix des produits de première nécessité.

Cependant, le déficit de communication entre gouvernants et gouvernés a-t-il été comblé ? Pas si sûr. Dans de nombreux cas, les citoyens ont attendu que le gouvernement leur donne la vraie information, pour couper court à la rumeur. Et puis, l’affaire Guiro est venue rappeler malheureusement que les discours sur la bonne gouvernance serinés depuis quelques mois, n’étaient que de la peinture à gratter pour découvrir la réalité. Des réformes ont été certes engagées mais les injustices sociales sont toujours criardes au Burkina, tout cela doublé d’un climat d’impunité qui profite aux gens du régime et aux commerçants qui n’ont pas respecté les mesures du gouvernement sur les prix des denrées alimentaires. Sur le plan militaire, on ne peut absolument être certain que la sérénité est définitivement revenue dans les rangs des forces armées nationales, après les mutineries successives enregistrées en plusieurs mois.

Il n’y a toujours pas de procès pour les présumés mutins arrêtés. Sur le plan politique, le processus des réformes politiques a laissé un goût d’inachevé avec le manque de consensus sur le mode opératoire, puisqu’une partie de l’opposition et la société civile ont jugé utile de boycotter le Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) et les assises nationales. On peut certes épiloguer sur l’intérêt de la politique de la chaise vide mais le pouvoir de la IVe République a laissé croire que les réformes politiques poursuivaient des desseins inavoués surtout que le débat sur l’article 37 de la Constitution n’est pas clos. Au total, la crise a certainement fait bouger les lignes mais on peut légitimement se demander si la Justice qui a condamné les policiers dans le procès de Justin Zongo (un procès politique ?) est désormais indépendante.

Il faut l’espérer. Le gouvernement a péché également par un manque criard de stratégie dans le suivi des mesures prises contre la vie chère, faisant ainsi douter de sa bonne foi. Aujourd’hui, les Burkinabè sont accrochés à la promesse de fiabilité que la biométrie offrira au fichier électoral. Les élections couplées représentent donc un test sérieux pour la démocratie burkinabè et dans tous les cas, tout le monde attend des consultations électorales irréprochables où le choix des électeurs sera respecté.

SIDZABDA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 21 février 2012 à 01:16 En réponse à : AN I DE LA MORT DE JUSTIN ZONGO : Le Burkina a-t-il changé ?

    avez vous déjà vu un singe changer sa façon de s’asseoir ?
    rien n’a changer ds ce pays,on fait semblant comme dhab

  • Le 21 février 2012 à 10:02, par Nombamba En réponse à : AN I DE LA MORT DE JUSTIN ZONGO : Le Burkina a-t-il changé ?

    Des multiples reformes politiques annoncées, qu’est-ce qui a été retenu ? Qu’est-ce a été exécuté ? Lesquelles seront exécutées plus tard ? Quand ?
    Ces questions nous gardent sur notre faim. Le burkinabé est de nature raisonnable. Mais il n’est pas dupe. Gouvernants, notez-le et bien.

  • Le 21 février 2012 à 10:03, par uncitoyen En réponse à : AN I DE LA MORT DE JUSTIN ZONGO : Le Burkina a-t-il changé ?

    bonjour,je dirai que les choses ont un peu évoluée depuis la mort de JUSTIN ZONGO.Cependant beaucoup reste à faire.Parce que ceux qui ont été enlevés de leurs postes du fait de la crise sont aujourdhui des ambassadeurs.Toujours les mêmes ,c’est qui bouffent ensemble.
    Le maire de boulmiougou avait été révoqué avec poursuite judiciaire ,où en est-on avec cette poursuite ? etc
    Par contre je me réjouis d’une chose ;le système mis en place par le parti au pouvoir a eu son apogée et maintenant c’est déclin qui a commencé .Oui le compte à rebours est lancé pour les gens qui avaient pris notre pays comme le champ de leur papa.
    Tot ou tard la prière des pauvres sera entendue car vraiment les gens souffrent de ce pays sur tous les plans :
    - santé
    - éducation,emploi,lotissement,justice...
    Je fais plus confiance à la justice divine que la justice des hommes.
    Oui tout a une fin, alors patientons et on verra la fin.
    WEBMASTER ne censurez pas mon message car il n’a rien de dangereux.

  • Le 21 février 2012 à 10:04, par max En réponse à : AN I DE LA MORT DE JUSTIN ZONGO : Le Burkina a-t-il changé ?

    le burkina demeur le mème ;dans l’obrevateur paalga de ce matin jai vu qu’un ministre a fait enlevé un mecanicien par sa garde pour ètre torturé.

  • Le 21 février 2012 à 10:14 En réponse à : AN I DE LA MORT DE JUSTIN ZONGO : Le Burkina a-t-il changé ?

    Adma Kima, peu après sa sortie du commissariat

    « Que j’aie raison ou pas, j’aimerais que la torture disparaisse du Burkina Faso. Qu’on me juge et me condamne si je suis en faute ! Avec cette pratique-là, on peut tuer quelqu’un sans savoir s’il a raison ou pas » ; c’est le plaidoyer de ce mécanicien âgé de 32 ans dont la disparition aurait plongé sa femme et sa fille de six mois dans l’affliction les 19 et 20 février 2012 à Ouagadougou.

    La voix tremblante, Adma Kima n’arrive pas à retenir ses larmes lorsqu’il raconte son calvaire ; pas même ses paupières, tuméfiées par les stigmates de coups récents, n’y parviennent. De sa main rugueuse, il les écarte et de sa chemise enduite d’huile de moteur d’engins lourds dont il tire sa pitance quotidienne, essaie tant bien que mal d’assécher ses yeux encore rouges et de retrouver son souffle.

    Son histoire : « Hier soir vers 19h (Ndlr : dimanche 19 février 2012), je marchais sur la voie de Boinsyaaré (Ndlr : l’avenue 14-54) à quelques mètres de la station Shell. Un véhicule est arrivé et a viré pour entrer dans une cour. Dans son virage, il a failli me cogner et j’ai gesticulé pour manifester mon mécontentement. L’homme au volant a alors baissé la vitre pour me demander des comptes. Je lui ai signifié que sa conduite n’était pas bonne. N’ayant pas apprécié que je lui donne des leçons, il m’a demandé de le suivre ; chose que je n’ai pas faite, bien au contraire, j’ai changé de voie pour continuer ma route. Il a envoyé un homme en tenue me chercher en me menaçant d’un P.A. Nous sommes retournés ensemble dans la cour. Le monsieur qui était dans la voiture en est sorti et m’a demandé de m’asseoir à même le sol. Il a ensuite appelé la police et les GSP (Ndlr : Garde de sécurité pénitentiaire). Les derniers appelés ont été les premiers à arriver sur les lieux. Ils étaient quatre : un chef, un chauffeur et deux agents. Les deux agents m’ont demandé si je savais à qui j’avais affaire. J’ai répondu par la négative et ils ont commencé à me tabasser. Ils m’ont menotté, tapé sur la face avec ma propre ceinture jusque dans leur véhicule, un Land Cruizer de couleur bleue. Mon calvaire a pris fin quand nous sommes arrivés au commissariat central. Des policiers ont signifié aux GSP que ce n’était pas dans leurs prérogatives de me mettre dans cet état et ils ont manifesté leur refus de me garder. Finalement ils se sont ravisés et ont décidé de me garder jusqu’à lundi matin (Ndlr : 20 février 2012), pour que le ministre vienne me faire sortir. C’est là qu’on m’a dit que le monsieur de la voiture est le ministre de la Justice. J’ai alors été interrogé, déshabillé et conduit à l’intérieur du cachot, où j’ai passé la nuit. Le matin, un policier est venu me dire qu’ils vont me libérer sur instruction du ministre. C’est ainsi que j’ai donc quitté le commissariat ».

    C’est donc le cœur meurtri qu’Adma Kima a fait le déplacement à l’Observateur peu après 12 heures en ce lundi 20 février 2012 pour conter sa mésaventure.

    Encore sous le choc, Adma Kima ne sait pas la suite qu’il donnera à cet événement. Mais avant de prendre congé, il a tenu à faire un autre plaidoyer : « Je ne veux plus de problèmes, car au commissariat, on m’a dit qu’il aurait été mieux pour moi d’être pris pour vol que d’avoir affaire à un ministre ».

    Une source proche du ministre a confirmé l’incident. Cependant, elles indiquent que ce dernier a pris le soin d’en prévenir le procureur et de faire "garder monsieur Kima au cachot pour des propos désobligeants" qu’il aurait tenus à son encontre afin que celui-ci "retienne la leçon". Selon cette même source, "les coups et blessures qu’Adma Kima a reçus ne seraient pas imputables au ministre".

    Moumouni Simporé

    • Le 21 février 2012 à 14:12, par rémis En réponse à : AN I DE LA MORT DE JUSTIN ZONGO : Le Burkina a-t-il changé ?

      Certe l’histoire du sieur Adama KIMA est decevante mais elle nous interpelle tous...Adama ne devait pas être lyncher mais avait-il le droit d’insulter un usager de la route...? nous remarquons sous nos cieux que bon nombre de concitoyens ne savent pas circuler ou du moins ils semblent ignorer les régles élémentaires à la circulation...et quand il circule mal devant vous au risque de provoquer un accident, ils sont les premiers à vous insulter de toutes façons possibles.
      Je me souviens qu’un usager inconscient qui a osé insulter un agent de police qui règlementait la circulation sans raison valable...quoi faire devant de tels agissements ? est-ce normal que des hommes agissent de la sorte ?
      Je me souviens de ce que le sieur "BADO Laurent a raconté par rapport à la circulation lors de son interview sur l’affaire GUIRO".
      Nous reclamons nos droits et nous oublions que nous avons aussi des devoirs. A quoi sert le droit sans le devoir ?

      • Le 24 février 2012 à 15:14 En réponse à : AN I DE LA MORT DE JUSTIN ZONGO : Le Burkina a-t-il changé ?

        BELLE VISION AU FASO LES GENS ONT
        DE MOINS EN MOINS DU RESPECT POUR AUTRUI CELA EST VALABLE AUTANT POUR LE MINISTRE QUE POUR SIEUR KIMA. QUI C’EST CE K’IL A PU LUI DIRE COMME INJURE ? MAIS EST CE POUR AUTANT QU’IL DOIT ABUSER DE SON POUVOIR ? VIVEMENT LE JOUR OU DANS CE PAYS OU CHAQU’UN FERRA FACE A SES RESPONSEBILITES. VIVE LE RESPECT D’AUTUI ET LA CRAINTE DE DIEU AVANT TOUT ACTE

    • Le 21 février 2012 à 14:35 En réponse à : AN I DE LA MORT DE JUSTIN ZONGO : Le Burkina a-t-il changé ?

      sur les faits ki sont relatés,nous demandons solennellement la démission de ce sinistre ministre par le pf et dès maintenant,nous disons bien dès maintenant et il ne doit pas assister au prochain conseil de ministres de demain mercredi
      a bon entendeur,salut !

    • Le 24 février 2012 à 22:19, par papou cigare En réponse à : AN I DE LA MORT DE JUSTIN ZONGO : Le Burkina a-t-il changé ?

      le ministre s’est bel et bien rendu coupable de coups et blessures volontaires.il pouvait empeché les GSP de commettre cet acte."qui peut et n’empèche,pèche" Adage de Loysel.IL est non seulement coupable de coup et blessur vltaire mais aussi de detention arbitraire.Il a insulté les juristes

  • Le 21 février 2012 à 11:21, par Marx En réponse à : AN I DE LA MORT DE JUSTIN ZONGO : Le Burkina a-t-il changé ?

    Pas du tout !! La preuve ??? Voilà un citoyen qui vient d’être tabassé et séquestré par les sbires d’un ministre de surcroit de la JUSTICE. C’était seulement à un an jour pour jour (la nuit du 19 au 20 février dernier) du déclanchement de ce qui est devenu "AFFAIRE JUSTIN ZONGO"

    Héé Adama, bien qu’il soit ministre de la justice, ne cède pas va déposer plainte pour coups, blessures volontaires et séquestration !! On est en République et s’il est ministre, c’est parce qu’il y a des contribuables. Affaire Justin Zongo c’était il y a exactement un an !!!! "les coups et blessures qu’Adma Kima a reçus ne seraient pas imputables au ministre". Balivernes !! le cachot lui appartient-il ? Pourquoi ne pas palementer avec Adama sur place en tant que "grand frère" et surtout responsable (ministre) pour aplanir leurs divergeances.
    Que ce ministre soit démis pour que la République se ente mieux, l’an passé c’est pas loin !!!

  • Le 21 février 2012 à 12:24, par anta En réponse à : AN I DE LA MORT DE JUSTIN ZONGO : Le Burkina a-t-il changé ?

    La mecque n’a jamais changé quelqu’un.Si tu es parti sorcier,tu reviendras sorcier.L’ENGEANCE ne peut pas se réformer.Elle attaeinte de sclérose en plaques et a gagné en entropie.Chassons l’ENGEANCE !

  • Le 22 février 2012 à 04:39 En réponse à : AN I DE LA MORT DE JUSTIN ZONGO : Le Burkina a-t-il changé ?

    FAITES ATTENTION CE MONSIEUR QUI PRÉTEND ÊTRE UN SIMPLE MÉCANICIEN EST TOUT SAUF UN ILLETTRÉ ; ; ; ; ; APRÈS DEUX OU TROIS PETITES RECHERCHES SUR LE NET :

    monsieur EST INSCRIT SUR VIADEO/

    Adma KIMA

    Mécanicien d’engins lourds , DTP TERRASSEMENT

    Présentation

    Diplômé en mécanique automobile(CAP). J’ai une expérience en conduite de centrale thermique, en maintenance d’engins lourds et en opération de pelle hydraulique à chenille.

    Expérience professionnelle

    2010 - 2011Mécanicien d’engins lourds DTP TERASSEMENT

    Comme quoi ce monsieur n’est pas ce pauvre mécanicien de rue sans défense qui ne sait pas ce qu’il fait ???? alors que le journal a voulu le faire passer pour une personne perdu et ne sachant à quel saint se vouer

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