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Date de la Présidentielle malienne : ATT droit dans ses bottes

Publié le mardi 21 février 2012 à 00h55min

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Se déroulera, se déroulera pas ? La question de la tenue de la présidentielle malienne le 29 avril 2012 est sur toutes les lèvres. Et bien malin qui saura présager ce qui adviendra de cette échéance électorale ; tant est grand le péril sécessionniste qui menace actuellement le Mali.

Depuis que, mi-janvier 2012, la rébellion séparatiste a de nouveau surgi des dunes de sable du Nord, dont elle réclame l’indépendance à coups de canon, l’urgence est plus à la préservation de l’intégrité du territoire qu’à toute autre chose ; surtout que le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), porte-étendard de l’irrédentisme touareg, est parvenu à mettre en déroute l’armée malienne dans plusieurs localités de la région ; au point que, au doute sur la capacité de l’armée régulière de récupérer les zones désormais sous le contrôle des insurgés, est venue s’ajouter l’incertitude sur la tenue à date de la prochaine présidentielle ; un doute dont même les plus hautes autorités de l’Etat ne se cachaient plus.

En effet, interrogé le 14 février dernier sur les antennes de notre confrère RFI à propos de la tenue du scrutin, le ministre des Affaires étrangères, Souleymou Boubeye Maïga, malgré les contorsions langagières, a quelque peu laissé voir son pessimisme y relatif ; même si, face à la lame de fond qui menace la stabilité du navire Mali, le sentiment du matelot Maïga n’est pas celui du commandant de bord, ATT ; puisque, pour le chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, pour qui la consultation électorale à venir consacre le départ définitif du pouvoir si ce n’est de la politique, de report, il n’en sera point question.

De quoi tient-il pareille position catégorique ? Militaire de formation, le général-président compte-t-il engager une guerre-éclair dans ce conflit armé que lui a imposé la rébellion touareg ? Ou est-ce pour lui une manière de faire pièce à tous ceux qui pensent que l’aventure présente dans laquelle se trouve son pays procède d’une machination de sa part dans l’optique de prolonger son bail au palais de Koulouba ? A moins qu’il ne soit taraudé par la furieuse envie de refiler la patate chaude à une autre personne.

Dans ce cas, on ne peut que comprendre l’attitude d’ATT, qui doit vivre la résurgence de la rébellion comme un coup de poignard dans le dos. Après tout ce qu’il a fait comme investissements spéciaux dans le Nord, au point de susciter la colères des siens, c’est-à-dire les Sudistes, d’aucuns n’hésitent pas à penser que le président malien a été payé en monnaie de singe.

Pour autant, s’obstinera-t-il à organiser le scrutin alors que le Nord, qui représente à peu près les 2/3 du territoire national, ne répond plus de l’autorité de l’Etat ?

On attend de voir.

Alain Saint Robespierre

L’Observateur Paalga

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