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XE anniversaire du CIPD : L’ABBEF dresse son bilan

Publié le mercredi 20 octobre 2004 à 06h15min

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La Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), tenue du 5 au 13 septembre 1994, a marqué un tournant décisif dans les politiques en matière de santé sexuelle et de la reproduction. Pour faire le point de son action dans ce domaine, l’Association burkinabè pour le bien-être familial (ABBEF) a animé une conférence de presse le mardi 19 octobre 2004 dans ses locaux.

La rencontre du Caire, en 1994, a accouché d’un Plan d’action en matière de population et développement à travers les objectifs suivants : la croissance économique soutenue dans le cadre du développement durable ; l’éducation, en particulier celle des filles ; l’équité et l’égalité entre les sexes, la réduction de la mortalité infantile, juvénile et maternelle ; l’accès universel aux services de santé et de reproduction, y compris la planification familiale et la santé en matière de sexualité.

Conformément à la réorientation du programme de la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF), dont l’ABBEF est membre, celle-ci s’est engagée aux côtés du gouvernement burkinabè dans la mise en œuvre des recommandations de la CIPD.

C’est ainsi que la structure du bien-être familial a mené, selon son président Noraogo Innocent Zaba, plusieurs actions qui ont consisté entre autres à la mise en œuvre du projet intégré de prestation de services en santé sexuelle et de la reproduction ; à la mise en œuvre du projet de recherche-action sur les besoins en santé sexuelle et de la reproduction des jeunes à Ouahigouya ; à l’ouverture des cliniques pour adultes ; à la mise en œuvre d’activités de renforcement des capacités des femmes à mieux connaître leurs droits et à prendre des décisions en santé sexuelle et de la reproduction (SSR) ; et à la réalisation d’une étude sur l’évolution du contexte légal de la SSR au Burkina.

Les responsables de ladite association se sont félicités de ce travail abattu sur le terrain, tout en évoquant la persistance des comportements à risques dont les conséquences sont : de nouveaux cas d’infection liées aux IST/VIH/Sida ; le nombre élevé des grossesses non désirées et des avortements, etc.

En dépit de l’appui des ministères en charge de la Santé, de l’Action sociale, de la Jeunesse ; de certaines ambassades, des ONG et, de toute évidence, de l’IPPF, l’ABBEF a rencontré des difficultés dans son combat contre les fléaux qui minent notre société. Ceux-ci se résument au manque de moyens tant matériel que financier dû à la baisse croissante de ses subventions.

Toutefois, la structure promet de redoubler d’ardeur dans sa sacro-sainte mission à travers la mise en œuvre de son plan stratégique 2005-2009, lequel plan va s’articuler autour de la prévention et de la prise en charge des PV-VIH, de la réalisation des centres d’écoute pour jeunes, de la formation préprofessionnelle de ces derniers...

A en croire Kano Hamissou du secrétariat permanent du Conseil national de la population (SP/CONAPO), 10 ans après le Plan du Caire, les indicateurs de mortalité, d’éducation, de santé en matière de reproduction dans le monde donnent des raisons d’espérer.

A titre d’illustration, il a cité l’espérance de vie dans notre pays, qui est passé de 47 ans avant le consensus du Caire à 55 ans en 2003 ; la mortalité infantile est passée de 40‰ à 85‰ et la mortalité maternelle, de 584‰ à 484‰.

Pour la représentante résidente du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), Ah Sue Geneviève, la pandémie du Sida a eu une incidence très négative sur ces indicateurs, d’où la nécessité de s’attaquer à ce mal qui ronge la population active de l’Afrique subsaharienne.

Les stratégies n’ont pas manqué à l’ABBEF : "Stratégie avancée", qui consiste à aller vers la population, et la "case du bien-être", qui s’inscrit dans une action communautaire ; mais les résultats sont restés en deçà des attentes. Une étude récente de l’UERD a révélé une tragédie cachée : 8000 avortements clandestins par an pour la seule ville de Ouagadougou.

Face à cette triste réalité, l’ABBEF compte assurer une meilleure accessibilité des populations à ces prestations, surtout les actions de sensibilisation pour une vie sexuelle responsable.

Abdou Karim Sawadogo
L’Observateur

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