LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Autant le dire… : Le dialogue exige un peu de respect

Publié le mardi 21 février 2012 à 00h56min

PARTAGER :                          

Une partie des étudiants de l’Université polytechnique de Bobo, emmenée par l’Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB) conduit maintenant depuis quelques temps, un « bras de fer » avec la Direction régionale des œuvres universitaires, sur plusieurs points dont l’amélioration générale de leurs conditions d’études. Mais précisément, ce qui fait « la une » de cette fronde estudiantine, ce sont les conditions de transport. Les étudiants estiment que le nombre de cars mis à leur disposition ne suffit pas. Si bien qu’ils sont obligés de s’entasser dans des cars pour aller à l’université.

D’autres n’y vont même pas par manque de place dans les cars. Une exigence à laquelle on pense avoir répondu du côté du Centre régional des œuvres universitaires (CROUB) en procédant à l’augmentation, même minime, du nombre de bus. Au CROUB on explique que si les propriétaires de cars hésitent à les donner, c’est parce qu’ils ne savent pas à quel moment les étudiants peuvent se « fâcher et les casser ». Parce que, estiment-ils « quand ils sont en grève, ils cassent ». On comprend alors la difficulté du CROUB à leur trouver des cars. Les bus qui ont été commandés pour le transport n’étant pas encore arrivés, on fait avec ce qu’on a. Niet, rétorquent les étudiants qui pensent qu’il les leur faut « maintenant et tout de suite ».

Mieux, ils exigent que le prix du transport qui est de l’ordre de 1000 F CFA par mois soit revu à la baisse. Puisqu’ils estiment à la limite que l’Etat doit les transporter gratuitement. A défaut de leur trouver des chambres à coucher sur le site de l’université à Nasso.
Un autre point de revendication et non des moindres, est la réduction d’effectifs pléthoriques dans les amphithéâtres. Les étudiants estiment qu’ils sont assez nombreux alors que les places dans les amphis ne suffisent plus. Si bien que certains d’entre eux sont obligés de suivre les cours pratiquement débout. Ce qui, à tout point vue, n’est pas normal car en aucun cas on ne peut suivre correctement un cours débout et l’assimiler correctement.

C’est dire qu’il faut augmenter le nombre des infrastructures d’accueil. Au restaurant universitaire encore, ils dénoncent la qualité des repas et les conditions générales de restauration. Les frais d’inscriptions selon eux, sont également élevés. Ils voudraient que les étudiants non-admis à l’université et qui paient des frais d’inscription « sur titre » paient le même montant de 15 000 F CFA que tous les admis. Parce qu’ils estiment que le droit à l’enseignement supérieur doit être égal pour tous. D’autres points non moins importants sont inscrits sur leur plate-forme. Sans doute lasses d’avoir attendu pendant longtemps sans trouver de solutions, ils ont décidé de « descendre pour toujours dans la rue ». C’est leur droit !

Seulement, les étudiants qui usent de leurs droits doivent savoir que rien ne peut s’obtenir dans la violence, dans l’affrontement et surtout sans le respect de l’autre, celui qui est en face. Deux exemples pour illustrer : le vendredi matin alors qu’ils étaient en sit-in devant le gouvernorat, ils ont provoqué les forces de l’ordre qui les encadraient. Ainsi, c’est avec des gourdins, des cailloux et d’autres objets qu’ils ont lapidé ces policiers qui entre autres, ne sont pas moins instruits qu’eux et qui, en l’occurrence, disposaient de tous les moyens pour les disperser. La preuve est que lorsqu’ils ont tenté de démolir le portail de la résidence du gouverneur, ils n’ont plus compris ce qui s’est passé.

Deuxième exemple, c’est le respect dans le dialogue. Les leaders des organisations estudiantines manquent souvent de respect face à l’autorité. D’autant plus que, ceux auprès de qui on revendique, sont des personnes plus âgées. En Afrique, ne dit-on pas que le respect de l’âge est sacré ? Quand on revendique, on doit aussi respecter celui qui est en face. L’affrontement est inutile. Il radicalise les positions et bloque le dialogue. Heureusement pour l’instant, un compromis semble avoir été trouvé. Normalement, plus rien ne doit perturber les cours à l’Université polytechnique de Bobo.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?
Sénégal / Diomaye Faye président ! : La nouvelle espérance