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Côte d’ivoire : "Ça bouge, nous avancons" Albert Tévoédjré

Publié le mercredi 20 octobre 2004 à 06h57min

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Le Béninois Albert Tévedjré, représentant spécial de Kofi Annan en Côte d’Ivoire, a été reçu en audience par le président Blaise Compaoré. Au centre de leurs discussions, la crise ivoirienne, qui n’en finit pas de s’éterniser, même si l’hôte d’une matinée du chef de l’Etat burkinabè se convainc que les choses avancent.

Le président du comité de suivi des Accords de Linas Marcoussis et représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire, le Béninois Albert Tévoedjré, était hier à la présidence du Faso.

Avec Blaise Compaoré, le visiteur de la matinée a naturellement évoqué la crise ivoirienne, notamment les Accords issus du Sommet des chefs d’Etat tenu à Accra le 30 juillet 2004, appelé Accra III.

"L’audience était fructueuse, vous savez qu’il y a quelques semaines de cela, il y a eu les Accords d’Accra III ; le secrétaire général de l’ONU a souhaité que je fasse le tour des chefs d’Etat présents à ce sommet afin de recueillir leur lecture des progrès enregistrés depuis la tenue de ce Sommet et éventuellement les blocages observés.

Kofi Annan envoie donc Tévoedjré faire la ronde des chefs d’Etat. C’est dans ce cadre que j’ai rencontré le président du Faso", a déclaré Albert Tévoedjré.

Invité à se prononcer sur les blocages intervenus dans l’application d’Accra III, il fera dans l’esquive en renvoyant les journalistes au président du Faso.

Il dira tout simplement qu’"on ne négocie pas dans la rue, les Ivoiriens travaillent entre eux, le gouvernement a repris, l’Assemblée nationale aussi, ça bouge, nous avançons".

Au finish, Albert Tévoedjré espère que tout ira bien, même s’il doit être l’un des rares à penser que "nous avançons". Sa visite, ne l’oublions pas, intervient au moment où, sur le terrain, la situation est de nouveau grippée et l’espoir né du Sommet d’Accra, envolé.

Dans la capitale ghanéenne, les participants avaient en effet arrêté deux dates importantes pour booster un processus de paix à la peine depuis Marcoussis.

Le 30 septembre 2004 au plus tard, les lois qui fâchent, comme le code de nationalité, les conditions d’éligibilité à la présidence, la CENI, etc. devraient avoir été votées pour que le processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion, le fameux DDR, puisse commencer le 15 octobre 2004.

Le premier dead-line n’ayant pas été respecté, du fait notamment des réticences du camp présidentiel, en l’occurrence les députés FPI amenés par Simone Gbagbo en personne, qui torpillent systématiquement les projets de loi qui leur sont soumis, les Forces nouvelles ont aussi refusé, à leur tour, de déposer leur arsenal à la date convenue.

Contre toute attente, la communauté internationale, dont l’ONU, a demandé aux Forces nouvelles de désarmer sans préalable et de ne pas conditionner le DDR au vote des lois. Le représentant spécial de Kofi Annan est-il de ce fait venu demander à Blaise Compaoré d’user de son influence pour faire plier ses "poulains" ? Peut-être.

En attendant le déblocage de la situation, Laurent Gbagbo a en tout cas écarté, dans un entretien qu’il a accordé au Figaro du 18 octobre dernier, toute reprise des hostilités comme le lui avait suggéré Pascal Affi N’Guessan, le président du FPI, pour qui le président ivoirien devrait user de tous les moyens, même militaires, pour recouvrer l’intégrité du territoire.

Z.Dieudonné Zoungrana
L’Observateur

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