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Autant le dire… : Abel, quitte aussi le gouvernement…

Publié le lundi 13 février 2012 à 02h33min

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« Au regard de ce qui précède, le BEN de l’UPR a pris la responsabilité de retirer le parti de l’AMP, afin de permettre aux militants et militantes de continuer à œuvrer pour la mise en œuvre du programme quinquennal du Président du Faso. Le parti continuera d’apporter son soutien de façon sincère, libre et responsable à la mise en œuvre du programme du Président du Faso pour un développement durable et un Burkina émergent tout en prenant ses distances avec l’égoïsme érigé en mode de gestion ».

Ainsi, l’Union pour le salut de la République, du ministre Toussaint Abel Coulibaly a quitté la mouvance présidentielle. Après un véritable réquisitoire qu’il dresse non seulement contre le parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) mais « in fine » contre la gestion du pouvoir par le président du Faso. Qui est en réalité le principal « manager » du CDP et de la majorité présidentielle dans laquelle se trouvait le parti d’Abel Coulibaly. Aussi, pour être logique avec lui-même et en conformité avec sa conscience, le ministre délégué chargé des collectivités territoriales qu’est Toussaint Abel Coulibaly se devait aussi de quitter le gouvernement. Puisque c’est au nom de la majorité présidentielle qu’il a quittée qu’il se trouve dans le gouvernement. Ce serait plus cohérent.

O peut effectivement comprendre la décision, somme toute courageuse d’Abel Coulibaly et de son parti de quitter la mouvance présidentielle qui lui a réussi et qui lui a tout donné également. Et au nom de laquelle, il s’est toujours battu. Parfois au risque de perdre de sa propre crédibilité politique. Et c’est sans doute dans cette même logique politique qu’il a pris la décision de la quitter. Tout en portant contre le CDP, entre autres griefs, le fait que celui-ci s’accapare « de toutes les responsabilités et prérogatives au sein du regroupement ». « Après 7 ans de participation, l’UPR se voit contrainte de se retirer de cette alliance dont le fonctionnement antidémocratique ne permet pas à ses membres d’atteindre les objectifs pour lesquels le parti y a adhéré, à savoir, porter soutien au candidat de la majorité pour l’élection du Président du Faso, et l’accompagner pour la mise en œuvre de son programme ».

On est à la fois heureux et scandalisé de comprendre que c’est après 7 ans dans ce « costume mouvancier » qu’Abel Coulibaly vient de comprendre qu’il n’y a pas de démocratie ; qu’on ne lui permet pas de soutenir comme il se doit le programme du président Compaoré. Est-il convaincu qu’en quittant la mouvance présidentielle il sera plus libre de le faire ? On peut bien en douter. Car le format dans lequel se trouve l’UPR est bien différent de celui de l’ADF/RDA qui, depuis le premier quinquennat de Blaise Compaoré, avait bien défini sa ligne. C’est dire que contrairement à ce qu’il écrit, l’UPR ne peut rester au gouvernement au nom de la mouvance présidentielle. Elle peut bien soutenir Blaise Compaoré, si elle le veut et réciproquement.

Dans une certaine mesure, on pourrait comprendre le message de l’UPR qui est de se démarquer carrément du CDP à l’approche des élections municipales et législatives couplées. Qui sont d’un enjeu capital pour sa survie politique. Puisqu’il sait très bien que la posture dans laquelle elle se trouve actuellement peut bien « l’embêter », le CDP pouvant lui porter ombrage. Dans tous les cas, Abel ne pourra y échapper. Sur quoi va-t-il fonder sa campagne, si ce n’est sur les résultats du programme du président Compaoré. Puisque qu’il soutient et participe activement à la mise en œuvre de ce programme-là. Il en est donc comptable, sur tous les plans.

Tout comme le CDP et les autres partis de la mouvance. On est également bien heureux de comprendre que son parti est la troisième force politique du pays. Mais comment cela s’est-il passé ? Pourquoi d’ailleurs se retrouver dans une « alliance des partis et formations politiques de la mouvance présidentielle » alors qu’on est si fort ? Le débat n’est donc pas clos.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 13 février 2012 à 03:28 En réponse à : Autant le dire… : Abel, quitte aussi le gouvernement…

    Vs avez dit quitter ?Il s’est battu pr rentrer ds le gouvernement !Tu veux qu’il ressorte ?Il va aller où ?

    • Le 13 février 2012 à 19:03 En réponse à : Autant le dire… : Abel, quitte aussi le gouvernement…

      Il faut saluer le courage politiue de Monsieur Abel Toussaint COULIBALY qui a pris une telle décision de bons sens en raison de nombreuses frustrations que subissent les partis de la mouvance présidentielle :

      Tout d’abord, lorsque vous êtes aux côtés d’un compagnon pour une bataille bien ordonnée, ce compagnon doit nécessairement tenir compte de vos aspirations et de vos positions.
      Or, à y regarder de près, pourquoi l’UPR qui constitue quand même la force politique n° 3 du pays n’a qu’un seul ministère, en plus, un ministère délégué ? Et s’il vous plaît, sous la coupole d’un Ministre plein de la Sécurité et de l’Administration Territoriale qui, lui même, n’a jamais exercé aucun mandat électif si ce n’est, en tout et pour tout, la qualité de neveu du Président du Faso. Et pourtant nous ne sommes pas dans un régime monarchique...
      Je pense que le Président du Faso doit taper du point sur la table en procédant à une réorganisation et une distribution des postes ministériels en tenant compte non pas des affinités familiales ou amicales mais au contraire d’une part, du poids politique des partis, d’autre part de la compétence des serviteurs de l’Etat et, enfin, de l’organisation administrative au Burkina Faso. la grande majorité actuelle des Ministres et des Directeurs Généraux et cadres de l’Etat burkinabé ont profité du système de l’internat où ils mangeaient, matin, midi et soir. Or, ce système a été aujourd’hui aboli laissant les jeunes lycéens et collégiens livrés à eux-mêmes. De même on voit aujourd’hui des étudiants aller à l’université à vélo si ce n’est à pied. Ce qui, dans le temps était inconcevable. Mais où vont aujourd’hui les fonds qui étaient dédiés aux lycéens et collégiens ? où vont les fonds qui étaient dédiés à leurs transports en cas de vacances et de retour chez leurs parents ? On pourrait vainement se vanter d’avoir créé un secteur tertiaire de banques commerciales. Mais objectivement, on sait où nous a conduit la finance capitalistique avec sa crise actuelle. Nous devons donc revenir à ces fondamentaux que sont le manger et le boire à sa faim. Au lieu de quoi, au lieu de l’union des compétences, on préfère s’appuyer sur la calomnie et la médisance pour écarter une partie des enfants du peuple du développement de notre pays...
      Et, malheureusement, la calomnie et surtout, la médisance de certains hommes politiciens empêchent le Président Blaise COMPAORE de faire certains choix clairvoyants et nécessaires à l’émergence de notre pays. Des compétences comme feu Joseph Ki ZERBO, feu Issa TIENDREBEOGO et bien d’autres comme Monsieur Philippe OUEDRAOGO, Monsieur Laurent BADO pour ne citer que ces hommes phares n’ont jamais été "utilisés" à des fins de développement non partisans. Le fonctionnement objectif de l’Etat doit se faire sans aucune distinction ni ethnique, ni sectaire, ni subjectif.
      Ce qui est sûr, notre jeunesse ne se laissera pas "mourir" sans tenter, deforce ou de gré d’apporter sa pierre angulaire à la construction de notre cher pays. L’alternance étant devenue une vertue incontournable, le Président Blaise COMPAORE doit s’appuyer dans cette quête de l’émergence et du développementsur les jeunes compétences afin que le développement de notre pays puisse se faire dans l’unité et la paix. Aucune autre solution de sectarisme ne pourra continuer à prospérer éternellement et le réveil peut être douloureux. Et pour étaler ce sectarisme, certains conseillers occultes et certains membres de la vielle garde n’hésitent pas à utiliser la calomnie et la médisance. La différence entre la calomnie et la médisance, c’est que la première repose sur des faits totalement faux alors que la médisance repose sur un mélange judicieux de faux et de vrai, de sorte que cette dernière repose sur un semblant de vérité pour faire triompher le mensonge.
      Mais une chose est sûre : la vérité finit par éclater au grand jour.

    • Le 13 février 2012 à 20:57 En réponse à : Autant le dire… : Abel, quitte aussi le gouvernement…

      Il va rester au Burkina Faso et il va se battre pour faire prospérer ses idées. Il ne peut pas continuer à se faire mener en barque par le CDP. C’est ça la vie d’un parti politique.

      • Le 15 février 2012 à 17:44 En réponse à : Autant le dire… : Abel, quitte aussi le gouvernement…

        D’ccord. Mais qu’ il quitte d’abord le gouvernement dont le president est un militant du cdp, vote par le peuple burkinabe en tant qu’ investi par le cdp. Si la viande de chien c’est ton totem, tu ne sent pas le morceau pour voir comment ca goute. Abel, tu es moins qu’ un clown en politique. Tu as ete debusque. Et mal.

  • Le 13 février 2012 à 12:12 En réponse à : Autant le dire… : Abel, quitte aussi le gouvernement…

    Mr le journaliste, vous faites un mauvais procès contre Mr Toussaint. Il dit la réalité des choses. Il n’est pas le premier à le dénoncer.
    Le CDP s’accapare de tout et gère mal.

  • Le 13 février 2012 à 13:01, par katimi justice savadogo En réponse à : Autant le dire… : Abel, quitte aussi le gouvernement…

    Il faut souligner que la politique au BF est à l’image de sa pauvreté économique et mentale ;la politique au BF est devenue du commerce,des deals,des jeux de jambes,des retournements spectaculaires de caleçons.Pauvre Burkina,pauvres politiciens.
    JPersonnellement,depuis que Toussaint Coulibaly a retourné sa veste en refusant de remettre la convocation legitime à qui de droit,depuis qu’il fait feu de tout bois pour s’approcher de la soupe,depuis qu’il invite Blaise Compaoré à porter sa candidature au dèla de 2015,au detriment de la paix sociale,depuis qu’il affirme sans embages et sans honte que l’alternance n’est pas democratique au BF,j’ai compris que de tels politiciens feront la ruine du BF.
    Je pense que maître Herman Yaméogo a fait des adeptes inconditionnels des retournements de veste et des trahisons juste pour la soupe.A force de retourner son caleçon,on devient ridicule ;de toute façon le peuple connait ses defenseurs.Tout policien qui refuse l’alternance est un voyant qui refuse de voir la réalité.Et puis l’UPR entre nous pourrait bien s’appeler Union de Pauvres Rats.
    En 2012 avec la biométrie et la participation de certains poids lourds de la politique nationale,verra la disparition certaine des partis leurres,des partis sans âmes,sans programme politique.
    La nouvelle generation est démocratique et souhaite l’alternance de tous ses voeux ;les prolongations sont finies ;la recréation sera bientôt terminée.Place aux nouvelles idées,aux nouvelles forces démocratiques.
    Katimi justice savadogo

  • Le 13 février 2012 à 13:10, par le Pacifiste En réponse à : Autant le dire… : Abel, quitte aussi le gouvernement…

    Belle analyse mais l’UPR ,ce n’est pas l’Union pour le salut de la République, mais l’Union pour la republique.

  • Le 13 février 2012 à 14:32 En réponse à : Autant le dire… : Abel, quitte aussi le gouvernement…

    toi la journaleuse avec ton article a 2 francs cfa,t’apprend rien a personne pcq nous en ont marre de amp,fedap/bc,upc,cdp,adf/rda que des bouillies étalées et avec leur gourou ki nous pollue l’air depuis longtemps,ça commence a nous intoxiquer,il est temps ke nous nous débarrassons d’eux sinon point de salut dans ce pays où tout est argent argent et il n’y a plus de morale

  • Le 13 février 2012 à 14:43 En réponse à : Autant le dire… : Abel, quitte aussi le gouvernement…

    Quand un navire veut chavirer, ce sont les rats qui commencent à se chercher. Cette décision de l’UPR est signe que les choses se gâtent au sein du CDP.

  • Le 13 février 2012 à 15:37, par ANNAN En réponse à : Autant le dire… : Abel, quitte aussi le gouvernement…

    Cela n’engage que ALAIN TOUSSAINT COULIBALY et son parti l’UPR. Les hommes politiques sont les mêmes.Ils sont instables et rendent instable et précaire le processus de développement de notre chère NATION.Ils sont semblales au camélion qui change de couleur selon les circonstances. Ils se donnent pour droit et pour devoir de mener en bateau un peuple à majorité minée par le spectre de l’ignorance.Ils n’ont guère pitié de leurs compatriotes.Fuyons-les car ils ressembles aux oiseaux de mauvais augures

    • Le 13 février 2012 à 18:49, par Alex En réponse à : Autant le dire… : Abel, quitte aussi le gouvernement…

      De qui se moque Mr Toussaint Abel coulibaly ???Un pied dedans,un pied dehors ;on est dedans...Face a ce jeu trouble de certains politiciens, seulement guidé par leurs intérêts personnels, c’est aux électeurs de prendre leurs responsabilité au moment venu.Ne dit ton pas que chaque peuple a les dirigeants qu’il mérite.

      • Le 13 février 2012 à 21:22 En réponse à : Autant le dire… : Abel, quitte aussi le gouvernement…

        Je crois que le CDP disait qu’un pied dedans, un pied dehors, c’est dehors. Allez-y comprendre le latin des burkinabè. Je pense sincèrement que Me Toussaint Abel COULIBALY est l’un des hommes politiques le plus intelligent de l’establishement. Il est honnête, loyal et sincère. J’ai un profond respect pour lui et pour ses prises de position. Il est cohérent avec lui-même. Il doit être respecté de tous !

  • Le 13 février 2012 à 20:56 En réponse à : Autant le dire… : Abel, quitte aussi le gouvernement…

    Le parti de Me Abel TOUSSAINT COULIBALY est un parti vivant. Il n’hésite donc pas à prendre position en fonction de la situation. Quand on refuse, on dit non, comme Sékou TOURE en 1958. Et ça ça mérite le respect.

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