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VILLAGE ARTISANAL DE OUAGADOUGOU : Quand l’Etat récuse une décision de Justice

Publié le vendredi 10 février 2012 à 00h37min

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Appelons un chat par son nom. La Chambre de commerce met des artisans hors du Village artisanal. Ils vont en Justice. La Justice leur dit : « Repartez dans votre village ». Ils reviennent et on leur ferme la porte du village. Comment appelle-t-on cela ? Une récusation d’une décision de Justice. Et par qui ? La Chambre de commerce et le Village artisanal relèvent de qui ? De l’Etat, pardi ! Par conséquent, je le dis, l’Etat est en train de récuser une décision de Justice. Et ma foi, ce n’est pas joli à voir quand on sait ce qui s’est passé dans ce pays. Bref ! Ce qu’on veut faire aux artisans, c’est la force. Est-ce qu’au début, on leur avait dit qu’il fallait qu’ils cèdent un jour la place aux autres artisans ? Ensuite, est-ce que le Village artisanal de Ouagadougou est un centre de formation des artisans au vrai sens du terme ?

C’est vrai que les artisans qui y exposent forment les apprentis artisans. Mais ces formateurs ne devraient pas vendre leurs objets. Un maître d’école ne vient pas vendre des cahiers là où il enseigne. Ces artisans ont acquis une clientèle. Et le VAO (Village artisanal de Ouagadougou) est devenu le tuteur de leur source de revenus. Comment voulez-vous qu’ils s’en aillent comme ça ? Il s’agit ici d’une question de survie ! Autre chose : pourquoi la direction a-t-elle accepté d’encaisser leurs loyers en janvier si elle savait qu’elle allait les déguerpir en février ? Au fait, cette affaire de rotation est bien dans le principe. Car, si le VAO a été conçu pour permettre aux apprentis et élèves artisans de mieux se former, ce serait bien que les locataires actuels ne s’y éternisent pas. Mais dans ce cas, la direction gagnerait à signifier cela aux artisans au moment où ils posaient leurs bagages pour la première fois dans ce village.

Mais cela n’a pas été le cas. Le VAO s’est engagé sur un contrat de simple bail. Dans ce cas-là, il ne peut vider ces occupants que s’il y a des travaux nécessaires à faire ou si les locataires n’ont pas payé leurs loyers. Voilà peut-être pourquoi le tribunal a donné raison aux artisans. Ces derniers sont devenus des commerçants. Et autant il est absurde de dire aux vendeurs de Rood Woko de libérer les lieux à chaque un ou deux ans pour laisser la place à d’autres, autant on ne peut dire aux artisans du VAO d’obéir au principe de rotation. La conclusion qu’il faut tirer de tout cela, c’est que la direction a manqué de prévoyance. Il faut maintenant tirer leçon pour l’avenir. Pour l’instant, pardon, laissez les artisans qui font la grève de la faim entrer dans leur village.

Il y a déjà la famine naturelle qui veut nous créer des problèmes. Ce n’est pas la peine d’ajouter des morts à des morts. Ne serait-ce que pour obtempérer à la décision de Justice. Ensuite, il faut aller sous l’arbre à palabres du Village artisanal. Parlementer pour trouver une solution à ce problème, tel est peut-être ce qui reste comme recours utile. Sinon, le Village artisanal va fermer ses portes. Et là, ce ne serait pas très artistique !

Le Fou

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 10 février 2012 à 08:23, par Yaa-mâam En réponse à : VILLAGE ARTISANAL DE OUAGADOUGOU : Quand l’Etat récuse une décision de Justice

    ça fait un peu désordre au faso : la justice prend une décision et une structre quelconque pense qu’elle peut froisser et jetter à la poubelle cette décision , sans états d’âme !
    D’abord,il faut impérativement que la décision de justice soit respectée,et ensuite la chambre de commerce arrête de nouvelles clauses avec les occupants du village artisanal.Par ailleurs,est-ce que la justice ne dispose pas de moyens pour contraindre une partie récalcitrante à se soumettre à son verdict ? (question à un juriste).

  • Le 10 février 2012 à 08:36, par Pawalmdékiswendsida En réponse à : VILLAGE ARTISANAL DE OUAGADOUGOU : Quand l’Etat récuse une décision de Justice

    Ce qui m’étonne dans cette histoire, c’est le fait que le VAO ait été construit pour assurer la formation des artisans par la rotation et que les occupants actuels s’entêtent à y rester fermant la porte aux autres burkinabè comme eux. Cela témoigne de l’égoïsme débordant des burkinabè. De même que vous aimez vous appropriez de tout pour vous seuls, de même les autorités politiques du pays aiment rester longtemps au pouvoir d’où l’absence d’alternance dans me pays. De grâce, que personne n’en veuille encore aux hommes politiques quand on regarde ces artisans foutent la merde sans mot dire.
    Moi, je m’en fou de la décision de justice qui peut-être certainement fondée mais dans la pratique, les artisans doivent appliquer les objectifs réels du VAO.

  • Le 10 février 2012 à 11:36 En réponse à : VILLAGE ARTISANAL DE OUAGADOUGOU : Quand l’Etat récuse une décision de Justice

    L’auteur de cet article n’a qu’à s’imprégner correctement des faits avant de nous informer !!!!

  • Le 10 février 2012 à 11:47 En réponse à : VILLAGE ARTISANAL DE OUAGADOUGOU : Quand l’Etat récuse une décision de Justice

    L’auteur de cet article n’a qu’à s’imprégner correctement des faits avant de nous informer !!!! Et puis ; qu’est ce qu’un fou vient chercher dans cette histoire ? Même si tu es fou, il faut savoir que la justice peut se tromper en passant. Il s’agit d’un centre de formation et non un rood wooko ! Vieux artistes ; permettez à d’autres de se former ! ainsi, nous bâtirons une société sans chômeurs !!!

  • Le 10 février 2012 à 11:49 En réponse à : VILLAGE ARTISANAL DE OUAGADOUGOU : Quand l’Etat récuse une décision de Justice

    le fou le fou tu es vraiement un fou

  • Le 10 février 2012 à 12:01 En réponse à : VILLAGE ARTISANAL DE OUAGADOUGOU : Quand l’Etat récuse une décision de Justice

    Le signe d’une mauvaise gouvernance de l’état ?
    Le ridicule ne tue pas heureusement car, sinon, comment comprendre que le Village Artisanal, vitrine de l’artisanat burkinabè, qui attire tous les jours les touristes soient fermés du jour au lendemain ? Et, comment vont vivre ces artisans s’ils ne peuvent plus travailler ni vendre. C’est encore ajouter des affamés en ville à ceux qui ont faim dans les villages par manque de vivre cette année. Ce n’est pas de cette façon que l’on va atteindre les objectifs du SCADD.

  • Le 10 février 2012 à 12:20, par GO En réponse à : VILLAGE ARTISANAL DE OUAGADOUGOU : Quand l’Etat récuse une décision de Justice

    Je ne comprends rien de tout ça. J’ai l’impression que vous vous basez toujours sur des rumeurs. Pourtant nos autorités qui sont là et nous disent toujours qu’ils sont à votre disposition pour nos éclairé sur des choses comme ça. Donc faite l’effort pour nous dire exactement ce que la justice a dit, et nous donner la version de nos dirigeants. Sinon, là tout flou.
    Go

  • Le 10 février 2012 à 12:20 En réponse à : VILLAGE ARTISANAL DE OUAGADOUGOU : Quand l’Etat récuse une décision de Justice

    Salut monsieur le Fou !
    Je viens de lire l’article mais je ne partage pas votre point de vue parce que, en tout état de cause, il faut se référer à la base sur laquelle s’est artisans se sont installés dans le village. S’il agit d’un contrat de travail, contentons-nous de sa nature (CDD ou CDI) dans le cas contraire, il aurait fallu que ces derniers (les artisans) exigent des bas légales qui leur permettraient d’éviter ce qu’il sont obliger de vivre aujourd’hui.
    La vérité dans cette affaire c’est que les
    artisans du village savent qu’ils s’ensortent beaucoup, voilà pourquoi il craignent de retourner dans leurs ateliers perso. Il suffit de les comparer aux autres artisans de la ville pour s’en rendre compte. Beaucoup sont arrivés au VAO sans meme un moyen de locomotion, mais aujourd’hui ils circulent en Merco 190 grace à l’organisation de l’Etat. De là à s’insurger contre le roulement, c’est tout simplement etre égoiste. Je pense que dans un esprit de partage, il doivent tout simplement rouler, surtout lorsqu’on sait que rien a été enlevé à leur talent, bien au contraire !

    DE GRACE, NE SOYONS PAS FOU, LES AUTRES ONT AUSSI LE DROIT DE CONNAITRE UN MIEUX ETRE.Et puis, leur sorti ne fera pas fermer le village. Il suffit de voir l’engouement d’autres artisans à vouloir y aller, ne serai-ce que pour deux années.
    Merci le fou et excellente journée !

  • Le 10 février 2012 à 12:21, par francislaroche En réponse à : VILLAGE ARTISANAL DE OUAGADOUGOU : Quand l’Etat récuse une décision de Justice

    Cela montre que l’autorité n’existe plus dans ce pays à tel point qu’une institution refuse d’appliquer une décision de justice.Et lorsque les gens vont se mettre à casser et à brûler,nos frères vestès et cravatés vont sortir dire :effectivement i y’a eu un deficit de communication sinon le gouvernement....patati patata.
    Je demande aux artisans de commencer à chercher un autre site car la pitiè n’existe pas dans ce pays.Je sais de quoi je parle.
    Vraiment mon pays est sur une mauvais voie actuellement...

  • Le 10 février 2012 à 14:15, par chipolo En réponse à : VILLAGE ARTISANAL DE OUAGADOUGOU : Quand l’Etat récuse une décision de Justice

    RIEN NE VA DANS CE PAYS ;C’EST LA LOI DU PLUS FORT QUI PRIME.

    NOS DIRIGEANTS NOUS DISTRAIENT CHAQUE JOUR AVEC LEUR HISTOIRE D’ETAT DE DROIT ET SONT LES MEILLEURS PARTISANS DU DESORDRE DU FASO.

    COMMENT PEUT ON PRONER L’INDEPENDANCE DE LA JUSTICE ET REMETTRE EN CAUSE SES DECISIONS ?

  • Le 10 février 2012 à 14:22, par Liberty En réponse à : VILLAGE ARTISANAL DE OUAGADOUGOU : Quand l’Etat récuse une décision de Justice

    Hum... Il faut que cela s’arrete un jour et que l’on se remette au travail un jour...

    A ce que l’on sache, il avait été signifier à ces artisans que leur bail ne devait durer que 05 ans pour laisser la place à d’autres artisans... Choses qu’ils avaient jadis accepté de plein gré et, heureusement, le bail n’étant accordé qu’à des personnes adultes, de pleine responsabilité... Là, il doivent partir...Car c’est trop facile dans ce pays, depuis 1 année, de manifester pour obtenir des faveurs illégitimes : faut que ça s’arrête ! Si la justice n’a pas saisi que la période des trouble doit passer, que force dit rester à la loi (même commerciale), c’est très dommage et cela dénote du caractère grégaire nouveau (et bien des fois malhonnête)des administrés ainsi que du sentiment de peur que ressent desormais nos dirigeant (héhé, même quand ils ont raison, et leur raison déplait aus 1ers !!!). Vraiment, faux que ça s’arrete... Vraiment...

  • Le 10 février 2012 à 17:43, par lamenace En réponse à : VILLAGE ARTISANAL DE OUAGADOUGOU : Quand l’Etat récuse une décision de Justice

    j’ai rein contre mes amis les artisans mais franchement laisser la place aux autres artisans, vous avez eu tout le temps de tisser vos réseaux, distribuer vos cartes de visites et lisser la place aux autres..
    meme dans la fonction publique on peut se faire éjecter du jour au lendemain c’est le but du turn over.
    aussi il faudrait que l’État soit clair maintenant qu’il signe des bail de 5ans non renouvelable, à la fin de tes 5 ans tu vas te chercher point bar voila.

    • Le 11 février 2012 à 15:14 En réponse à : VILLAGE ARTISANAL DE OUAGADOUGOU : Quand l’Etat récuse une décision de Justice

      Pourquoi ne pas bien aménager la cour du musée national pour accueillir nos talentueux artisans ? Il y’a suffisamment d’espace pour accueillir le double des artisans qui étaient au village artisanal. Faites-y un tour et vous vous rendrez compte par vous même que cet espace demande à être bien exploité. Si je me trompe, éclairez ma lanterne.

  • Le 11 février 2012 à 16:51, par arès En réponse à : VILLAGE ARTISANAL DE OUAGADOUGOU : Quand l’Etat récuse une décision de Justice

    le fou, ton analyse est socialement égoïste dans la mesure où tu prône le bonheur pour un groupe tout en oubliant les autres qui eux aussi ont droit à cette situation. comme son nom l’indique, il s’agit d’un village et non d’un marché comme tu le compare. un village ne saurais appartenir à un seul clan.

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