Ensuite, l’observateur étranger au débat politique qui se déroule actuellement ne comprend plus rien. Y a-t-il de véritables programmes présidentiels offerts aux Français afin qu’ils choisissent ? On est une fois de plus tenté de répondre par la négative. Avant que François Hollande ne fasse son « grand show » au Bourget au cours duquel il avait levé un petit coin du voile de ce qui pourrait être son programme, son camp politique (la gauche) a focalisé toutes les attentions sur ses primaires. Avec par moments des antagonismes qui ont fait sourire plus d’un. Faisant croire à « Droite » que le parti en sortirait fragilisé. S’il ne l’a pas été apparemment, il faut tout de même admettre qu’il a pris un sérieux coup. Puis, on est passé quelque temps après aux confidences, qui n’en étaient pas une de Sarkozy depuis la Guyane. Bien avant ces confidences, la polémique sur la loi portant sur la négation du génocide arménien a pris plus de temps qu’il n’en fallait. Entre la « Droite et la Gauche », mais également avec la communauté arménienne et le pouvoir turc.

Dans l’entremise, François Hollande, candidat déclaré de la gauche accepte de discuter en direct à la télévision avec Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères de Sarkozy. Puis dans ce qui apparait comme un exercice pour elle dans la perspective de la prochaine primature, Martine Aubry accepte elle aussi un direct avec François Fillon, l’actuel Premier ministre. De tous ces débats, l’observateur n’a jamais eu le temps de retenir quoi que ce soit. Puisque, pratiquement au jour le jour, les sujets apparaissent et disparaissent. Et les médias en font leurs choux bien gras.

Pendant que tous les observateurs sont perdus dans ce pêle-mêle politique à la française, Angela Merkel, à la faveur d’un conseil des ministres franco-allemand crée une autre polémique. En soutenant Nicolas Sarkozy, qui n’est pas encore candidat « sur tous les plans ». C’est le scandale ? Oui répondent les uns. Non, c’est son droit, rétorquent les autres. Toujours est-il que la principale concernée se défend de soutenir le dirigeant d’un parti ami au sien. Juste à côté de cette polémique, Claude Guéant, le « monsieur Front national » de Sarkozy en crée un autre. En estimant, sans le dire clairement qu’il y a des civilisations « supérieures » aux autres. Là, il n’en fallait. Toute la France, y compris le Culte musulman de France lui demande de préciser sa pensée en disant qu’il ne s’agit pas de l’islam.

Le lendemain, Sarkozy marche directement sur les orteils de François Hollande en lui demandant sur un ton qui lui est propre de ne pas toucher à la politique familiale française, notamment le quotient familial. « Franchement, il y a d’autres sujets sur lesquels on peut discuter. Mais, de grâce pourquoi veut-on changer ce qui marche et qui est envié des autres ? », s’est fendu le président et probable candidat de l’Union pour la majorité présidentielle (UMP).

Puis, le clash arrive à l’Assemblée nationale lorsqu’un député apparenté PS compare les déclarations de Claude Guéant au nazisme. Le Premier ministre, son gouvernement et les députés de la majorité (UMP) quittent l’hémicycle. Alors que le Culte musulman demandait à Claude de préciser sa pensée par rapport à lui, c’est la majorité qui demande à la Gauche des « excuses ». Sacrée France ! Pendant tout ce temps, on a oublié la perte du triple A. Que vont-ils sortir de leur besace les jours prochains ces politiciens français ? « Si c’est cela, ne soyez pas patient », m’a conseillé un ami. A demain donc.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso