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Jubilé d’or du petit séminaire de Tionkuy : Action de grâce et réflexion sur l’avenir de la maison

Publié le mardi 7 février 2012 à 01h12min

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Rendre grâce au Seigneur pour tout ce qu’Il a fait pour le petit séminaire saint Paul de Tionkuy (situé à 5 km de Dédougou) en cinquante ans d’existence. C’est l’objectif principal qui a guidé la célébration ce dimanche 5 février de la messe de clôture du jubilé d’or de cette maison de formation. Cinquante ans de grâces, de joie, de bonheur comme l’indiquait le thème du jubilé, il convenait de jubiler dans le christ et d’avancer au large sans peur. Et pour la circonstance, les anciens du séminaire, les amis, les parents et les fidèles chrétiens des deux diocèses de Dédougou et de Nouna se sont retrouvés le temps d’une messe pour témoigner leur reconnaissance à Dieu.

Le petit séminaire de Tionkuy est le tout premier établissement secondaire de la Boucle du Mouhoun. Cette maison a ouvert ses portes en 1961 avec 31 élèves et une équipe de 2 formateurs. De cette première promotion de jeunes, 3 sont devenus prêtres dont les 2 évêques de Nouna et de Dédougou (Messeigneurs Joseph Sama et Jude Bicaba). Et aujourd’hui, 50 ans après, sur 1519 élèves passés par Tionkuy, 103 ont été ordonnés prêtres (6 ,7%). Le pourcentage d’ordination est certes faible, mais comme l’a souligné monseigneur Bicaba, « ces 50 ans passés sont 50 ans d’éducation et de formation au service de Dieu et au service des Hommes ».

Au cours de cette célébration eucharistique belle et vivante, colorée de chants et de danses en langue bwamu, san, dafi dioula et mooré, les différents intervenants ont souligné le rôle premier que le séminaire a joué et continue de jouer. Ainsi, du délégué des séminaristes actuels à l’évêque émérite de Dédougou (Monseigneur Zéphyrin Toé) en passant par le délégué des anciens séminaristes, tous ont appelés à ce que l’arbre planté il y a cinquante ans et qui a grandi ne meurt pas par manque d’entretien.
Depuis quelques temps, le petit séminaire saint Paul de Tionkuy connaît des difficultés économiques et financières qui remettent en cause sa pérennité. C’est en vue donc de trouver des solutions à ces difficultés que traverse la cité du cavalier (saint Paul) que les anciens de la maison se sont retrouvés le samedi 4 février au cours d’une journée de réflexion sur l’avenir du séminaire. A la fin de cette journée de réflexion ponctuée par deux conférences animées par l’abbé Emile Bombiri sur l’avenir de Tionkuy et l’abbé Simon Konkobo sur le plan d’action de prise en charge du séminaire et les discussions en groupes, deux options se sont imposées.

La première stratégie est de garder le séminaire dans sa forme actuelle et l’autre option est de le réformer pour l’adapter aux impératifs du monde d’aujourd’hui. Pour ceux que l’on pourrait qualifier de conservateurs, le séminaire doit rester dans sa forme présente car selon ces derniers, le meilleur lieu pour préparer les jeunes au sacerdoce reste le séminaire. Les deux diocèses doivent donc s’engager à mettre tout en œuvre pour trouver les moyens nécessaires pour la pérennité de la maison. Pour les progressistes, quand le tam tam change de rythme, le danseur change son pas de danse. Il faut donc transformer le séminaire en un lycée privé catholique avec un foyer pour les jeunes qui désirent cheminer en vue du sacerdoce.

Quelle que soit l’option qui sera prise, les anciens du séminaire s’engagent à apporter le soutien nécessaire à cette institution qui a fait d’eux ce qu’ils sont aujourd’hui. Car comme l’a dit saint Paul protecteur du séminaire de Tionkuy dans sa lettre aux Philippiens « en attendant, au point où nous sommes arrivés, marchons dans la même direction ».

Jean Pierre SAWADOGO
Photos : Bonaventure PARE

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Ils ont dit à propos de l’avenir du séminaire de Tionkuy…

Abbé Emile Bombiri
Lorsque le tam-tam change de rythme, et si le danseur ne veut pas être pris pour un ridicule, il doit changer son pas de danse. Un ’autre proverbe dit aussi que qui commande la musique, impose la danse. Les missionnaires qui étaient là sont partis avec leurs moyens et ressources. Maintenant ce sont les fils du pays qui sont au devant de la scène. C’est en cela que les deux proverbes se justifient .Les choses ont changé, les temps ont changé mais nous avons peur de suivre ce changement. Mais notre chance est que le protecteur de ce séminaire est saint Paul. Quelqu’un qui était un combattant, il n’avait pas peur d’aller au fond de l’eau même s’il y’avaient des crocodiles. Car il croyait en son Dieu. J’espère aussi que nous aussi nous n’auront pas peur d’aller en eau profonde en prenant les décisions qui s’imposent. Dieu est avec nous aussi.

Monseigneur Jude Bicaba, évêque de Dédougou
Tout le monde sait que le lieu idéal pour la formation d’un prêtre est le séminaire. C’est le lieu idéal pour faire l’expérience du Christ. Mais il est vrai aussi que nous sommes dans une situation d’évolution de la maison. Les uns et les autres avancent leurs idées. Mais c’est dans la concertation que nous trouverons la solution idéale.

Monseigneur Joseph Sama, évêque de Nouna
C’est tous ensemble que nous devons revoir les choses, redynamiser les choses dans cette maison pour qu’elle réponde toujours à sa vocation première qui est de préparer les jeunes au sacerdoce. Les décisions finales appartiennent aux évêques qui sont les propriétaires des séminaires. Mais ces évêques n’agissent pas seuls, ce n’est pas notre façon de travailler en Eglise. Nous allons donc engager une réflexion commune pour trouver la solution.

Tiendrebéogo Gildas, séminariste seconde C.
C’est une joie pour nous d’être présents au séminaire au moment de son cinquantenaire. C’est aussi un signe d’espérance parce que notre lieu de formation traverse des difficultés d’ordre économiques et financières et nous pensons que les grâces de cette fête vont nous aider à trouver une solution au problème.

Sidwaya

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