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PRESIDENTIELLE SENEGALAISE : Le vin Wade est tiré, faut-il le boire ?

Publié le mardi 7 février 2012 à 01h09min

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Le Sénégal est en pleine compagne électorale depuis le 5 février dernier. Pendant 21 jours, une dizaine d’hommes politiques vont faire une cour assidue à l’électorat dans l’espoir d’avoir ses faveurs le soir du 26 février et, ainsi, présider aux destinées du Sénégal pour les 5 prochaines années. Comme c’est de coutume en Afrique, ces trois semaines seront une période de belles promesses et de beaux mensonges. Pour ce faire, les vendeurs d’illusions qui prétendent à la haute charge présidentielle vont parcourir le Sénégal pour promettre monts et merveilles. Au nombre de ceux-ci, le chef de l’Etat sortant Abdoulaye Wade. Il est en lice après la validation de sa candidature, fortement contestée par le Conseil constitutionnel.

Malgré cette onction, sa candidature reste comme une arête à la gorge de tous les autres candidats qui grognent toujours. La contestation de sa candidature est même au centre des tout premiers meetings des « tout sauf Wade » (TSW). Si la détermination ne faiblit pas, il est à parier qu’il en sera ainsi jusqu’à la fin de la campagne électorale. La validation de la candidature à problème de Wade par le Conseil constitutionnel est loin d’apaiser les rancœurs et les récriminations des opposants. Le vin Wade est tiré mais tout le monde n’est pas prêt à le goûter à plus forte raison le boire jusqu’à la lie. Les opposants politiques et les apolitiques regroupés dans le Mouvement du 23-Juin (M23) refusent, en tout cas, le fait accompli ou, pour reprendre l’expression de certains leaders, le « coup d’Etat constitutionnel ».

La décision du Conseil constitutionnel ne les empêche point de fustiger la candidature de Wade à tel point que l’on redoute même des entraves à la campagne de l’intéressé les jours à venir. En effet, la campagne que mène tranquillement jusque-là le candidat sortant, peut irriter quelques extrémistes du camp d’en face qui pourraient être tentés de perturber ses meetings avec les risques d’affrontements que cela comporte. Outre la violence qui en résulterait, cette attitude pourrait profiter à Wade qui ne manquerait pas de stigmatiser l’intolérance et le hooliganisme politiques de ses adversaires. Le TSW pourrait se révéler un couteau à double tranchant à manipuler avec précaution. La fixation sur l’intéressé pourrait faire oublier le programme des candidats qui le contestent. A force de combattre Wade tout le temps à travers les meetings, ces derniers en viendraient à ne plus avoir le temps pour expliquer leurs projets au peuple sénégalais.

Il ne faudrait pas aussi perdre de vue que c’est une attitude qui finirait par rendre sympathique celui qui est stigmatisé, sinon voué aux gémonies. Nul doute que les opposants n’ignorent pas le risque d’effet boomerang de leur attitude. En plus du caractère illégal de la candidature de Wade qui est dénoncée à tout bout de champ et qui pourrait finir par marquer bien des esprits, ils ne manqueront pas de décortiquer son bilan d’une décennie à la tête du Sénégal pour faire ressortir les aspects négatifs. En décidant de continuer malgré tout de dénoncer la candidature de Wade, les contempteurs de ce dernier savent ce qu’ils font et ce qu’ils recherchent. Le souhait de tout un chacun au Sénégal et en dehors de ce pays, est que la campagne électorale et l’élection se déroulent dans le calme.

Séni DABO

Le Pays

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