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Forum national de l’eau du Niger : ‘’Un tournant décisif’’

Publié le vendredi 3 février 2012 à 01h15min

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Il faut compter avec le Niger dans la bataille des nations pour l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), notamment dans le domaine de l’eau potable et de l’assainissement. Le récent Forum national de l’eau et de l’assainissement, tenu du 27 au 29 janvier 2012 à Niamey, laisse présager des lendemains meilleurs pour le pays. Organisée par le ministère de l’Hydraulique et de l’Environnement avec le soutien actif de l’ONG Eau Vive Internationale, cette conférence nationale de l’eau et de l’assainissement a permis aux acteurs nigériens de faire un diagnostic sans complaisance des entraves à l’émergence du secteur.

Le Forum a aussi été une opportunité pour les participants, d’explorer des pistes de solutions, de faire des recommandations et d’envisager une bonne participation au Forum mondial de l’eau, prévu du 12 au 17 mars 2012 à Marseille, en France.

‘’Nous allons nous mettre au travail dès demain pour apporter notre contribution au Forum mondial de Marseille, mais aussi pour en tirer partie’’, a indiqué le secrétaire général du ministère de l’Hydraulique et de l’Environnement, Mamane Mamadou, dans son allocution de clôture du Forum national de l’eau et de l’assainissement. Dans cette optique, il a été recommandé la mise en place d’une structure pour assurer une meilleure participation du Niger audit forum mondial dont le thème est : ‘’Le temps des solutions’’.

Le rendez-vous de Marseille a beau être placé sous le signe des solutions, il n’est qu’une étape. Importante certes, mais pas un cadre de miracles. Et toutes les difficultés du Niger en matière d’accès à l’eau potable et à l’assainissement ne sauront y trouver par coup de baguette magique des remèdes définitifs et durables. D’où l’intérêt du présent Forum national de l’eau et de l’assainissement dont les conclusions jettent les bases d’une réelle émergence du secteur tant le diagnostic a été exhaustif et les pistes de solution explorées, pertinentes et prometteuses.

Appliquer les dispositifs du Code de l’eau

Face aux difficultés de financement, des mesures innovantes ont été préconisées en plus des subventions directes de l’Etat et de celles provenant de l’aide bilatérale et multilatérale. Il s’agit de prêts à des taux concessionnels auprès des institutions financières internationales, de fonds à instituer au niveau local, régional et national. Il est aussi question pour les usagers de l’eau de contribuer aux investissements.
L’on peut noter, toujours au niveau financement de l’eau et de l’assainissement, la programmation par le gouvernement nigérien d’une enveloppe de 600 milliards de francs CFA pour la période 2011-2015.
Dans le domaine institutionnel et juridique, il a été recommandé l’application des textes existants, notamment le Code de l’eau dont de nombreux dispositifs restent encore lettres mortes. Alors que le cadre institutionnel et juridique mérite même d’être amélioré, au regard des insuffisances.

Au vu des lacunes dans l’organisation des acteurs et l’insuffisance de la maîtrise d’ouvrage au niveau des collectivités territoriales, il a été suggéré le renforcement des capacités des intervenants du secteur avec l’appui de partenaires techniques comme Eau Vive Internationale.
Devant la réalité des changements climatiques (sécheresses, inondations) ; la forte croissance démographique ; le manque d’informations fiables sur les ressources, des propositions ont été faites dans l’optique d’une meilleure gestion de la problématique eau, assainissement, sécurité alimentaire et énergétique, et protection des écosystèmes. Ainsi, l’amélioration des connaissances sur les ressources naturelles, la conception des indicateurs de suivi de l’écosystème, la valorisation des excrétas et eaux usées, et l’application de la GIRE (Gestion intégrée des ressources en eau) ont été préconisées.

‘’Passer à l’action, c’est encore mieux’’

Bref, toutes les principales préoccupations dans le domaine de l’eau et de l’assainissement au Niger ont fait l’objet d’âpres discussions et de propositions de solutions. Au point que le bilan à la clôture du forum ne pouvait qu’être positif.
‘’Le forum marque un tournant décisif pour la mobilisation sociale autour de la question de l’eau potable et de l’assainissement’’, indique le secrétaire général du ministère de l’Hydraulique et de l’Environnement. Et de saluer l’action des différents acteurs pour les résultats atteints. Mamane Mamadou a particulièrement rendu hommage à l’ONG Eau Vive Internationale pour son appui « Sans lequel le succès du forum sera mitigé ».

‘’Succès’’, c’est également le mot utilisé par Gianni Sartena pour qualifier les résultats de la conférence nationale de l’eau et de l’assainissement, surtout la qualité du dialogue, des échanges menés. Monsieur Gianni Sartena est le représentant des partenaires techniques et financiers. ‘’Ce forum est un plein succès (…). C’est avec confiance que les partenaires techniques et financiers réaffirment leur soutien au Niger pour la mise en œuvre de son Programme National d’Alimentation en Eau Potable et Assainissement’’, soutient-il.

Pour sa part, Laurent Chabert d’Hieres, directeur général de l’ONG Eau Vive Internationale, tout en félicitant les acteurs du présent forum, les a exhortés à rester mobilisés et surtout, à agir et à poser des actes concrets. Cela en s’attelant à la définition à partir de l’existant des actions prioritaires à mettre en œuvre. ‘’Dialoguer, c’est bien. Mais, passer à l’action, c’est encore mieux’’, a-t-il souligné. A entendre le DG Laurent Chabert, c’est dans cette dynamique que le pays pourrait réaliser ses ambitions.

Pour rappel, le Niger, dans le cadre de l’atteinte des OMD, s’est fixé un certain nombre d’objectifs d’ici à 2015.
En milieu urbain, l’objectif est de porter de 2010 à 2015, le taux de desserte en eau potable de 72,7% à 82,5% et celui d’accès aux infrastructures d’assainissement de base à 79%.
En milieu rural, le but est de faire passer de 2010 à 2015, le taux de couverture géographique des besoins en eau de 74,6% à 88% et celui d’accès à l’eau potable de 48% à 58%. Le pourcentage de personnes disposant de latrines doit passer de 7% à 25%.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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